Ellroy se définit lui-même comme sociopathe, je le crois aussi. Un sociopathe qui en est resté a ses obsessions, ses "séances mentales dans le noir", à l'enfermement mystique d'une quête de rédemption et d'envol, au rachat improbable du meurtre de sa mère qu'il a déifié. de sa dérive adolescente qui aurait pu se transformer en abîme, jaillit un exutoire d'écriture "délirante". Quand
Ellroy décrit son travail, sa chasse au contrat, c'est un travail de forçat, c'est un loup qui rôde pour attraper ses proies fictives que sont ses personnages. Les femmes, La femme, sont le fil conducteur de toute une vie réelle ou rêvée, débordante et débordée. Ce sont ses anges tutélaires et maudits.
Ellroy ne s'épargne pas, "La Malédiction" ne l'épargne pas.
Ellroy est comme d'habitude au plus proche de son mental, de son écriture, tour à tour, pathétique, odieux, con, attachant, attendrissant, aimant, brutal, grand pourfendeur du mensonge et de la vérité.