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Citations sur La première année (16)

Ou est il, le lieu de notre mort? Familier ou étranger, il nous attend quelque part. Ces deux question,s aujourd'hui posées sans peur, sans crainte, parce que ta mort me soigne de la peur de la mort : comment vais je mourir et quand?
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Je me sens bien, parfois, dans ma tristesse, je m'y suis installé, elle me sert de refuge, de lieu de culte. Je l'alimente par exemple en relisant les messages de sympathie, textos, mails qui nous ont été adressés après ta mort. Geste primitif. Entretenir la tristesse comme l'on entretient le feu ( le foyer)
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Le début de la vie sans toi….


Extrait 5

Une heure cinquante-huit : tu ne respires plus. Un événement. L'événement. Le gigantesque événement. Le plus grand événement du monde. Le son de ta mort.

Ta mort a arrêté le temps. Désormais un temps nouveau s'est installé et c'est le temps de notre éloignement. Le temps de ta disparition.

Le temps qui devrait, à ce qu'on me dit, cicatriser ma plaie, est donc un temps d'espoir. Mais comment espérer quand chaque seconde qui m'entraîne vers cet apaisement m'éloigne de toi ? Me sépare de nous ? Repousse ma désormais ancienne vie ?

Si j'écris que tu es ailleurs, si je dis que tu es absente, je te fais exister dans cet emploi du verbe « être » au présent de l'indicatif. Mais ce que je fais exister de toi est, à jamais, ta non-existence.

16 février. Aujourd'hui, le seul événement est : encore un jour sans toi.
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Il n'y a qu'une seule réalité, tangible,vérifiable, évidente. Une vérité toute simple, sans aspérité, sans possibilité de la commenter, de la contester. Tu es morte. Mes pensées sont incapables d'échapper à l'attraction de cet aimant. Tu es morte.
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Nous ne sommes plus du même monde, nous ne sommes même plus du même temps.
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Désormais, seul ton passé a de l’avenir.
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Je redoute que tu deviennes un souvenir, puis un souvenir lointain, puis un lointain souvenir.
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Je me dis que l’amour est une inquiétude et qu’il faut aimer à quitter, puisque les êtres et les choses n’ont de beauté que passagère.
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Le début de la vie sans toi….


Extrait 2

14 février. Encore un jour qui te prive de vivre. Un jour de punition (ta
punition me punit).

Ce matin, au réveil, j'ai eu une crampe au mollet droit. Ter¬rible, très
douloureuse. Tu avais des crampes aux mollets. Terribles, très douloureuses. Aux mains. Terribles, très douloureuses. Aux pieds. Terribles, très douloureuses. Alors cette crampe fulgurante, terrible, très douloureuse, me procure un court instant de communion avec toi. Je porte ma croix. Je t'aide à porter la tienne.

Début du temps photographique. Je passe ces premières journées de grand vide à fixer des photos de toi. C'est mon unique occupation. Mais au fil des jours, les photos s'interposent au souvenir pourtant si proche que je conserve de toi avant l'agonie. C'est bien là toute la limite de la photographie, qui fait écran au réel et l'englue dans son fixateur en cherchant à le reproduire (pas de son, pas d'odeur, pas de goût, aucune sensation physique, point de chaleur du soleil sur le bras, point de bruits du ferronnier dans la médina, à Tanger, aucun parfum de coriandre flottant dans l'air poivré du marché de la rue de l'Amérique-du-Sud, temporalité vitrifiée). Or, la vie n'est qu'un enchaînement de vitesses à régimes variables, timbres et sons éparpillés, angles de vue changeants, panoptiques ou ébréchés, mouvements brouillons, pelotes d'odeurs et de parfums, nœuds d'impressions, miroirs sans tain, désordres, flous, plis, faisceaux de temporalités, tuilages. Par exemple, sur cette photo prise dans les jardins de la Mandoubia, à Tanger, en février 2012, nous ne pouvons voir à quoi tu penses ni ce que tu ressens, et la température de l'air ne nous est donnée qu'approximativement (ciel bleu, mais tu es en manteau). Et rien ne transparaît des souffrances occasionnées par un chapelet d'aphtes qui torturent ta bouche. Dans son immobilité, sa temporalité figée, son silence, toute photo n'est qu'une paresseuse évocation, un rappel (la valeur
d'un post-it). Dépourvue de tout ce qui fait que l'on est en vie.
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A partir d'aujourd'hui, il n' a plus de premières fois. Toutes les premières fois que ce ne sera plus la première fois.
(Toute les premières fois que ce sera la première fois que ça n'est plus la première fois.)
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