"Quand le vent vient de l'ouest, ça sent plutôt l'oeuf pourri. Quand c'est de l'est qu'il souffle, il y a comme une odeur de soufre qui nous prend à la gorge. Quand il vient du nord, ce sont des fumées noires qui nous arrivent droit dessus. Et quand c'est le vent du sud qui se lève, qu'on n'a pas souvent, heureusement, ça sent vraiment la merde, y a pas d'autre mot.
Nous au milieu de tout ça, ça fait bien longtemps qu'on n'y fait plus attention. C'est qu'une question d'habitude finalement. On se fait à tout."
Ainsi s'ouvre le récit et tout me semble déjà dit de l'essentiel du roman - un endroit des plus horribles avec tout ce que le monde industriel a pu imposer parfois: terrain d'aviation, parking de supermarché, décharge municipale, station d'épuration, voies ferrées délaissées, la pollution partout, un grand abattoir comme travail le plus prisé du lieu et tout est à l'avenant.
Un conte de paumés dans un coin perdu de nulle part.
Reste l'humour heureusement! Sinon ce serait insupportable, une telle lecture, basée sur des accumulations de tout ce que je déteste le plus au monde mais, dit le narrateur qui vit là avec une grand-mère désastreuse:
On s'attache même aux pires endroits, c'est comme ça. Comme le graillon au fond des poêles.
Ce qui m'a décidé à choisir ce petit roman? Cette phrase de l'éditeur au dos du livre:
"Un humour irrésistible qu'illumine une réelle poésie."
Il ne m'en a pas fallu plus pour imaginer un chef d'oeuvre mais je suis dans une période de malchance car, si j'ai fini cette centaine de pages, j'ai souvent été tentée d'arrêter, sauf que ç'aurait été mon second abandon en deux jours et que celui-ci m'a quand même semblé plus intéressant que le précédent de
Sà Moreira.
N'empêche, ce n'est pas une lecture que je peux recommander à mes amis, malgré le prix que ce livre a reçu.
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