Un livre sans grande prétention, que j'ai lu parce qu'il est parfois comparé à
Mon oncle Benjamin de
Claude Tillier, alors qu'il n'a pas grand chose à voir. L'histoire est sympathique et vous mettra le sourire aux lèvres, elle se double d'une description des moeurs de cette fin de XIXe siècle dans une petite ville allemande peu éloignée de la frontière française.
L'ami Fritz a été publié en 1864, soit une vingtaine d'années après l'oncle Benjamin. le seul point commun qu'ont les deux hommes, c'est l'appréciation des plaisirs de la table, en dehors de cela, ils sont tellement différents que l'on peut dire que tout les oppose : milieu social, statut, richesse, préoccupations, éducation... Fritz Kobus est un joyeux bon vivant dont la conviction la plus ancrée est l'aversion au mariage, Benjamin Rathery est d'une certaine façon un philosophe au sens que l'on donnait à ce mot dans l'antiquité : il ne se contente pas de faire des phrases, il vit "de manière conforme à ce qu'il enseigne", pour paraphraser
Kant (*). Les deux livres sont donc fort différents puisque d'un côté messieurs Erckmann et Chatrian nous proposent un divertissement qui ne manque pas d'une certaine fraîcheur dans sa simplicité, et de l'autre
Claude Tillier nous livre une sorte de pamphlet déguisé, débordant d'idées, riche et assez complexe, qui fait presque figure de testament intellectuel.
(*) Cité en épigraphe de
Qu'est-ce que la philosophie antique, de
Pierre HadotCommenter  J’apprécie         131