All fuckin' mine

Il est tellement bandant à frotter sa queue dressée contre la mienne que le plaisir vire à la souffrance. Mon râle a soudain chuté de deux octaves.

L’avantage d’un mec, c’est qu’il sait exactement ce qui est bon ou ce qui ne l’est pas. Il ne s’embarrasse pas de petits coups de langue gentillets, le genre de gestes inutiles qui ne nous fait ni chaud ni froid ; non, il va droit au but, là où je veux qu’il aille.

Ce genre d’amour pur, ça vous écrase au bout d’un moment. On se sent tout petit face à lui. Et je ne suis pas quelqu’un qui apprécie d’être piétiné par quoi que ce soit. Je suis le dominant du duo, je ne peux pas concevoir l’inverse. Alors je me redresse pour m’asseoir au bord de la baignoire et reprends ainsi le dessus.

Dans la vie de tous les jours, Hugo est tout feu tout flamme, brouillon, mais ses baisers sont calmes, posés, d’une tendresse à vous bouleverser. Sa langue ne combat pas la mienne, elle lui fait l’amour, elle la caresse sensuellement, la vénère… Il fait ça tellement bien qu’il me ferait jouir uniquement avec un baiser.
Ça et sa main autour de ma queue, ça fait beaucoup pour un seul homme, je ne vais pas tenir longtemps à ce rythme. Je reprends le contrôle de la situation en m’accaparant son fessier. Je l’oblige à se redresser un peu pour le recouvrir pleinement de mes paumes. Maintenant qu’il a de l’eau jusqu’au nombril, j’ai un mur de muscles érigé devant moi. Bordel, je suis jaloux, je voudrais un torse comme le sien.
Le temps de quelques baisers et de ma langue suivant les sillons de son anatomie, je peux imaginer ce que c’est que d’être bâti comme un dieu. Il n’y a vraiment rien à jeter chez lui. Et ce putain de sourire quand il me regarde… Personne n’a un sourire aussi beau que le sien, aussi sincère et lumineux. Personne ne sourit aussi longtemps non plus.

Je l’attrape par la nuque pour l’attirer contre ma bouche et lui arrache un baiser avide, tel un message sous-jacent à mon impatience. Il reçoit le signal cinq sur cinq. Sa main s’empare de mon membre, et le fait délicatement coulisser entre ses doigts, sous l’eau, tandis que ses lèvres retrouvent leur place sur les miennes. Sa langue s’invite rapidement dans la partie, transformant ce qui était presque chaste en un moment torride.

On me voit comme l’intello, le mec sérieux et réservé, personne ne m’imagine avec ce genre de marques un peu rock. Et c’est vrai que je suis un intello, je kiffe les bouquins, j’ai toujours été en tête de classe, mais on ne peut pas résumer quelqu’un à ce simple fait. Le tatouage sur mon bras me représente tel que je suis, bien davantage que les costumes que je porte tous les jours. Je n’ai jamais été aussi gentil que les gens le croyaient. Je suis poli, je me fais bien voir, je travaille dur, mais ça ne signifie pas que je sois un bon garçon. Au contraire.

J’ai souvent imaginé une vie différente pour moi, un futur comme je le prévoyais lorsque j’étais plus jeune, davantage dans la « normalité ». Néanmoins, quand je suis avec lui, je suis incapable de me visualiser autre part, dans d’autres bras que les siens. Je ne peux pas concevoir de vieillir ailleurs qu’à ses côtés.

Méticuleusement. Sans jamais me regarder. Souvent, il a des manies timides d’autrefois, alors qu’il ne l’est pas du tout, et je trouve ça incroyablement sexy. J’ai l’impression de revoir le gamin de dix-sept ans qu’il était et qui n'osait pas m'affronter. Ça me faisait bander à l’époque, et c'est toujours le cas.

C’est assez ironique qu’il soit jaloux, parce que c’est lui que les gens draguent ouvertement tout le temps. Hommes ou femmes. Je suis au courant puisqu’il me raconte tout, et j’ai été témoin de plusieurs tentatives, alors que j’étais juste à côté. Certaines personnes ne s’arrêtent pas à des enfants dans les bras ou à un mec qui lui tient la main, c’est dingue !

Il faut savoir que ce n’est pas si facile de se défaire de l’emprise de Hugo. Il a beau mesurer dix centimètres de moins que moi, il est aussi beaucoup plus fort. Il n’est pas coach dans une salle de boxe pour rien.