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Citations sur La nuit bengali (27)

- L'âme connaît tant de façons d'aimer!
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«La passion grandit en moi, délicieux mélange d'idylle, de sensualité, de camaraderie, de dévotion. Quand je me tiens près d'elle sur le tapis et que nous lisons ensemble, le moindre frôlement me trouble. Je sens qu'elle est troublée aussi. La littérature nous aide à nous dire mille choses. Parfois nous devinons tous les deux que nous nous désirons l'un l'autre.»
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Ne pouvant plus la contempler je dirigeau mon attention vers son père. Je me demandai comment un homme pouvait être aussi laid et manquer à ce point d'expression. J'analysai le personnage à loisir et de près : on eut dit une grenouille avec ses yeux exorbités et sa bouche énorme, sa tête ronde et noire comme une marmite, son front bas et ses cheveux de jais tout frisés, son corps ramassé aux épaules tombantes, au ventre difforme, aux jambes courtes. La sympathie, l'affection que suscitait cet homme étaient difficles à comprendre. Et pourtant Narendra Sen me paraissait à moi aussi un être séduisant, intelligent et fin, plein d'humour, doux et loyal.
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J’ai gardé un souvenir très vague : Maitreyi attendant en automobile, en face de l’Oxford Book Stationary. Son père et moi nous choisissions des livres pour Noël. En la voyant, j’eus un frisson bizarre accompagné d’un sentiment très curieux de mépris : elle me paraissait laide avec ses yeux trop grands et trop noirs, avec ses lèvres charnues et retroussées, avec sa poitrine puissante de vierge bengalie trop vite développée.
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incipit :
Il se taisait depuis quelques minutes, l'air absent, le regard perdu par la fenêtre. Je refermai le calepin et le mis dans ma poche.
- Si vous voulez, finis-je par dire doucement, demain je viendrai une ou deux heures plus tôt. Et je vous apporterai le texte tapé.
- Pour demain, dut-il en tournant paresseusement la tête, je faisais d'autres plans... Pourtant, reprit-il après une pause, je pense que c'est la meilleure solution...
A ce moment-là, on frappa. Surpris, je me levai brusquement, mais la porte s'ouvrit aussitôt et je vis entrer un grand jeune homme blond, qui me parût étonnamment pâle. Il s'avança timidement, mais d'un pas néanmoins ferme.
- Veuillez m'excuser, dit-il en se dirigeant vers le bureau. Vous êtes bien monsieur Anghel D. Pandele ? L'écrivain ?
- Et vous-même, qui êtes-vous ? m'écriai-je.
Comme si de rien n'était, le jeune homme s'approcha du bureau.
- Dumitru Anghel Pandele ? L'écrivain ? répéta-t-il.
- C'est moi, répondit Pandele avec ce sourire que je lui connaissais bien, mi-énigmatique, mi-ironique.
Le jeune homme s'arrêta à côté de la chaise placée devant la tablette de la machine à écrire et se passa à plusieurs reprises la main sur le front.
- Veuillez m'excuser, murmura-t-il, mais dans ce cas-là...
Il respira profondément et reprit d'une voix plus forte, en articulant les mots lentement, solennellement :
- Veuillez m'excuser, mais dans ce cas-là... Dans ce cas-là, vous êtes, excusez-moi de vous le dire comme ça... Vous êtes... mon père.
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Elle me pria ensuite d’enlever mes sandales et d’approcher mon pied du sien. Je n’oublierai jamais l’émotion du premier contact : ce bonheur compensait toute la jalousie dont j’avais souffert jusqu’à présent.
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Tout va passer, tout passe, me disais-je, et ce leitmotiv, qui m'apaisa ce jour-là pour la première fois, n'a cessé de m'accompagner depuis lors tout le long de ma vie.
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Le dimanche, mes serviteurs partaient en train pour Shillong et ramenaient des provisions. Je dormais jusqu’à midi et me réveillais la tête lourde et la bouche pâteuse. Je restais au lit tout le jour à recopier mes notes sur mon journal. Je voulais publier plus tard un livre sur la vie réelle du blanc en Assam et je m’analysais moi-même avec le plus de précision possible. Mes jours de marasme et de neurasthénie avaient leur place auprès des jours, naturellement plus nombreux, où le pionnier se réveillait en moi plein d’orgueil et de puissance.
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Que m'importait cette vie future avec tous les dieux dont elle la peuplait ? J'avais soif de réel, d'immédiat, de présence. Ce qui me tourmentait, c'était un souvenir charnel, le souvenir de tout ce qu'il y avait de vivant et d'irremplaçable dans le corps et dans l'âme de Maitreyi. C'est elle que je désirais, dans son corps et dans son âme, c'est elle que je retrouvais tout entière, dans mon film quotidien. Je ne voulais à aucun prix disparaître de son amour, devenir une idée, un mythe? Je ne voulais pas me consoler par une idylle éternelle et céleste.
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Ces moines hindous ne peuvent jamais consoler personne : une âme esclave de la souffrance leur semble indigne de toute miséricorde. Leur idéal d'affreux détachement les tient à cent lieues du pauvre être humain qui souffre, qui se débat dans son expérience vécue. Ces gens là vivent trop divinement pour descendre de leur idéale et suprême placidité.
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