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Critique de Corboland78


Jean-Marcel Erre qui publie sous la signature J.M. Erre, est un écrivain français né en 1971 à Perpignan. Il est aussi le frère de Fabrice Erre, auteur de bande dessinée.
A Meiringen (Suisse) les pompiers dégagent l'accès à l'hôtel Baker Street après qu'une avalanche l'ait isolé du reste du monde durant un week-end. Quand les secours pénètreront dans l'établissement, ils découvriront dix cadavres entassés dans la chambre froide de l'hôtel. Tous étaient réunis en un colloque sur Sherlock Holmes, à l'issue duquel devait être élu le titulaire de la première chaire d'holmésologie de la Sorbonne. L'inspecteur Lestrade va mener l'enquête.
En fait d'enquête, le lecteur est plongé dans le drame puisque par l'intermédiaire de notes écrites prises par l'un des décédés, nous vivons en direct avec les reclus prisonniers de la neige, la succession d'évènements tragiques qui font s'empiler les cadavres les uns après les autres dans le frigo de l'auberge.
Les références célèbres abondent, que ce soit le Mystère de la Chambre Jaune (Maurice Leblanc) ou Les dix petits nègres (Agatha Christie) pour la trame, mais surtout l'ouvrage est truffé de citations et références à l'oeuvre du maître et les amateurs du célèbre détective inventé par Conan Doyle vont se régaler à la lecture de ce remarquable roman de J.M. Erre.
L'auteur réussit le tour de force de caser dans un seul bouquin, pas si gros au demeurant, un hommage appuyé à ses illustres confrères, une connaissance encyclopédique de l'oeuvre de Conan Doyle, une intrigue policière digne de Sherlock Holmes et par-dessus tout ça, un humour dévastateur. Chaque page, chaque phrase même vous arrache un sourire (« Vous faites jeune, vous faites pure, mais à part ça qu'est-ce que vous faites là ? ») au point que parfois – c'est la seule et minime critique que je ferais à ce livre – on se fatigue de cet humour potache à répétition. le trop peut être l'ennemi du bien.
L'écrivain ne mégote pas et n'est pas avare de délires non plus, par la bouche des universitaires participant au colloque il imagine des théories dont on se laisserait volontiers convaincre car il avance même des ébauches de preuves ! Arsène Lupin serait le fils caché de Holmes ou bien Mme Hudson serait sa compagne etc. Ce qui l'amène à élargir le champ de son roman et y glisser des réflexions plus profondes que l'aspect rigolo de la lecture ne semblait laisser supposer. A propos du mythe Sherlock Holmes, « un personnage dont le talent dépasse celui de son créateur » ou bien encore sur les auteurs de romans policiers il note « L'auteur est toujours le complice du coupable. Et il est aussi un traître qui lâche systématiquement son comparse à la dernière page. »
Ce bouquin est réellement trop drôle et délicieusement jouissif pour que vous passiez à côté, je vous le recommande chaudement. Quant à moi, la suite tombe sous le sens, je vais me replonger en urgence dans l'intégrale du « Canon » holmésien, à savoir les quatre romans et les cinquante-six nouvelles. Elémentaire.
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