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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une rue, une école. C'est dans ce décor que va planter l'auteure l'intrigue de son roman. Au fil des pages, le lecteur va rentrer dans cette vie de quartier, partager avec ses habitants leurs joies mais également leurs drames respectifs, et toujours avec pour point d'orgue la petite école du quartier.

Je ressors totalement conquise de ce roman qui est plus profond qu'il n'y parait. Au travers de ses personnages, Anouk va réussir à aborder une multitude de thématiques difficiles et sensibles tout au fil du récit égrenant le quotidien de personnages en difficulté.

Il y a Julie, mariée et deux enfants, qui ne se sent plus désirée et comprise par son mari. Il y a Karine, jeune femme totalement perdue et dépassée par son fils qu'elle n'arrive plus à gérer. Il y a Kamel, dont la femme est en hôpital psychiatrique, et qui a la charge de ses deux petites filles. Il y a aussi Pitù, l'épicier du quartier. Pour finir, il y a les professeurs et la directrice de l'école. L'auteure réussit à installer un véritable microcosme où chaque personnage a son importance.

Le système narratif est très plaisant. On passe d'un personnage à l'autre, pas de lassitude possible. S'il est vrai qu'à un moment, la narration va se centrer sur Kamel, dû à un événement qui survient, chaque personnage a malgré tout sa place. Ils sont remarquablement construits et j'ai ressenti beaucoup d'empathie à leur égard. Il est vrai que je me suis davantage attachée à certains d'entre eux, comme par exemple Kamel, mais malgré tout, chacun apporte quelque chose.

La plume est simple, fluide et assez descriptive. Peu de dialogues viennent ponctuer cette histoire, mais c'est écrit d'une manière très visuelle et j'ai réussi à totalement m'immerger dans ce quartier. L'auteure débute chaque chapitre non pas par le nom du personnage abordé, mais par l'indication du numéro de la rue et de l'étage où il réside. C'est déroutant au départ, mais finalement, après un petit temps d'adaptation, j'ai trouvé ce procédé original.

Un roman qui mettra en exergue le quotidien d'un quartier, avec une école pour point d'orgue. Je me suis totalement attachée aux personnages et ce roman est une petite pépite d'originalité et de sensibilité.
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Ce roman est l'histoire d'une rue, d'un quartier, d'une ville dans la ville, presque, unie par une école – par opposition à la campagne, où les enfants doivent se rendre dans d'autres communes que la leur, selon leur classe, pour cause de regroupement scolaire.
C'est le récit aussi de la gentrification d'un quartier, là où certains résistent encore. Améliorer le cadre de vie, c'est bien, à condition de ne pas chasser certains habitants qui n'auraient plus les moyens d'y vivre. le mot « lien social » n'est pas prononcé, pourtant il en est qui arrive très bien à le nouer, à le maintenir, sans le dire, sans presque y penser.
L'école justement. Il est question de l'antagonisme entre l'école publique et l'école privée. Pourquoi choisir la seconde ? parce que les résultats obtenus sont meilleurs, paraît-il, parce que la mixité sociale est quasi nulle surtout. Rester dans l'entre-soi de ceux qui ont réussi et qui ont les mêmes intimes convictions, qu'y a-t-il de mieux pour reproduire à l'identique le schéma de la réussite ? Oui, je développe un peu trop cet aspect, qui n'est que secondaire dans ce roman magnifique, qui nous parle de tant d'autres faits, notamment avec Marie, la directrice de l'école publique. Marie est un personnage emblématique, qui impose les règles, les mêmes pour tous, sans passe-droit : chaque enfant a droit aux mêmes égards, au même droit de s'expliquer, de dire. Il est un enfant, non l'adulte auquel il joue être, parfois, quand les responsabilités ou la solitude sont trop lourdes. Marie, qui a fort à faire avec son corps, qu'elle espère enfin se réapproprier – son personnage permet d'évoquer la grossophobie ordinaire dont sont victimes les personnes trop fortes, parce que, comme tant d'autres personnes, elles sont victimes de clichés. Thème secondaire du roman, à nouveau, que j'ai trouvé important de voir abordé.
Marie porte son école à bout de bras, avec, aussi, des enseignants qui vont dans la même direction qu'elle : pas de fausses notes dans l'équipe éducative, même si, forcément, on se sent toujours plus proche de certains collègues.
Qui dit école, dit enfants, dit parents. Parfois, l'enfant peut être vu comme un dû, un objet que l'on souhaite s'accaparer, s'approprier. C'est le sentiment que j'ai eu avec Karine et le père de son fils – elle-même à la dérive peine tant à donner un sens à sa vie qu'elle ne peut plus grand chose pour son propre fils. Julie non plus ne se sent plus très bien dans une existence qui est à l'opposée de celle de Karine. Elle a un bon travail, un bon mari, deux enfants qu'elle choie, pour lesquels elle ne veut pas le meilleur (le plus cher) mais le plus épanouissant pour elle. Julie se cherche aussi, et il est difficile aussi d'en parler, quand on a tout pour être heureuse aux yeux des autres.
Le lien est privilégié entre les parents et les maitresses (maîtres aussi, même s'ils sont moins nombreux) : elles voient les parents matin et soir. En fait, elles ont tellement l'habitude de voir les mamans qu'elles en oublient les papas, et s'étonnent à peine d'en voir un faire son apparition, comme Karim. Tant qu'un des parents tient la route, tant que les enfants semblent bien aller, on ne s'offusque pas de l'absence de l'autre. Pour Karim, pour sa fille aînée, il s'agit aussi de ne pas répondre aux questions, de ne pas dire ce qui est déjà indicible : le fait d'avoir une femme, aimée, une mère, aimante, perdre pied, se déconnecter de la réalité, ne plus être là pour ses enfants, être hospitalisée, pour être soignée, oui, mais loin, physiquement, psychiquement. Alors, oui, c'est dur pour Nour, l'aînée des filles, celle qui, par son âge, par son tempérament, était le plus proche de sa mère. J'ai beaucoup aimé la représentation du personnage de Karim : il a beau faire de son mieux, et il le fait, comme tous les parents ou presque, il est des moments où tout devient trop lourd. Noor a perdu son poids d'ancrage, et c'est pour cette raison qu'elle disparaît : pour en (re)trouver un autre.
Un roman coup de coeur.
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Ce roman faisait partie de la présélection du Prix Orange 2020 de lecteurs.com et je l'ai reçu en tant que membre du Cercle livresque alors que je ne le connaissais pas avant sa mise en avant pour le Prix. L'autrice signe ici son premier roman autour d'une école de quartier, quoi de plus normal pour une institutrice et ancienne journaliste. Elle allie ici autant son talent d'écriture que sa connaissance des difficultés rencontrées dans le milieu scolaire pour nous servir une belle lecture.

