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Citations sur Un rapport (9)

Je ne peux m'empêcher de me demander si je connais l'homme qui a été torturé. Pourquoi iraient-ils me menacer de torturer un inconnu? Pourtant, si je le connaissais, pourquoi omettraient-ils de m'informer de son identité? Si c'était mon père qu'ils torturaient, ou mon frère, ou encore un ami, ne serait-ce pas plus efficace que le simple fait de savoir qu'ils torturent un anonyme en mon nom?
On pourrait le penser, mais en réalité, ce n'est pas le cas. C'est pire pour moi de ne pas savoir qui est cet homme -ne pas savoir si je le connais, ne pas savoir si la punition est arbitraire - que d'être certain que c'est un de mes proches. Si c'est quelqu'un qui a été choisi au hasard, que l'on fait souffrir sans raison, alors nous sommes tous condamnés et cet endroit n'en est que plus terrifiant.
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Elle est peut-être morte, se dit-il, plein d'espoir.
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Alors qu'il gisait par terre en se tenant le côté, attendant qu'elle appelle l'ambulance, il avait déjà commencé à lui pardonner, à se dire que d'une certaine manière, en y réfléchissant bien, si elle l'avait poignardé, c'était de sa faute. Et elle n'avait pas vraiment voulu lui faire du mal - si elle avait vraiment voulu lui faire du mal, elle aurait pris le couteau de boucher.
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À son réveil, une pluie de chair vive s’était abattue sur le champ. Elle regarda les fournisseurs progresser lentement vers elle en se dandinant maladroitement dans leur carapace et piquer les bouts déchiquetés qui jonchaient le sol. Tout ce qui avait l’air frais, sans asticot, suffisamment gros pour être attrapé, ils le ramassaient. Ils le fumeraient, le sècheraient pour essayer de le vendre comme ravitaillement. Ce qui était pourri, ils jetaient de la terre dessus en raclant le sol sous leurs pieds, la tête levée vers le ciel. (« N’importe quel cadavre »)
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Il frémit. Il regarda de nouveau les panneaux – ou du moins il essaya, mais il n’y en avait tout simplement plus. L’espace d’un instant, il crut qu’il avait quitté l’autoroute par inadvertance. Mais il voyait mal comment et la route sur laquelle il se trouvait avait tout d’une autoroute. Puis il passa devant un morceau en métal cisaillé sur le bas-côté et se demanda si ce n’était pas les restes d’un panneau, si quelqu’un ne les avait pas systématiquement coupés. Des jeunes désœuvrés qui n’avaient rien de mieux à faire, sans doute.
Il jaugea le soleil dans le ciel. Il semblait aussi haut qu’il l’était une heure auparavant et n’avait pas encore amorcé sa descente. Il vérifia la jauge d’essence : entre la moitié et le quart du réservoir. Il continua à rouler en se demandant s’il lui restait assez d’essence jusqu’à la station suivante. Sûrement. À quelle distance pouvait-elle bien être ?
Il ouvrit la boîte à gants pour prendre la carte et y jeter un oeil, mais la carte n’y était pas. Peut-être qu’il l’avait sortie et qu’elle était tombée sous le siège, mais dans ce cas, elle avait dû glisser trop en arrière pour qu’il la récupère, du moins en conduisant. Non, il y aurait bientôt une station-service. Forcément. Il ne devait pas être bien loin d’Elko. Il y avait moins de cinq cents kilomètres de Reno à Elko et il avait fait le plein à Reno. Et Winnemucca était quelque part entre les deux. L’avait-il déjà dépassé sans s’en apercevoir ?
Il avait assez d’essence, il savait qu’il en avait assez. Son cerveau lui jouait des tours, il ne devait pas se laisser avoir. (« Après Reno »)

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La galerie lui parut plus longue au retour. Quand il réintégra l’enceinte du complexe, il était à bout de souffle. Il avait du mal à rassembler ses esprits. Qu’est-ce qui m’arrive ? se demanda-t-il, mais il laissa tomber. C’était absurde de se laisser contaminer par la paranoïa de Gordon. Et si Gordon avait raison, cependant ? S’il y avait un projet secret ? Mais Grimur lui en aurait parlé. Il était chef de la sécurité, il aurait été logique qu’il lui en parle, non ?
