Citations sur Papillon de nuit (87)
[…] et tandis que j’ouvrais lentement la porte de ce qui avait été ma chambre, de ce qui était toujours ma chambre, il semblait observer minutieusement tout ce qui se passait, attendant que l’émotion surgisse, attendant de pouvoir prononcer les paroles de réconfort qu’il avait à offrir. Mais il n’y avait rien. Je ne ressentais réellement rien.
Jusqu’au moment où j’ai vu ce petit cadre en bois accroché à ma tête de lit : le papillon de nuit.
[…] Je me suis senti soupirer. J’ai cru que ça ne cesserait jamais, que je me viderais dans cette pièce, que je me replierais sur moi-même comme un origami et serais emporté par quelque brise errante. » p 300 a – 8
[…] les choses que nous avions partagées n’étaient plus que des souvenirs et ne pouvaient pas être ressuscitées. Le passé était le passé, et malgré tout ce que j’aurais désiré, Nathan n’avait aucune envie d’y retourner. » p 360 a 17
Aujourd’hui, c’est le 11 octobre. Dans un mois, je serai dans la cellule des condamnés. Dans un mois, il me restera trois ou quatre heures à vivre. C’est à ça que j’ai pensé en me réveillant, et j’ai pleuré pour la première fois en près de douze ans.
Avant aujourd’hui, je ne croyais pas que j’étais capable de pleurer, mais tout ce que j’ai dit sur Nathan, tout ce que j’ai raconté sur les événements qui m’ont mené ici m’a permis de refaire surface. C’est la seule façon dont je puisse décrire ça. J’ai refait surface. » p 366 a 1
Un silence s’est installé entre nous, et j’ai laissé ce silence croître et emplir la maison, comme s’il pouvait étouffer Nathan, étouffer ce que je ressentais, nous enterrer tous les deux dans le vide et tout dissoudre. » p 404 a 5
Il semble impossible de se préparer à mourir.
Mourir, c’est la grande inconnue, la seule chose que nous faisons tous mais que nous ne pouvons raconter à personne. » p 443 a – 4
Je repenserai à ces premières années, aux bleus et aux larmes à la passion et à la promesse de l’avenir, aux douleurs que nous avons endurées dans notre naïveté tandis que nous regardions autour de nous avec émerveillement, tels des réceptacles que le monde remplissait à ras bord… le bruit et la fureur… le tonnerre de la vie… Tout ça… je me souviendrai de tout ça. » p 502 a 10
Aimer, vivre, perdre: ces choses sont simplement humaines, et peut-être disent-elles quelque chose du monde. Mais les faire deux fois dit quelque chose de soi.
Ils parlaient désormais d'une seule et même voix, et que ce soit les chevaliers du Ku Klux Klan, le Klan national ou les Klan unis d'Amérique, c'était toujours la même chose. Et maintenant, il y a l'Union du Serpent, la Charte des Valkyries, Le Grand Ordre de la Suprématie blanche, tous ces groupes néonazis d'Anglo-Saxons blancs protestants à travers le pays, et ils ont de l'argent, ils ont des alliés et des membres au sénat, au Congrés, absolument partout.
"Tu gardes tranquillement tes émotions en toi, pour qu'elles ne puissent être réveillées, et quand tu es seul, tu peux y réfléchir, les apprécier comme si rien ne s'était passé... mais quand tu n'es pas seul, tu dois comprendre qu'il n'y a aucune place pour ces émotions. Tu dois peux là où tu es, et être avec la personne qui est avec toi...et si tu n'y arrives pas, alors où que tu sois, et quelle que soit la personne qui est avec toi, tu seras toujours seul..."
Mais nous n'avions plus de temps - tout était si rapide, si soudain, et pourtant dans une certaine mesure tellement attendu. Aimer, vivre, perdre : ces choses sont simplement humaines et peut-être disent-elles quelque chose du monde. Mais les faire deux fois dit quelque chose de soi.