Je n'aurais certainement jamais découvert ce livre de moi-même, je ne connaissais même pas son existence. Je ne l'avais jamais vu mis en évidence dans une librairie et en lisant la quatrième de couverture, je l'aurais sûrement reposé (ne le lisez d'ailleurs pas car il dévoile un élément de l'intrigue qui arrive assez tard dans le roman !). Cela aurait été dommage, j'ai passé un très agréable moment de lecture en sa compagnie ! Chaque chapitre du roman nous amène à un numéro de cette rue dont l'école constitue le pilier. Une barre d'immeuble vétuste où survit Karine et son fils, Kamel et ses filles, une épicerie de quartier tenue par le vieux Pitù, une maison cossue, une école dirigée par Marie, directrice au gant de fer dans une main de velours, tel est le décor de cette histoire. Un décor qui est aussi un personnage à part entière. Tous ces personnages se croisent sans vraiment se parler, surtout s'ils n'appartiennent pas à la même classe sociale. le roman est réellement imprégné de questions sociétales telles que les difficultés de l'école publique, la lassitude des enseignants, l'embourgeoisement des banlieues ou encore la prise en charge des maladies mentales. D'un livre qui paraît léger au début, l'autrice nous le transforme en roman profond habité par des personnages auxquels on s'attache très facilement (à l'exception d'un seul que vous trouverez aisément en lisant le livre ;-)).

