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Citations sur Histoire d'un sous-maître (7)

Alors je renonçais pour toujours à la méthode de M. Guillaume. Ce n'est pas en battant les enfants, en les humiliant, qu'on peut en faire quelque chose ; c'est en les relevant à leurs propres yeux, en leur donnant le moyen de se relever, en les traitant comme des hommes et non comme des animaux.
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Le solfège et le plain-chant pouvaient seuls réussir aux Roches ; à ces gens superstitieux il fallait les cérémonies de l'église, le chantre au lutrin était pour eux une sorte de personnage, qui venait après le bedeau et M. le curé ; qu'on se figure donc leur contentement. Il ne me restait que six semaines pour enseigner le catéchisme aux grands ; eh bien ! cela suffit. A chaque nouvel examen que nous allions passer tous les jeudis au Chêne-Fendu, M. le curé Bernard s'émerveillait de leurs progrès. Sœur Éléonore n'avait rien obtenu de pareil, il me disait en riant que c'était Dieu qui avait suscité les mauvaises langues contre moi, pour m'envoyer aux Roches, afin de civiliser ce pays ! Et le dernier dimanche avant Pâques il annonça que, ceux du hameau des Roches sachant le mieux leur catéchisme, ce serait Jacques Hutin, le fils du garde, qui réciterait l'acte de foi publiquement à la première communion. Dire la considération dont je fus entouré depuis ce moment par les habitants du hameau serait chose impossible ; c'est à moi qu'ils attribuaient cet honneur unique, extraordinaire. Tout le monde me tirait le chapeau, et les femmes me recevaient toutes avec un sourire agréable, lorsque j'allais dans leur baraque prendre mes repas.
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Les ordonnances, les arrêtés, les circulaires sur l'instruction du peuple n'ont jamais manqué depuis cinquante ans, mais l'argent. On a toujours trouvé l'argent pour les rois, pour les empereurs, les princes, les évêques, les ministres, les généraux et les soldats ; mais pour éclairer le peuple et récompenser les instituteurs, les caisses ont toujours été vides.

[ERCKMANN-CHATRIAN, "Histoire d'un sous-maître", 1871 , chapitre I - page 227 de l'édition de Jean-Jacques Pauvert "Maître Gaspard Fix et autres contes" (Tome X, Contes et Romans nationaux populaires, 1963)]
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Toute ma vie j’aurai devant les yeux cette grande salle d’école remplie d’enfants, avec ses trois lignes de bancs au milieu pour les petits que le père Guillaume appelait bancs des chats, et ses tables en carré autour des murs, où se trouvaient assis des deux côtés les grands, tout crasseux, déguenillés, les vestes et les pantalons percés aux coudes et aux genoux, quelques-uns en sabots, d’autres pieds nus comme de vrais sauvages, pas un, j’en suis sûr, n’avait été lavé depuis des semaines et des mois. Tout cela ne sentait pas bon.
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C'est sur l'ignorance des peuples qu'on bâtit des trônes et qu'on fonde le despotisme.
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La grande masse suit ses habitudes comme un troupeau, et c'est pour cela que l'éducation fait non seulement les individus, mais les nations tout entières
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Oui c'est de l'habitude que vient presque tout, car bien peu d'hommes ont le courage et la persévérance nécessaires pour changer leurs mauvaises habitudes, lorsqu'ils s'en aperçoivent.
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