Les lycéens, qui se trompent rarement, avaient anticipé avec ce roman le futur Goncourt de Mathias Énard. Autant vous le dire tout de suite, Mathias Énard est un styliste à l'érudition quasi infinie. du moins pour tout ce qui touche à l'Orient.
Dans ce roman, il évoque la rencontre entre
Michel-Ange et le sultan Bajazet (les ottomans venaient de s'emparer de Constantinople). On y parle d'art, d'architecture, de ponts, de femmes et d'hommes, de culture, de religion et de tout ce qui devait imprégner la Cour d'un sultan à cette époque.
Mathias Énard parvient à nous plonger dans une époque dont il maîtrise le langage, les codes, l'ambiance, les odeurs, les bruits, les ruelles poussiéreuses, les aurores lumineuses. On le suit, il nous perd. Au détour d'un étal, on le retrouve. Toujours avec plaisir. Ce qui l'emporte, ce n'est pas tant l'histoire, pourtant passionnante, que ce style qui nous immerge au coeur d'une grande civilisation disparue qui vibre encore dans le verbe de l'auteur.
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