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3,69

sur 50 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est un sacré choc ce premier roman. Déstabilisant, éreintant. Un début inquiétant, qui fait très peur et puis peu à peu, la puissance de l'écriture agit, l'héroïne prend corps, la folie est certes toujours latente mais les clés de compréhension apparaissent. Certes, Lola est assez chargée, constamment sur un fil, on la suit entre fascination morbide et inquiétude terrifiante. Lorsque les racines de son déséquilibre affectif se font jour peu à peu alors l'empathie affleure également. Cette femme qui trouve refuge dans le sexe sans sentiments, que cherche-t-elle à expier ? A oublier ? L'amour, la tendresse seront-ils un remède ? le lecteur sent bien que ça ne peut pas bien finir... et l'auteur offre une fin magistrale. de quoi titiller les méninges un petit moment.
J'ai été captée par ce roman, j'aurais pu rester en dehors d'une histoire un peu hard mais c'est vraiment le style et l'écriture qui m'ont gardée en alerte constante. Dans ce cas, on a très envie de voir la suite de la production de cette nouvelle auteure.
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"Moro-sphinx", "Mort au Sphinx" comme je l'avais interprété avant de l'avoir lu… "Moro-sphinx", donc ! Un titre peu banal pour un livre tout aussi original. Mais Lola n'est-elle pas ce papillon colibri qui, à l'aide d'une grande trompe butine le nectar des fleurs inaccessible aux autres insectes ?
Car Lola est une drôle de femme, blessée par la mort de sa mère quand elle avait 8 ans, par son père devenu alcoolique et la trahison de son petit ami à 20 ans. Depuis elle choisit sa vie, séduit et jette. le soir, armée de bas résille, de jupes courtes et serrées, de talons aiguille, maquillée comme un camion volé, elle déambule, claque les trottoirs et affole les passants de ses longues jambes. Rien ne la rebute et surtout pas la laideur. Elle passe d'un homme à l'autre. Un coup, juste un coup rapide, sauvage, à l'emporte-pièce, puis va voir autre chose, non sans avoir réalisé un certain rituel.
Et puis un jour la mécanique s'enraye…, non je ne vous dirai pas pourquoi.
J'ai trouvé ce livre déroutant. Entre les propos crus, les scènes de sexe à caractère pornographique et l'écriture si belle de l'auteur, le gouffre est immense et je m'y suis souvent perdue. Car oui, l'écriture de Julie Estève est magnifique, imagée, presque enluminée. Ses mots sont vivants, choisis, parfois déjantés mais toujours harmonieusement mis en lumière. Alors, j'ai oublié la pauvre fille traînant de bar en bar, souvent alcoolisée, je me suis laissée prendre dans les résilles de ses bas, dans ce que j'ai perçu de désespoir caché, de chagrin enfantin, de lassitude et de tristesse. J'ai embrassé son malheur, ses dérives, et surtout, surtout, la langue merveilleusement triturée de l'auteur.
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Voilà un roman qui commence comme un véritable combat, celui de Lola contre elle-même, contre l'amour, le droit au bonheur, à son propre bonheur. On le comprend vite, son amour l'a quittée et bien qu'elle soit encore très jeune, depuis sa vie est désespérément vide. Pour se venger, et pour la remplir, elle baise à tout va, et collectionne un ongle de chacune de ses proies d'une heure, d'un instant, d'une jouissance - rarement la sienne d'ailleurs - juste la leur. Comme si elle se refusait à vivre et à aimer de nouveau, comme si s'infliger ces blessures pouvait anéantir celle si profonde qui la détruit. Elle arpente la ville avec des airs de prostituée, sur des talons aiguille qu'elle fait claquer pour être entendue, remarquée, désirée, pour attirer les hommes, comme la lumière attire les insectes, pour pouvoir les prendre et les jeter à son aise.
Jusqu'au jour où elle rencontre Dove et tombe amoureuse de ce séduisant beau gosse en baskets blanches. Mais rapidement la voilà meurtrie par l'absence, exigeante, possessive, exclusive. Saura-t-elle sortir de cette impasse qu'est devenue sa vie, dévastée par un immense chagrin, depuis la perte de sa mère quand elle était enfant, l'alcoolisme de ce père qui ne sait pas dire je t'aime, puis la rupture insupportable avec son grand amour de jeunesse.
Intéressant voyage que ce roman, qui commence comme une farce, avec cette jeune femme qui ne cherche que l'amour physique rapide, celui qui passe sans faire de mal aux sentiments, celui qu'on arrache, qu'on donne, qu'on offre dans la rage et le désespoir, pour le plaisir d'un instant, court, insignifiant et sale comme une raclure d'ongle. Et roman qui finit dans la profondeur des sentiments et de la solitude, le tout porté par une superbe écriture. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire, au départ peu crédible à mon goût, puis je me suis laissée prendre par la magie des mots, par la force de la souffrance puis de l'abandon, et qui sait, par une forme de rédemption.

