Citations sur Le village de la fin du monde : Rendez-vous à Bugarach (4)
J’ai toujours aimé les sorcières. D’une enfance dans des châteaux, des greniers obscurs et des caves voûtées, j’ai gardé le goût des fantômes. À l’heure du loup, filer au bout du parc pour guetter la dame blanche. Sitôt la nuit tombée, gagner la forêt pour entendre bramer les cerfs. Telles étaient mes marottes. Ayant eu la chance d’éclore dans des vieilles pierres, j’avais à cœur de la faire parler. La mémoire des lieux m’a toujours fasciné : savoir qui vivait ici, comment et surtout pourquoi ; Comprendre la permanence d’un culte païen, d’un rite ancestral, d’une croyance immémoriale, dans l’oblique d’une rue, la courbe d’un arbre, la forme d’une église. Savoir qu’avant nous poussait la grande sylve primitive, où tout était possible. (p.7)
Naît-on prédisposé au mystère ? Y a-t-il un gène de l'étrange, du bizarre ? L'ésotérisme est-il un virus qui se développe in utero ?
Quand je leur parle de Susie, la famille Delord a un sourire entendu : ici, tout le monde la connaît.
— On connaît surtout son chien : c’est une terreur, il vide toutes les poubelles du quartier.
Susie veut que son chien soit végétarien. Alors il s’enfuit tout le temps pour faire les poubelles.
Depuis, ce goût de l'étrange et du secret a infusé. Mes romans flirtent souvent avec le fantastique et je continue de glaner les faits bizarres, herbier fictionnel où prend racine mon inspiration.