Même s’il ne lui en avait pas parlé, Grimur ne pourrait pas le lui cacher. Orvar en était presque sûr.
Il se dirigea vers le bureau, mais il changea d’avis et fit demi-tour pour aller vérifier les filtres.
Quand il mit la main devant la bouche d’aération, il sentit un léger filet d’air, très léger. Il coupa le système, ouvrit les grilles, retira les filtres. Il n’avait pas encore commencé à les nettoyer que Wilkinson était là, à côté de lui.
« Qu’est-ce qui se passe ? demanda Wilkinson. C’est cassé ? – Nettoyage de routine, répondit Orvar. Je fais ça tous les jours. »
Wilkinson fronça les sourcils. « Mais tu l’as déjà fait, aujourd’hui », dit-il.
Orvar hésita. Puis lentement, il lui expliqua qu’en effet il l’avait déjà fait aujourd’hui, mais que la plupart du temps, il le faisait plusieurs fois par jour, juste par précaution. Et pendant ce temps, il se disait : Wilkinson m’observe. Pourquoi ? Wilkinson faisait la même chose avec ses bras que Yaeger tout à l’heure, il n’arrêtait pas de les frotter, mais pas autant. Qu’est-ce qui lui arrive à Wilkinson ? (« La poussière »)
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Rawlay n’était pas loin derrière, mais au détour du sentier, Sugg et le torero s’étaient volatilisés. Il tira les rênes et regarda de plus près la trace du tovero, mais elle s’arrêtait brusquement. Il fit demi-tour et chercha un petit chemin de traverse qu’ils auraient emprunté, mais il ne vit rien. Il lança des jurons, à voix haute cette fois.
« Sugg ! » cria-t-il, et n’obtenant aucune réponse, il sortit son pistolet et tira une fois en l’air. Il attendit que l’écho s’évanouisse, puis tendit l’oreille mais il n’y eut aucune réponse. Il donna quelques petits coups d’éperon pour pousser son cheval également volé à allonger le trot. Il suivit le sentier jusqu’au tournant suivant, mais Sugg n’y était pas non plus. (« Écorce noire »)
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Vous savez qu’il y a des gardiens, mais vous ne pouvez pas les concevoir à partir de la main fugitive, parfois pâle, parfois non, que vous voyez deux fois par jour par la fente qui se trouve en bas de votre porte. Il doit y avoir un gardien au bout de cette main, ou plusieurs, bien que cela aussi me semble désormais sujet à caution : il s’agit peut-être d’une fausse main fixée à l’extrémité d’un bâton. Ou d’une vraie main appartenant à un prisonnier, qui lui a été tranchée avant d’être enfoncée sur un bâton pour être manipulée par quelque morbide système de marionnettes. Et non une main de gardien. (« Un rapport »)
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Quand il se réveilla, la matinée était bien avancée. Ses cils s’étaient collés pendant la nuit et il dut se frotter les yeux avant de pouvoir les ouvrir suffisamment pour y voir clair. Sugg était parti, mais allez savoir comment, Rawley n’en avait aucune idée – ce type était presque incapable de bouger et encore moins de marcher. À l’endroit où il était adossé la veille, la paroi de la grotte était couverte d’une traînée de sang à la forme vaguement humaine. Comme celle qu’il y avait sur le cheval de Sugg. Difficile de croire que Sugg avait encore autant de sang dans les veines, avec tout ce qu’il avait dû perdre. Une telle quantité de sang et avec la forme d’un homme. Un ange de sang, se dit Rawley, puis il secoua la tête pour chasser ces mots de son esprit. (« Écorce noire »)
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