Citations sur Tragiques grecs : Eschyle - Sophocle (13)
PREMIER DEMI-CHŒUR : Et qu'as-tu à me dire ?
SECOND DEMI-CHŒUR : J'ai exploré entièrement le côté ouest de la flotte.
PREMIER DEMI-CHŒUR : Et tu y as trouvé ?...
SECOND DEMI-CHŒUR : Une immense fatigue, rien en revanche qui ait frappé mes yeux.
AJAX.
Ainsi je nourris ce gardien de mon affreux supplice qui me torture tout vif d'une éternelle douleur. Car, vous le voyez, rivé par les chaînes de Zeus, je ne puis écarter de mon sein l'oiseau cruel. Ainsi, arraché à moi-même dans l'anxiété du fléau je désire la mort pour mettre une fin à mon mal ; mais la volonté de Zeus détourne de moi le trépas, et perpétué dans l'accumulation des siècles d'horreur, toujours la lamentable plaie est rivée à notre chair dont, fondant sous l'ardeur du soleil, tombent les gouttes qui, l'une après l'autre, humectent les rocs du Caucase.
Fragments de Prométhée. Eschyle.
La reine
Amis, quiconque a l’expérience du malheur
sait combien les mortels s’effraient de tout
quand les flots du malheur les assaillent,
mais quand le sort leur est propice
ils croient que le bonheur durera toujours.
(p.36 et 37. Eschyle Les Perses)
Hermès
Si mes paroles ne te convainquent point, regarde
quelle tempête et quel déferlement de malheurs
vont inéluctables, te survenir. D’abord,
de son tonnerre et de la flamme de sa foudre,
le Père déchirera cet âpre pic, enfouira
ton corps qu’enserrera une étreinte de pierre.
Au bout d’une fort longue durée tu reviendras
à la lumière. Alors le chien ailé
de Zeus, le sanglant aigle, voracement
dépècera l’énorme débris de ta chair,
convive qui tout le jour sans être invité
se régalera à dévorer ton foie noir.
Ne t’attends point que cette souffrance ait de terme,
avant qu’un dieu se montre héritier de tes peines
et veuille descendre dans l’Hadés sans clarté
parmi les obscures profondeurs du Tartare.
(p.229. Eschyle Prométhée enchaîné)
Prométhée
Voici le fait et non plus la parole, le sol est ébranlé, le profond bruit du tonnerre mugit, les spirales de l'éclair brillent en feu, les tourbillons roulent la poussière, tous les souffles des vents bondissent les uns contre les autres, ouvertement en guerre entre eux et le ciel se confond à la mer. Visiblement m'est envoyé de Zeus pareille ruée pour me faire peur. Ô majesté de ma mère, ô ciel roulant la même lumière sur tous, est-ce que vous regardez les torts que j'endure ?
Prométhée enchaîné. Eschyle.
Antigone
Je suis faite pour aider l'amour et non la haine
(p.587 Sophocle-Antigone)
Prométhée
O Eher divin, souffles au vif envol,
sources des fleuves, innombrable sourire
de flot marin, terre immensément maternelle !
Et l'oeil du soleil qui voit tout, je l'invoque aussi.
(p.195 Eschyle-Prométhée enchainé)
Et de deux jours l'un, jour funeste, sur moi fondant d'un vol terrible pour me déchirer de ses serres, l'envoyé de Zeus lacère férocement sa proie. Puis, gorgé de mon foie, repu à satiété, il jette un cri sauvage, et montant dans les airs, les plumes de sa queue caressent notre sang. Mais quand mon foie rongé a grossi et repousse, alors, de nouveau, la bête horrible retourne à son horrible festin.
Fragments de Prométhée.
Vous, des Titans la race, dont le sang est le mien, race engendrée du Ciel, voyez-moi enchaîné, lié à ces rocs abrupts, comme un navire que, sur la mer hurlante, craintifs, les matelots attachent par peur de la nuit.
Fragments de Prométhée.
Néoptolème
Mais j’aime mieux, seigneur,
échouer par loyauté que vaincre par vilenie.
Ulysse
Fils d’un noble père, moi aussi quand j’étais jeune
j’avais la langue paresseuse et la main prompte.
Je vois à présent, à l’expérience,
que la parole, et non l’action mène à tout.
(p.812 Sophocle-Philotecte)