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Citations sur Les poètes de la Méditerranée (74)

Lisbonne, tombeau de Pessoa

La ville qui monte
La ville qui descend
Et toi
Le passé qui remonte
Le présent qui redescend
Sans Tage
Sans port
Tu attends
À Alfama
En suspens
Que se pose
Sur le toit de ton cœur
Peut-être une colombe
Ou la parole qui lève l’ancre
Ou que se lève le vent
Sans voiles
Ni statues
Ta barque
Toujours l’océan

(Tahar Bekri)
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Ne m’aviez-vous pas demandé où je me trouvais, —
ne me demandez pas avec autan d’acharnement
désormais je ne serai pas moi pour moi
peut-être serai-je à nouveau moi pour moi.

Je vais, j’y suis allé, je suis en train d’y aller, peut-être irai-je.

(Ozdemir Ince)
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Tressaillement

À l’heure où la foule tourbillonne
je me suis retrouvé marchant
dans l’avenue entre saules et peupliers
entraîné
par le vent matinal.

Et soudain,
mes yeux s’enivrant
des jeux d’ombres mauves lancées
par les arbres au visage des passants,
là-haut le ciel était bleu sombre
et un soleil pur montrait les choses
exactement comme elles sont,
j’ai senti que j’avais cessé d’être
un vague détail dans la cohue d’une ville
mais que je traversais un triomphe
autour de moi qui m’acclamait, remuait
tandis que je passais vainqueur entre peupliers et saules
pour aller conquérir l’amour.

(Stratis Pascalis)
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Une maison là-bas
avec sa porte ouverte
et ses deux tourterelles
récitant inlassablement le nom de l'absent
Une maison là-bas
avec son puits profond
et sa terrasse aussi blanche
que le sel des constellations
Une maison là-bas
pour que l'errant se dise
j'ai lieu d'errer
tant qu'il y aura une maison là-bas.
(Abdellatif Laabi - Maroc - en français)
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Ô Oran !
Des sanglots des blessures
Et des éclats de balles
De l'apogée du ciel et des débarcadères surchargés
Sans trêve
Les palmiers de la mer sont à nous
Les bergères de basilic sont à nous
Les chevaux de l'orage sont revenus
Et nous sommes de retour...
Selles ouvragées
Pluie lactée et rivières dorées
Instant d'éclaircie et d'allégresse
Edelweiss enneigé
Chefs-d'oeuvre de légendes
Baisers de chanson
... Et nous sommes de retour
(Rabia Djelti - Algérie)
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Le lumière est aux aguets partout
Cachée dans les veines du vent
Au fond des yeux de l'aube l'ancienne prisonnière
Dans les sentiers rudes et obscurs de la mer
Ou le crépuscule des cyprès qui seuls additionnent les morts
Et mieux que personne résistent au déchirement de l'éclat
Dans les cloîtres des confins
Tandis que le volcan qui soudain tressaille
Terrifie la bête assoiffée qui cherche dans les genêts la rosée
Puis l'éclat descendu de très haut.
(Stratis Pascalis - Grèce)
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Dimanche



Je m’assieds au bord de la ville et j’entends
La rumeur du sang l’érosion de l’argile
Comme si tout ce mystère n’était rien d’autre que
La mer
Devant mon corps assis
La musique la lumière matérielle
où tout est moi où tout m’est donné
Et rigoureusement refusé. On entend

L’air. Je m’assieds dans la ville et j’entends
La rumeur de ses os et je ne ressens ni peur
Ni désir si je pensais si je désirais
Je ne serais pas ici silencieusement assis
A côté de ce corps où celui que je suis
dans cette sculpture ici d’homme assis
Entend la mort la diaspora de la lumière
Au travail.

//Casimiro de Brito (1938 -)
/Traduit du portugais par Michelle Giudicelli
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Les zèbres


Lumière entre les lattes en bois
des persiennes d’hôtel mi-closes
à gauche sur la place de la gare
lumière qui tombait découpée en lanières
nous couvrant d’une peau de zèbre
et les deux zèbres luttaient dans la lumière et l’ombre
marqués de rayures blanches et noires en diagonale
par les phares des voitures
plongée blanche et noire dans ta chair.
Parfois je vois encore après tant d’années
des marques blanches et noires de zèbre sur ma peau
étant seul à l’hôtel dans une ville du bord de mer.


//Titos Patrikios / Τίτος Πατρίκιος (1928 -)
/Traduit du grec par Michel Volkovitch
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Par toi la lumière atteint le midi,
sable qui se prolonge jusqu’à mes lèvres,
fil d’une terre ardente et empressée
d’où l’espace jaillit soudain plus intense.

C’est un geyser d’écume,
de lave interrompue,
de colombe incomplète
qui multiplie l’air en dimension de voix.

Tout est musique, note, diapason.
Et même les corps, dans le néant, résonnent.

(Jaime Siles)
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Ce qui reste

La mer où ton corps
reposait
comme si chaque vague édifiait

une grotte protectrice
est un champ relu Voilà ce qui reste
semblable au silence

Des corridors
me mènent à un autre temps parcourant
l’océan des lieux

(Gastão Cruz)
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