AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,68

sur 157 notes
5
5 avis
4
6 avis
3
6 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Eh oui, je persiste avec Eshyle. Cette pièce m'effrayait un tant soit peu, parce qu'elle est souvent mentionnée comme LA pièce patriotique du théâtre grec antique, et que, bon, présenté comme ça, ça ne me disait trop rien. Pour le coup, c'est plus agréable à lire que je ne le pensais, même si l'aspect patriotique n'est pas totalement absent - ne serait-ce que parce cette tragédie était destinée à un public grec, qui se glorifiait d'avoir vaincu les attaques des Barbares à Salamine et ailleurs - je vous laisse vous renseigner sur les faits historiques si besoin, j'ai trop peur d'écrire des sottises. Bon, après tout, les Perses avaient voulu envahir et soumettre les peuples grecs, ces derniers avaient donc de quoi pavoiser, si tant est que pavoiser après une guerre soit de bon ton.


La tragédie des Perses a donc été composée peu de temps (huit ans pour être précis) après la fin de la guerre qui a opposés Perses et Grecs, guerre à laquelle Eschyle avait lui-même participé. Pour autant, est-ce un témoignage historique ? Non, et ce n'était certainement pas le but d'Eschyle. Est-ce que c'est une pièce de propagande ? Oui et non. Proposer ce genre de sujet devait assurément aider Eschyle à remporter la première place du concours - même si au final, je n'ai pas d'info sur le résultat qu'a obtenu Eschyle dans le cadre de ce concours-là. Les Grecs sont présentés comme de grands stratèges, c'est certain. de plus, on remarquera que les termes utilisés par les Perses eux-mêmes (car on ne voit ici que des personnages perses) sont choisis à l'intention du public grec ; on n'imagine évidemment pas les Perses se donner le nom de "Barbares" (ce qu'ils font pourtant constamment dans la pièce), alors que ce terme grec (βάρϐαρος / bárbaros) désignait tous ceux qui n'étaient pas... grecs. Mais le propos essentiel ne consiste pas en une exaltation du peuple grec vainqueur, mais bien en une réflexion sur la résistance des humains au destin. Résistance vouée à l'échec.


La tragédie débute en effet après la défaite des Perses à Salamine. Atossa, épouse du défunt roi Darios et nommé ici La Reine, attend des nouvelles de l'armée avec les Fidèles, des conseillers qui devront l'aider dans les décisions à prendre selon les informations reçues. Or il s'avère que Xerxès, fils de Darios et d'Atossa et actuel roi, bien qu'encore vivant, a conduit son immense armée à se faire laminer. Il n'est question, lorsque le messager arrive au palais, que de cadavres dérivant dans l'eau ou pourrissant à terre ; ces images sont d'ailleurs très fortes, et répétées à maintes reprises. Xerxès lui-même n'est plus qu'une loque qui a provoqué la désagrégation de l'Empire de son père. C'est qu'il ne fallait pas, qu'il ne faut jamais, aller contre les dieux et vouloir prendre plus que ce qui vous est destiné. C'est ce que Darios avait compris, c'est ce que Xerxès n'a pas voulu comprendre, et c'est toute la morale de cette tragédie. Ce sont les dieux qui ont été les artisans de la défaite des Perses, c'est dit et redit dans la pièce.


J'ai eu quelques moments de frayeur qui m'ont méchamment rappelé Les Sept contre Thèbes, quand untel commence à nommer un à un les chefs perses et leur alliés, puis, plus tard, les morts dans les rangs des Perses et de leurs alliés. Ça ne dure pas très longtemps, donc nous estimerons (voilà, c'est reparti, je parle de moi à la première personne du pluriel, ah la la) que c'est acceptable pour les lecteurs d'aujourd'hui. Ce qui facilite également la lecture, c'est que, miracle des miracles, Les Perses ne fait pas partie d'une trilogie liée ! Donc pas de début, ou de fin, ou de milieu qui manque (malgré quelques vers perdus) !


