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Citations sur Le dernier stade de la soif (89)

J’ai également compris que la plupart des médecins –en tout cas, ceux avec qui j’étais en contact- n’étaient pas particulièrement compétents, et acceptaient en bloc les définitions de la normalité que la société leur avait imposées. Pour la plupart, ils ne considéraient pas de leur ressort de creuser les réalités étranges, angoissées et perverses que nous nous étions fabriquées. Surtout sans doute par manque de temps et dans l’ignorance de leurs propres faiblesses, ils trouvaient plus simple de rayer nos réalités pour les remplacer par celles de la société.
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"Car mon cœur, écrivis-je, penchera toujours du côté de l’ivrogne, du poète, du prophète, du criminel, du peintre, du fou, de tous ceux qui aspirent à s’isoler de la banalité du quotidien."
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Sois heureuse et dis à mes fils que j'étais un ivrogne, un rêveur, un être faible, un fou, mais ne dis jamais que je ne les ai pas aimés.
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Debout à la proue du bateau, tandis que les embruns de l’Hudson se mêlaient aux rayons du soleil, je levai le regard dans la brume d’eau et de chaleur, et découvris, à mon grand étonnement, non pas quantité de tours mais une seule colonne majestueuse et dorée. S’il ombre d’or projetée sur l’eau évoquait un bras m’apportant sa bénédiction, comme s’engageant à ne rien me refuser.
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Quelques années plus tard, en ouvrant le journal, j’appris que Robert R. Young, après avoir avalé œufs et jambon au petit-déjeuner, était remonté dans son bureau, avait calé le canon d’un fusil à pompe dans sa bouche et s’était fait exploser la cervelle. Cela me fit sourire. Il n’y avait rien de vindicatif dans ce sourire : je n’avais jamais considéré Young comme un homme de chair et de sang. Pour moi, ce n’était qu’un petit être guilleret que je voyais sautiller en haut de Grand Central, entouré d’une escouade d’encravatés. Je n’avais jamais cru en sa réalité. Je souris car tous ceux que je connaissais à New-York Central […] pensaient que Young était un homme décidé, un homme qui allait sauver l’industrie tout entière de quelques prises de décisions bien senties, de transport intermodal, de trains ultralégers et de prestations sur tout le territoire, oui monsieur ! Et mon sourire se fit triste, puis éploré : Young, avec ce seul beau geste, était devenu vivant pour moi, était devenu un homme. Car le suicide est le plus éloquent cri du cœur de ceux qui cherchent en vain leur chemin.
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Dans un pays où le mouvement est la plus grande des vertus, où le claquement rapide des talons sur le bitume est érigé en sainte valeur, rester allongé pendant six mois relève du geste grandiose, rebelle et édifiant.
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Le problème de l’écriture – que l’écrivain soit talentueux ou non, c’est qu’au bout d’un moment, celui qui écrit se détache des relations humaines et devient d’une certaine façon inhumain.
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A la lecture de nombreux livres sur « l’art du roman », je m’étais persuadé que, telle Athéna, déesse de la sagesse qui avait surgi toute formée de la tête de Zeus, l’univers majestueux de mon roman déferlerait dès que j’aurais « vu » ma première phrase –telles les chutes du Niagara à travers une tête d’épingle. J’écrivis « Je vis à Scarsdale », ajoutait un point, et passai les semaines qui suivirent à fixer ces mots d’un regard morose. Ils me rendaient triste. Neuf mois plus tard, après de nombreuses réécritures et fioritures, je me retrouvai avec « Seul, je vis à Scarsdale, Westchester County, New York, à vingt, vingt-cinq minutes de la gare Grand Central, sur la ligne de chemin de fer de New-York. » Le livre était désormais prêt à jaillir de moi, mais comme je n’avais pas écrit un seul autre mot, j’étais toujours triste.
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Lorsqu'on s'attend au pire, plus rien ne peut vous atteindre.
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Le peu d'amis que j'avais eus étaient désormais mariés et pères de famille. Enfermés à double tour derrière leurs pelouses parfaitement entretenues et leurs maisons en bois blanc, avec leurs jolis enfants et leurs femmes frigides et angoissées, ils manoeuvraient pour entrer au Black River Valley Club – l'institution la plus vénérable de la ville –, sans se demander à quoi ils allaient bien pouvoir se consacrer une fois ce rêve réalisé.
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