L'auteur revient sur le personnage et la vie de Tatiana Gnéditch, célèbre traductrice russe qui a donné sa vie à la littérature...
Mon résumé sera aussi bref que cette nouvelle : ne faisons pas l'amalgame entre la description du destin d'une personne incroyable à l'origine d'un des travaux de traduction les plus remarquables de son temps et le texte. Honnêtement,
Efim Etkind, s'il avait vraiment voulu rendre un hommage complet à Gnéditch, avait bien suffisamment de matière pour transformer cette nouvelle en biographie romancée, laquelle aurait clairement rendu bien plus justice à cette femme et à son métier de l'ombre trop peu reconnu. A la place, on a une succession de faits sans réelle émotion ou si peu.
J'aurais tant voulu en savoir plus, vivre ce mélange d'horreur et de merveilleux avec elle quand elle est enfermée et traduit. J'aurais voulu vivre avec elle et lâcher quelques larmes quand le public se lève et l'applaudit à tout rompre à la fin de la représentation de sa traduction en russe de la pièce de Byron. J'aurais voulu être témoin de l'injustice et vivre la création, la recherche, le style, la dévotion, l'intelligence, l'abnégation... J'aurais voulu être là pour la soutenir face à la violence de son mari. J'aurais voulu être ce professeur qui a reçu la traduction magique et ne pas en croire ses yeux, être bouleversée face à la beauté du langage, émerveillée devant ce travail gigantesque accompli.
J'aurais voulu. Mais je n'ai pas eu. Ni elle n'a eu le digne hommage, le témoignage de respect et d'admiration auquel elle avait droit, selon ce que ce petit texte suggère.
Lien :
http://livriotheque.free.fr/..