Et surtout, le choix qu'a fait Eschyle de présenter les perdants, de centrer sa tragédie sur leurs malheurs, ne peut que nous faire penser à ce qui suivra avec Euripide et les captives troyennes qu'il mettra en scène. de là à conclure qu'Eschyle était un précurseur en la matière, il n'y a qu'un pas - que je me garderai bien de franchir, faute de preuves.



Challenge Théâtre 2020
Commenter  J’apprécie          440
Récit intéressant à plus d'un titre, mais en terme d'émotions tragiques je suis resté sur ma faim.

« Les Perses » situe l'action à la fin de la deuxième guerre médique qui opposa une confédération de cités grecques à l'immense empire Achéménide. Elle conte essentiellement l'histoire la bataille de Salamine, l'aspect tragique étant curieusement rendu non dans l'héroïsme des Grecs au combat mais dans l'apitoiement des Perses face à la défaite.
Car les sujets de la pièce sont bien les Perses vaincus. La scène est à Suse, devant le palais du roi Xerxès. Les Féaux du père de Xerxès, Darius, attendent avec angoisse des nouvelles de l'immense armée partie écraser les téméraires Grecs. Atossa, veuve de Darius, leur fait part de ses rêves inquiétants. Un messager dépenaillé ne tarde pas à confirmer leurs craintes. L'armée a été anéantie. Atossa invoque l'âme de Darius afin d'en obtenir consolation et bénédiction mais n'y gagne qu'une effroyable révélation : les Dieux (Grecs) ont jugé les Perses sacrilèges d'avoir tenté de s'élever à leur niveau en bâtissant un pont de navires permettant aux soldats de traverser l'Hellespont (évènement également relaté par Hérodote). La ruine des armées est leur punition et Xerxès doit à présent renoncer à sa superbe et ployer le genou. La fin de la pièce est une longue et pathétique péroraison de Deuil.

Ce récit est sans aucun doute à classer parmi les témoignages historiques. Car l'auteur a bel et bien vécu la bataille de Salamine et je pense que sa haine des Perses devait être profonde. Eschyle est prolixe dès qu'il s'agit d'évoquer l'histoire récente (pour lui) des affrontements entre Grecs et Perses, les détails géographiques du déplacement des armées perses, les noms des généraux, etc. En écrivant cette pièce il a voulu laisser une trace des évènements qu'il a vécus.
Ce récit est aussi un cri patriotique. Je ne crois pas que choisir les Perses comme sujets puisse leurrer le lecteur. Les Perses se nomment eux-mêmes Barbares, ce qui ne peut-être en réalité que le point de vue d'un Grec ; Darius parle des Dieux, mais de Zeus, de Poséidon, pas d'Ahura-Mazda. Eschyle rappelle que les Perses règnent par la terreur alors que la force d'Athènes repose sur la vertu civique et patriotique. Eschyle montre les Perses angoissés, il les fait pleurer, mais je l'imagine observer la scène avec une joie perverse, et je l'imagine souhaiter à travers cette pièce transférer cette joie à son public, et développer leur sentiment patriotique.

Tout cela a ravi mon intellect mais a quelque peu désappointé mon attente émotionnelle du tragique. Ici pas de lutte entre devoir et passion, pas de Destin funeste imposé par les Dieux, seulement la plainte des vaincus. C'est insuffisant pour se comparer à des chefs-d'oeuvre comme « Oedipe-roi » de Sophocle ou « Hippolyte » d'Euripide.

Pièce lue dans les « Tragiques Grecs, Théâtre Complet », éditions du Livre de Poche.
Commenter  J’apprécie          330
Je pense que je n'ai pas choisi la pièce et le dramaturge les plus simples pour me replonger dans la lecture de pièces antiques. J'avoue n'avoir lu que Sophocle lorsque j'étais au lycée. Mes connaissances sont donc assez limitées et j'ai eu beaucoup de difficultés avec le début des Perses. C'est principalement sa structure particulière avec le coeur des vieillards qui dialogue avec les autres personnages (assez peu nombreux) qui m'a freinée.