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Portrait d'une femme en souffrance

Lola est une jeune femme obsédée par deux pertes : celle de sa mère décédée lorsqu'elle avait 8 ans et celle de l'homme qui vient de la quitter.
Sa mère lui manque terriblement : "Elle lui dirait des choses raisonnables, des phrases simples, des trucs de maman. Mais sa mère est morte et la vie est une catastrophe."

C'est une femme extrêmement seule qui n'a pas revu depuis 10 ans son père qui a sombré dans l'alcool après le décès de sa femme. Elle n'a aucun ami.
Son travail n'offre pas d'intérêt, c'est un travail juste alimentaire, sa vie est une succession de journées qui se ressemblent. le roman est construit avec des chapitres intitulés "un lundi", "un jeudi"...

Lola, qui dit ne pas savoir vivre, s'est créé un personnage pour survivre, elle s'habille de façon très provocante et se maquille outrageusement pour partir à la recherche de ses proies, une collection d'hommes "Il faut qu'elle trouve de la peau, qu'on la prenne, qu'elle sente en elle un corps et que son corps se gorge d'amnésie.", "Dans la nuit, elle va chercher ce qui la fait survivre" et conserve dans son "bocal à griffes" les rognures d'ongle de chacun de ces hommes...

Avec l'alcool, c'est un moyen pour elle de mettre à distance sa douleur, de chercher pouvoir et paix. "Ne pas s'attacher aux choses qui finissent, ne pas se faire berner par les sentiments qui naissent puisqu'ils s'en vont droit sur la mort."

Julie Estève nous dresse le portrait d'une femme complètement paumée qui n'est pas sans rappeler l'héroïne du roman de Leïla Slimani, "Dans le jardin de l'ogre".

En quête effrénée de sexe pour ne plus avoir à penser, Lola recherche du sexe sans désir et sans plaisir. Elle éprouve du mépris pour elle-même et ne se sent "bonne qu'à ça", "Combien en faudra-t-il encore?"

Elle se compare à un moro-sphinx, une espèce d'insecte qui butine généralement le nectar des fleurs que les autres insectes ne peuvent atteindre.

Il n'y a aucune vulgarité dans ce roman même si les propos sont parfois crus. L'écriture est puissante, le récit fourmille de citations très fortes.
Un beau portrait de femme à la dérive et une belle découverte littéraire sur un sujet déroutant.



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Cela faisait bien un moment que je n'avais pas été bousculée par un roman. J'en suis ressortie vannée, sans repères tellement il m'a décontenancée.
Après une scène d'introduction choc, on entre dans une histoire où le personnage principal, Lola, passe son temps à chasser les hommes afin d'assouvir ses pulsions sexuelles. Tout y passe, même les hommes qui la dégoûtent, quitte à avoir la nausée. Après chacune de ses conquêtes, elle coupe soigneusement un ongle de leurs mains pour compléter sa collection maintenue dans un bocal. Cependant, est-ce vraiment cela qui l'intéresse ? Pourquoi ne s'attache-t-elle pas à un homme ? Est-ce que Dove va pouvoir la changer ?
Tout au long du roman, qui change sans cesse de temporalité, on se demande si Lola est simplement folle, malheureuse, victime, agresseur ou le tout à la fois. La fin est magistrale.
En fait, concrètement, je pense que l'histoire en tant que telle ne m'a pas emballée plus que cela mais j'ai été saisie par la construction du roman et le style de l'auteur, direct, sans concession. Julie Estève a le don de faire ressentir les émotions de son personnage aussi peu reluisantes qu'elles soient. Nous sommes ainsi plongés dans un récit viscéral.
Franchement j'ai été bluffée par l'auteur. J'ai l'impression qu'on a affaire à du très lourd et j'espère que Julie Estève transformera le bel essai dans un second roman, avec une histoire qui me conviendra davantage.
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J'ai suivie ma binômette de lecture sans hésitation sur sur cette LC, n'ayant aucune idée de ce dans quoi je me lançais. Je ne connaissais pas l'auteur Julie Estève, n'avais jamais entend parler de cette œuvre et pour finir la couverture et le titre n'étaient pas vraiment suggestifs.
Des les premières pages , me voilà bien décontenancée ! Et ça ne va pas aller en s'arrangeant. Une histoire violente, plutôt hard même, déstabilisante, inquiétante. La vie de Lola qui consomme les hommes et conserve des rognures d'ongles est glauque, sinistre. Cette fille instable est effrayante et il est très difficile d'éprouver de l'empathie pour elle. A chacun sa manière de vivre sa douleur, certains se scarifient ,elle joue à la pute. Dans ses rapports éphémères avec les hommes,l'héroine cherche à expier quelque chose, mais quoi ? Il me semble avoir saisi où l'auteur souhaitait nous mener mais je ne suis pas vraiment convaincue.
Ce roman est triste à pleurer, plus on avance dans la vie de Lola plus on se désespère, le père alcoolique avec qui elle a coupé les ponts, une mère décédée alors qu'elle n'était qu'une gamine, un petit ami qui l'a abandonnée et sensément responsable de sa conduite destructive. Puis enfin la rencontre avec Dove et une note d'espoir Lola va-t-elle enfin sortir de cette solitude qui la tue à petit feu.
Heureusement la plume magique de l'auteur nous pousse en avant et vous bouscule par sa poésie malgré le coté trash de certaines scènes. Pour autant je sors avec un avis mitigé de cette lecture, parce que le personnage de Lola n'est pas parvenu à me toucher, son incapacité de vivre dans l'espoir et ses aspirations bien trop grandes m'ont dérangée, ainsi que son comportement, ne faisant elle même aucun effort pour s'adapter.
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Lola est une tabassée de la vie, de son passé affectif à base d'abandon on ne saura pas grand chose sauf les conséquences : la frénésie, la chasse, la collection, la consommation. Des hommes comme des proies, choisies parmi les moins évidentes. Noyade dans le désespoir, jusqu'à LA rencontre. La fin de la course à l'anéantissement ?
Un premier roman à fleur de chair, cru et désespéré.
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Moro-sphinx est un premier roman qui m'a surprise. Lola est une jeune femme qui n'a qu'une seule idée en tête, assouvir ses envies. Pour cela elle traîne dans Paris à la recherche de proies. Une fois son action accomplie elle coupe un ongle de l'homme qui a succombé à son charme pour garder un souvenir...




