" Je crois qu'il existe des gens mauvais , dit-il en croisant le regard de Winter . C'est toujours l'oeuvre des hommes . Le mal n'est pas un être qui plane au-dessus de nous et plante soudain ses griffes .
- Tu crois donc au gène de l'assassin?
- Un bon environnement et une éducation pleine d'amour peuvent maintenir ce gène en échec ."
- Etre en vie , ce n'est qu'être en vacances de la mort,
Je peux vous donner une définition de la terreur . C'est le fait de punir quelqu'un pour quelque chose que ce dernier n'a pas fait .
- Ça sonne bien mais c'est faux .
- Pourquoi?
- Tout le monde a toujours fait quelque chose . Tout le monde est coupable de quelque chose .
Il se réchauffait dans le bain avec deux doigts de Glenfarclas Cask Strength sur le bord de la baignoire , soixante degrés , la boisson préférée du diable .
Ils étaient dans une des pièces anonymes qui servait aux interrogatoires. […] "Parlez nous de Sandra commença Winter". […] Winter hocha à nouveau la tête. Il avait souvent vu des journalistes hocher la tête pour encourager les victimes de leurs interviews, ces hommes politiques et autres personnalités qui débitaient tellement de merde que les étrons leur sortaient de la bouche en direct, ce qui n'empêchait pas les journaliste de continuer à hocher gentiment la tête.
Ils se remirent en marche, passèrent devant Le Pain Français et s'arrêtèrent devant l'église. Halders lut à haute voix un panneau : "SI DIEU EXISTAIT QUE LUI DEMANDERAIS-TU?" Il se tourna vers Aneta. "Qu'est ce que tu lui demanderais, Aneta?"
- Je lui demanderais où il était quand les enfants ont été assassinés.
- Oh là, là, lourde question.
- Les enfants et la femme.
- Tu n'as pas le droit de poser à Dieu cette question. C'est la seule question qu'on n'a pas le droit de Lui poser. On ne peut pas rendre Dieu responsable de la mort. […]
- Qui est responsable de la mort, alors?
- Satan, bien sûr.
- Ça veut dire qu'il est le plus fort."
Bertil Ringmar n’arrivait pas à dormir. Il se leva, habillé, impatient, but un café, un autre, se plongea dans les documents. Il avait mal aux yeux après seulement dix minutes devant un écran, ce n’était pas pour lui. C’était un homme du Filofax, non pas un rétrograde, mais un homme de la cartothèque, un homme de la fiche tenue à la main, noir sur blanc, un homme dans ses meilleures années : tout ce qu’il avait appris se fondait bientôt en une brillante analyse, bâtie sur la science et la clairvoyance marchant main dans la main. Marchant main dans la main, pensa-t-il à nouveau, une dernière fois la grande conclusion, un dernier bond du vieux lion, pour les livres d’histoire, pour les manuels de l’école de police. Pour Erik.
« Je suis trop jeune, dit-il. Trop jeune pour la retraite. Tu sais qu’autrefois j’ai été le plus jeune commissaire de Suède ?
– Je crois avoir lu ça quelque part. »
[…]
« Tu veux finir plus vieux commissaire de Suède ? Dit-elle.
– Je ne sais pas. Je ne crois pas.
– C’est plus dangereux que dans ta jeunesse.
– Je suis encore jeune.
– La criminalité à Göteborg a atteint un niveau international. Ce n’était pas le cas à tes débuts. »
Il ne répondit pas. Elle avait raison.
Tout le monde a toujours fait quelque chose. Tout le monde est coupable de quelque chose.
Les racistes sont très procéduriers, je l’ai souvent remarqué, ils suivent un protocole, et quand on s’en écarte, le raciste excrémentiste-extrémiste s’énerve.