Une fois que j'ai compris l'histoire, je l'ai trouvée assez simple : Atossa attend des nouvelles de son fils Xerxès parti en guerre à la tête des armées perses contre les grecs. le messager arrive et annonce la fin tragique de l'armée perse. Les descriptions des batailles sont les passages qui m'ont le plus plu, me rappelant le plaisir éprouvé à la lecture de l'Iliade sans pour autant ressentir le même enthousiasme. Car je dois avouer avoir trouvé l'histoire assez brève et peu développée. Tout son intérêt réside dans le fait de se placer du côté des vaincus et de les mettre au centre du récit.
Comme toujours dans les tragédies grecques, les dieux occupent une place importante et ce sont eux qui décident du destin des personnages. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne font pas dans la demi-mesure !

Présentée comme la pièce à lire d'Eschyle, je ne suis pas sûre de l'avoir appréciée à sa juste valeur et je ne pense pas en lire d'autres dans l'immédiat. Je me contenterai pour l'instant d'auteurs plus facile d'accès avec des histoires au développement plus complets comme Sophocle ou Euripide.
Commenter  J’apprécie          90
Parfois dans mes lectures, je m'"impose" des exercices de culture générale... et c'est un peu ce que j'ai fait avec ce texte.
Et quel texte : ce serait la plus ancienne pièce de théâtre conservée.... pfff... alors dit comme cela, ça en jette.

Le problème est que mes connaissances concernant la Grèce antique et ses peuples contemporains sont assez limités. J'ai un peu honte de dire que ce récit à ramené à ma mémoire les images du blockbuster chargé d'effet spéciaux vu il y a quelques années.
J'ai donc dû faire quelque recherches pour comprendre le récit.

Et donc au final, ce texte a bien rempli l'objectif : m'apporter un vernis de connaissance, une découverte.... Ma satisfaction : je m'endormirai moins bête ce soir.
Commenter  J’apprécie          75
Cette pièce est remarquable à plusieurs titres.

Tout d'abord, c'est la plus ancienne du corpus théâtral occidental que nous conservons (V° siècle avant JC). Ensuite, l'argument est peu commun : il prend pour thématique la défaite de l'Empire perse face à la Grèce durant les guerres Médiques. Ainsi le sujet est historique et non mythologique.

Enfin, Eschyle donne la parole au camp oriental sans que la parole des Grecs n'apparaisse.

Qu'en est-il de l'action?

Le Choeur et la Reine attendent le retour de Xerxès mais les présages sont mauvais. le jeune roi rentre mais couvert de honte. La pièce devient un long thrène général devant le désastre des guerres Médiques.

Xerxès se désole et est honteux devant sa mère et au son des clameurs du Choeur, le spectre de Darios se réveille. Il apprend le désastre et se désole devant l'hybris, la folie de son fils : un seul conseil demeurera; ne plus porter la guerre en terre grecque.

La pièce se termine sur les lamentations des souverains et du Choeur qui déplorent l'Orgueil de l'Homme.


Cette pièce éminemment politique met en opposition la figure du père sage et de l'héritier qui perd tout ce qui a été construit. Ainsi Eschyle met en avant la prouesse grecque devant le péril en se tournant du côté de l'ennemi.


Historiquement, bien sûr, les événements sont à nuancer. Xerxès n'est pas aussi orgueilleux et anéanti et Darios n'est pas le modèle de sagesse qui est dépeint dans la pièce. Toutefois, il est important de noter que cette oeuvre est emblématique d'une fierté nationale et d'une identité hellène qui se construisent.

Une pièce au caractère élevé qui parfois touche la sensibilité, notamment au travers du personnage de la Reine.


Une histoire de conflit entre l'occident et le Moyen-Orient qui a des échos très actuels...
Commenter  J’apprécie          72
- LES PERSES-

La deuxième tragédie que je lis de cette auteurs, c'est assez intéressant de point de vue historique car cela parle de la guerre entre les grecque et de l'empire perses qui était à l'époque une des empire les plus puissante et que maintenant avec cette tragédie qu'elle est en train de s'effondrer.

Elle permet aussi d'étudier un peu plus les prémices du théatre et de comment c'était fait, ce qui est totalement différent du théatre d'aujourd'hui.
Je n'ai pas trouvée pour ma foi, des personnages vraiment très intéressant.

Carlaines
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (591) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1295 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

{* *}