Ce livre est bien écrit mais le langage n'est pas du tout ambigu. le vocabulaire reflète un peu le caractère de Lola, un peu "sans-coeur", un peu vulgaire.




Je l'ai lu en cherchant sans cesse à comprendre pourquoi Lola était comme ça et j'espérais qu'une lueur vienne la tirer de ses mauvaises idées. Mais parfois le bonheur paraît trop inaccessible pour qu'on ose se mettre à sa recherche. La solitude est un sentiment qu'il faut savoir apprivoiser pour que cela ne devienne pas quelque chose de lourd à porter.




C'est un premier livre réussi il est cohérent entre les personnages et le type d'écriture, et il nous tient en haleine car on veut savoir quand même ce qui arrivera à Lola.
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Moro-sphinx, un insecte qui va de fleur en fleur pour trouver son nectar comme Lola enchaîne les hommes pour trouver une énergie. La jeune femme, meurtrie, a le besoin presque vital, en effet, de se faire prendre. Elle veut oublier, fuir ce qui fait la tristesse de sa vie. Elle a besoin, pour se réconforter, de récolter des restes de ses amants. C'est glauque. C'est perturbant. C'est triste et assez sombre. On nage ici dans la détresse, le malheur et le désespoir. On se noie dans les bas-fonds, impossible de percevoir la lumière, de sentir la chaleur. L'auteure ne fait aucun cadeau: on reste jusqu'au bout dans le noir. C'est, je dois le dire, assez destabilisant, assez désagréable. Lola est comme une fleur fanée difficile à porter, assumer tant elle semble désespérée. Elle veut de l'amour, « seulement » de l'amour mais sait-elle, elle-même, aimer? L'amour, aux mains de celles et ceux qui savent ce qu'il est, n'est pas une aventure éphémère. Il est un bonheur permanent qui se tisse doucement à partir de différents ingrédients: partage, respect, confiance, tendresse et amitité; un cadre qui nourrit la passion des corps et des esprits. le caprice, le désir, l'envie ne suffisent pas, pour moi, à faire l'Amour, l'amour n'étant pas qu'une simple question de satisfaction des plaisirs qui disparaissent une fois assouvies. Qu'en pense Lola? Il n'est question, dans ce roman, que de jouissance, d'appétit sexuel, de distraction. Rien qui aille au delà. Rien de plus profond. Je n'envie guère la vie des personnages; ils sont dans un vide que l'auteure sait parfaitement dessiner; un vide difficile à éprouver.
Lien : http://kanimezin.unblog.fr/2..
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"C'est des solitudes toutes ensemble, c'est l'alcool qui coule en rivière. Ça fait de drôle de paysages mais parfois la poésie gagne et la vue est merveilleuse. C'est fort, c'est tragique les hommes quand ils n'espèrent rien d'autre qu'un verre en plus."

Lola est trentenaire, elle collectionne les hommes, tout du moins leurs ongles. Lola a trente ans et se sent seule comme jamais. Cela fait des années qu'elle se perd dans les rues de Paris et dans les bras de ses habitants. Elle se gave de corps et de présences pour tenter de l'oublier, elle. Elle surconsomme pour combler un vide inaltérable, une solitude sans appel. Elle se sent seule Lola, surtout le soir lorsqu'elle se retrouve face à ses démons et à ses sombres souvenirs. Bien sûr il y a toujours le cordonnier, plutôt indélicat mais qui sait lui faire oublier son amertume le temps d'une visite. Mais elle se lasse Lola. Et si l'amour, le vrai, était ce qui lui manquait depuis tout ce temps? Oser se reposer sur une épaule, enfin tout délivrer. Et si l'homme aux mocassins blancs était celui qu'elle attendait depuis tout ce temps?
Roman cru et viscéral, héroïne émancipée mais déboussolée. L'auteur pose ici sans tabou, une question qui prend tout son sens dans notre société actuelle: Faut-il délibérément s'attacher pour (s')aimer ?
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