Citations sur All fuckin' mine (34)
Je me force à sourire, mais je n’ai qu’une envie : qu’elle dégage. J’ai un paquet de taf à rattraper, et ça m’aurait arrangé de ne pas avoir Aaron dans les jambes cet après-midi.
On se sent parfois isolés, incompris et surtout impuissants. Quand mon fils revient en pleurs, les genoux en sang, et qu’il me dit que des grands de CM2 l’ont bousculé et montré du doigt, en le traitant de gay, j’avoue que ça a du mal à passer.
J'ai conscience que j’exagère, que c’est le résultat de ce stress qui me bouffe, mais je gère mal les imprévus dans ma vie personnelle. Au boulot, il n'y a aucun souci, je suis « monsieur sang-froid », je ne m’inquiète jamais de rien, je règle les problèmes l’un après l’autre, avec méthode. En chimie comme en management, je peux réparer, je peux m’adapter, mais dans la vie quotidienne, je ne sais pas faire quand ça dérape. Et je déteste que quelque chose m’échappe.
Ça fait combien d’années que je n’ai pas été angoissé comme ça ? Je n’arrive même pas à me souvenir de la dernière fois.
Je dois faire comme si de rien n’était, et c’est une pure torture de jouer les papas modèles quand on a l’esprit ailleurs, à essayer d’appréhender quelque chose qui nous échappe complètement.
Ça ne sert à rien d’insister, je ne suis pas parfait non plus quoi qu’il en soit. Je mets mes lunettes et me plonge dans mon bouquin. Si je réussis à lire un chapitre par soir, c’est déjà un exploit. Et dire qu’il y a quelques années de ça, j’enchaînais les cours à la fac, mon boulot d’étudiant, et les fêtes dantesques à Benetton, mon ancienne coloc. Il me suffisait de deux heures de sieste pour recharger la batterie, là où il me faut huit heures minimum maintenant.
Quand il me regarde comme ça, ce n’est pas juste « merci » ou « je te trouve sexy », c’est un putain de cri d’amour. Hugo n’est pas avare de « je t’aime », il est même très généreux en la matière, mais le message que ses yeux me délivrent est plus puissant encore. J’ai l’impression d’être le centre de son monde et que la moindre de mes actions aura des conséquences sur lui. C’est intimidant, effrayant, et beaucoup de responsabilités pour un seul homme.
Qui aurait cru qu’un mec pouvait être aussi excitant ? Je ne sais vraiment pas ce qu’il a de plus que les autres, pourquoi il m’attire physiquement de cette manière, c’est quelque chose que je ne m’explique pas, sachant qu’aucun autre corps masculin ne me séduit.
Hugo est différent. Il l’est en tout point.
Il prend place entre mes jambes, dos contre mon buste, et je m’empare tout de suite de son membre que je fais aller et venir entre mes doigts. Je suis vidé, mais l’entendre grogner comme ça me chatouille sérieusement sous la ceinture. Mes lèvres se dirigent seules vers sa nuque, puis ses épaules, tandis que mon geste redouble de vigueur. J’ai une soudaine envie de le faire crier.
Je place mes mains autour de son visage pour m’assurer qu’il ne bougera pas, et me glisse entre ses lèvres. C’est une putain de sensation. J’entame un va-et-vient rapide, sans violence, avec seulement le plaisir d’être dans sa bouche.
Quand il se met à se toucher pendant qu’il me dévore, je suis sur un petit nuage, il n’y a rien de plus sexy que ce beau gosse en train de prendre du plaisir en m’en donnant.