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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
James Ellroy fait partie de mes auteurs fétiches, et chaque nouvelle lecture est un plaisir attendu. Il est sans doute l'auteur américain que j'ai le plus lu avec Faulkner. Pourtant, le personnage en lui-même devrait avoir tout pour me repousser. Il se décrit lui -même comme réactionnaire et conservateur, revendique son statut d'"auteur de droite". Il a souvent des propos provocateurs sur le racisme, les brutalités policières... mais de façon contradictoire ou assumée (au choix), sa façon d'exposer certaines pratiques est plus souvent le meilleur moyen également pour les dénoncer.

En commençant la Malédicition Hilliker, je m'attendais à lire un des romans hors trilogies de l'Américan Dog. Il ne me reste que White Jazz à lire avant d'entamer la dernière trilogie en date et je m'intéressais comme intermède aux romans "indépendants" du Maître. Hors, cette Malédiction fait plutôt partie du volet autobiographique de l'oeuvre d'Ellroy, sorte de continuation de Ma part d'ombre où il revenait sur l'histoire de sa mère assassinée et sur le lien entre son histoire et son oeuvre. N'ayant pas encore lu Ma part d'ombre, je me retrouvais un peu embêté... et en même temps cette analyse du rapport aux femmes de sa vie pour essayer de comprendre encore et toujours l'oeuvre n'était pas pour me déplaire.

Le rapport d'Ellroy à ses personnages féminins est en effet particulier. Souvent relégué aux seconds rôles de potiches dans les premiers romans, à la position de victime désigné dans le Dahlia Noir, oeuvre totalement dédiée à la mémoire de cette mère morte, les personnages féminins prennent une ampleur de plus en plus importante à mesure que l'oeuvre se construit. Je m'étais souvent interrogé sur la place des femmes dans les différents romans et j'étais donc impatient d'observer les liens qu'il tracait lui même entre son rapport aux différentes femmes de sa vie, à commencer par sa mère, et son écriture.

Le livre est très direct,sans concessions avec lui-même et ses travers. L'auteur s'y décrit lui-même naturellement comme sociopathe, nous délivre ses perversions de voyeur, son rapport problématique aux femmes certes influencé par la mort de sa mère, mais préexistant à celle-ci. Les parallèles avec l'oeuvre en construction sont nombreux et intéressants même si l'essentiel du livre est dans le récit de l'histoire personnelle d'Ellroy. Tout au long de ma lecture, je me suis à de nombreuses reprises fait la remarque que les événements eux-mêmes auraient évidemment eu peu d'intérêt sans le lien avec les livres. Cette plongée dans les détails de la vie de l'auteur nous placent nous mêmes à une position voyeuriste pas toujours agréable, comme si l'auteur cherchait à ne pas rester seul dans ses travers.

Malgré tout, son analyse de la construction de ses histoires d'amour successives avec ses femmes d'abord idéalisées est plutôt intéressante et constitue un essai rare de dissection d'un esprit masculin, certes déséquilibré, mais aussi parfois révélateur de mécanismes plus universels de la construction des fantasmes dans le cerveau des hommes. Il n'en reste pas moins que le livre est vraiment à réserver pour moi aux fans de l'auteur. Lisez vraiment d'abord une bonne part de l'oeuvre romanesque et ne revenez lire ce livre que si le lien entre vie personnelle et littérature vous passionne. La plongée dans cette âme torturée n'est pas forcément de tout repos et je comprendrais parfaitement que des adorateurs de la plume d'Ellroy n'aient pas forcément envie de connaître les coulisses. Ce fut en revanche une expérience riche en réponses pour moi qui me posait justement beaucoup de questions sur les liens entre l'écrivain, le personnage médiatique et l'homme tapi au fond de ses névroses, l'enfant recroquevillé derrière l'adulte provocateur.
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Génial ! On comprend enfin un peu mieux James Ellroy qui s'avoue lui-même désaxé et un peu trop pervers. Serait-il devenu serial killer psychopathe s'il n'était pas devenu écrivain et avait réussi à transcrire son obsession parfois malsaine des femmes dans ses superbes romans ?
Et oui, tout commence par la relation à la mère et se termine par un Oedipe mal soigné, classique et pourtant passionnant, noir et touchant. Je trouve ça fou qu'un auteur à succès se livre à ce point et sur un sujet si délicat.
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Après Ma part d'ombre, l'auteur du Quatuor de Los Angeles nous entraîne dans un récit autobiographique à travers l'histoire de femmes qu'il a connues et aimées. Par delà leur histoire, c'est l'image de sa mère, morte alors qu'il avait 9 ans, assassinée dans de mystérieuses conditions qu'il tente de capter. le dahlia noir, premier opus du quatuor raconte également le meurtre particulièrement horrible d'une jeune star. Toute l'oeuvre de l'auteur est marquée par le souvenir tragique et omniprésent de sa mère. Intéressant.
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De remarquables portraits de femmes. Un homme à découvrir derrière le vieux con réac et mystique. La quête spirituelle de la femme.
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