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Citations sur Les oiseaux du temps (77)

Très chère Bleu, da ba dee, da ba da,
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Rouge connaît aussi bien sa propre faiblesse qu'une autre. Elle en veut trop, brise ce qu'elle voudrait embrasser, arrache ce qu'elle voudrait toucher du bout des dents.
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Certaines choses ont plus d'importance que la victoire.
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Elle se retrouve sur une falaise au bout du monde.Des champignons atomiques fleurissent à l'horizon ;un rets de reste d'homme s'éradique.
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L'aventure marche dans tous les brins : elle attire tous ceux qui attachent plus d'importance à vivre qu'à leur vie.
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Ma chère Rouge, aux crocs ensanglantés,
Tu avais raison : j’ai ri. Ta lettre était fort bienvenue. J’ai appris beaucoup de choses. Tu imaginais le feu luisant sur mes dents ; connaissant l’attention extrême que tu portes aux détails, je me suis dit qu’il fallait pimenter un peu les choses.
Je devrais peut-être commencer par des excuses. Ceci n’est pas, je le crains, le présage que tu attendais ; pendant que tu écoutes mes paroles, tu devrais réfléchir sur à qui appartenaient ces os évidés et percés constituant ma lettre. Ca pauvre pèlerin qui aurait pu exister ! Pourquoi laisser des traces écrites autodestructrices, quand on peut se livrer à une session de gravure tout en détruisant une ressources ennemie, et laisser le vent venir chatouiller l’ivoire ?
Ne t’inquiète pas : il a eu une belle vie. Peut-être pas celle que tu aurais voulu qu’il mène : malheureux mais utile à la postérité, accueillant les plus faibles, criblant les cartes perforées de l’avenir, une nouvelle vie après l’autre. Au lieu de construire un ermitage, il est tombé amoureux ! Il a composé de magnifiques morceaux de musique avec ses amis, a beaucoup voyagé, a tiré des larmes à une impératrice, a fait fondre son cœur, a fait passer l’Histoire d’un sillon à un autre. Si je ne m’abuse, le Brin 22 croise le Brin 56 et, quelque part en aval, un bouton a fleuri, gonflé de promesses.
Je suis flattée de ton attention soutenue. Sois sûre que je t’ai observée longuement, intensément, pendant que tu assemblais mon petit projet artistique. T’immobiliseras-tu ou te détourneras-tu vivement quand tu te rendras compte que je t’observe ? Me verras-tu ? Dans le cas contraire, imagine que je te fais signe ; je serai alors trop loin pour que tu puisses distinguer ma bouche.
Je plaisante. Quand les vents tourneront, je serai partie depuis longtemps. Tu as quand même regardé, non ?
Je t’imagine aussi en train de rire.
Dans l’attente de ta réponse,
Bleu
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Quand Rouge gagne, il ne reste qu’elle.
Le sang nappe ses cheveux. Elle exhale de la vapeur dans la dernière nuit de ce monde mourant.
C’était amusant, songe-t-elle, mais cette pensée la gêne aux entournures. C’était propre, au moins. Remonter les fils du temps vers le passé pour s’assurer que personne ne survivrait à cette bataille et ne contrarierait les futurs prévus par son Agence – des futurs dans lesquels l’Agence règne, dans lesquels Rouge elle-même est possible. Elle est venue nouer ce brin d’histoire et le brûler jusqu’à ce qu’il fonde.
Elle tient un cadavre qui a été un homme, les mains gantées par ses entrailles, les doigts serrés sur l’alliage métallique de son épine dorsale. Elle lâche prise et l’exosquelette cliquette contre la pierre. Une technologie grossière. Antique. Bronze contre uranium appauvri. Il n’avait aucune chance. C’est la finalité de Rouge.
Après une mission plane un silence grandiose, définitif. Ses armes et son armure se replient en elle comme des roses au crépuscule. Une fois que les pans de pseudopeau ont repris leur place et guéri, que la matière programmable de ses vêtements s’est retissée, Rouge ressemble, de nouveau, vaguement à une femme.
Elle arpente le champ de bataille, cherchant, vérifiant.
Elle a gagné, oui, elle a gagné. Elle est certaine d’avoir gagné. N’est-ce pas ?
Les deux armées gisent, mortes. Deux grands empires ont fait naufrage ici, chacun perçant de son écueil la coque adverse. C’est pour ça qu’elle est là. D’autres s’élèveront sur leurs cendres, plus adaptés aux desseins de son Agence. Et pourtant.
Il y avait quelqu’un d’autre sur le terrain – pas un rampant, comme ces cadavres embourbés dans le temps qui jonchent son chemin, mais un véritable adversaire. Quelqu’un de l’autre camp.
Peu d’agents tels que Rouge auraient senti cette présence contraire, mais elle est patiente, solitaire, prudente. Elle a préparé cet affrontement. Elle l’a visualisé, en amont comme en aval. Quand les vaisseaux n’étaient pas à l’endroit prévu, quand les capsules de sauvetage n’ont pas été éjectées au moment prévu, quand certaines fusillades se sont produites avec trente secondes de retard, elle l’a remarqué.
Deux fois, c’est une coïncidence. Trois fois, c’est l’œuvre de l’ennemi.
Mais pourquoi ? Rouge a atteint son objectif ici, se dit-elle. Toutefois, les guerres regorgent de causes et d’effets, de calculs et d’étranges attirances, a fortiori les guerres dans le temps. Une vie épargnée peut compter davantage pour l’autre camp que tout le sang qu’a fait couler Rouge aujourd’hui. Une fugitive devient reine, scientifique ou pire, poète. Ou son enfant le devient, ou un contrebandier avec qui elle échange son blouson dans un spatioport lointain. Et tout ce sang pour rien.
Tuer devient plus facile avec le temps, en matière de technique, de mécanique. Mais pour Rouge, avoir tué, non. Les autres agents ne vivent pas les choses de la même manière – ou s’en cachent mieux.
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Nous traitons le passé comme une treille, enroulant nos vignobles autour de lui, à travers lui, et la récolte n'est pas synonyme de rapidité ; le futur nous récolte, nous foule pour nous transformer en vin, nous reverse dans le système racinaire en une tendre libation, et nous devenons ensemble plus forts et plus puissants.
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Elle remonte et descend le fil du temps, tresse et défait les cheveux de l'Histoire.
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Les mots blessent, mais les métaphores les relient, comme des ponts, et les mots sont comme des pierres qui servent à construire des ponts, douloureusement arrachées à la terre, mais créant quelque chose de neuf, une chose partagée, une chose qui est davantage qu'un unique Changement.
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