La lecture est très fluide grâce aux transitions rapides entre les personnages et les unités de lieu. le lecteur ne s'ennuie ainsi jamais. le style est direct et simple mais les personnages sont très réussis et le lecteur est embarqué dans la mini-société que représentent cette rue et son école. On pourrait reprocher à l'autrice un manque d'épaisseur mais j'ai passé un agréable moment en tournant les pages avidement jusqu'à la fin du roman. Un premier roman que je vous invite ardemment à découvrir et une autrice à suivre assurément !
Lien : https://thetwinbooks.wordpre..
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"Dans la rue de l'école" est un petit bijou de vraie vie, celle qui ressemble à la nôtre avec ses petits et gros problèmes, ses petits bonheurs et ses peines. Il est original car une rue partagée entre une partie à l'abandon, pauvre et une partie bourgeoise, avec en son coeur l'école, représente le lien entre tous les habitants aussi différents soient-ils. Et tout se passe dans cette rue comme un huis-clos.
Tous les personnages pourraient être nos voisins, nos connaissances, nos amis, nos enfants. C'est ce qui les rend si attachants, si proches. Il y a Richard, le raciste, le beauf qui vit de trafics divers et variés; Karine, à la dérive, qui se retrouve seule avec un fils ingérable après avoir subi pendant des années la cogne de son conjoint; Kamel qui élève seul ses deux filles après que sa femme a été hospitalisée pour des désordres psychiatriques; Julie qui ne supporte plus sa vie lisse et confortable; Pitu, l'épicier, figure inamovible de la rue, qui connaît tout le monde; et Marie, la directrice de l'école publique.
La disparition d'une des filles de Kamel va rapprocher tous les adultes vers un but qui transcende leurs différences, retrouver la petite fille de 10 ans et va les réveiller car chacun reprendra son destin en main et ne subira plus totalement sa vie mais en sera l'acteur plus ou moins volontaire.
L'école, comme lieu de rencontre et de mixité sociale, peut être considérée comme le personnage principal du roman, elle est le poumon de la rue; c'est là que les enfants se retrouvent, c'est là que Nour trouve refuge lorsqu'elle ne peut plus supporter la douleur de sa mère absente, c'est là que se créent des camaraderies solides entre enfants de milieux sociaux complètement différents, c'est devant elle que les parents engagent la conversation, c'est là que les enfants trouvent l'écoute et l'aide que des parents débordés, rongés par leurs propres problèmes ne peuvent pas toujours leur offrir. L'école est bien plus qu'un bâtiment où on apprend, c'est un lieu d'échange et de socialisation sans équivalent.
La rue et l'école sont en travaux : on modernise, on rénove, on élargit, on repeint; tout change sauf l'épicerie de Pitu qui refuse de vendre pour que s'installe une chaîne de supermarché sans âme; ces travaux sont une métaphore des changements qui se produisent progressivement dans la vie des personnages.
Anouk F. aborde, dans ce roman, de nombreux sujets de société : la mixité sociale, le rôle de l'école, la survie des petits commerces, la violence faite aux femmes, le racisme; elle le fait avec une grande humanité et de la tendresse pour tous ses personnages même les moins sympathiques car elle nous fait comprendre au fur et à mesure, soit qu'ils ont été déglingués par la vie, soit qu'ils cachent leurs émotions sous une carapace bourrue et antipathique et qu'un évènement exceptionnel peut révéler le bon en chacun de nous.
Un bien beau roman.
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Ce roman est une très jolie surprise et pas besoin d'être prof des écoles pour l'apprécier, être emmené dans cette rue colorée qui respire la vie.
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Anouk nous emmène à la découverte de cette vie qui fourmille dans ce quartier, ces personnages qui la peuplent et ces destins croisés si différents.
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J'ai dévoré les pages du livre, été transportée par cette galerie de personnages que l'on a tous l'impression d'avoir déjà rencontrés. J'ai souri, et même pleuré, durant ces pages j'ai vraiment eu l'impression d'être une voisine et de vivre à leur côté.
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Un coup de coeur pour ce roman tout en tendresse.
La rue de l'école, c'est l'histoire racontée en parallèle de plusieurs familles. de parents d'élèves, les enfants, l'épicier du coin, l'enseignante…
Ces habitants qui, à l'extérieur, porte leurs masques de lumière, et qui, retranchés derrière la porte de leur appartement, retrouvent leurs propres problèmes, leurs difficultés.
La rue de l'école, c'est l'histoire de beaucoup d'entre nous. Et peut-être aussi celle de ma voisine, cette personne si proche mais aussi si inconnue…

Avec beaucoup de sincérité, Anouk F. décrit des moments de la vie quotidienne de ses personnages, sans jamais tomber dans le cliché.
Le style, original - un changement de narrateur à chaque chapitre - fait évoluer le regard sur les autres personnages. Les enfants de ce roman, sont attendrissants, et délivrent surtout une leçon de vie : par leur silence ou au contraire leur colère exprimée, ils pointent du doigt sur ce que les adultes ne veut pas voir, aident à poser les mots sur ce que les adultes veulent taire.
Tout en restant simple, Anouk F aborde des sujets de société très actuels et passe des messages forts (que je choisis de ne pas dévoiler pour les futurs lecteurs…)

En lisant ce livre, je me suis sentie chez moi. Dans la rue de mon école, avec ces parents d'élèves qu'on apprend à connaître en échangeant quelques mots devant la cour, ou à l'occasion d'une fête d'anniversaire… cette école, lieu de rassemblement où les différences sont censées être gommées. Qui accueille tout le monde, avec ses problèmes, et tente d'aider à les surmonter, ou les mettre de côté, le temps d'une journée.

C'est beau, touchant de simplicité, et empreint de messages loin d'être anodins. Bravo.
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La rue de l'école, elle monte. Ou elle descend, c'est selon.
En haut, les façades des immeubles sont un peu noires.
Plus bas, les villas s'ouvrent sur des allées de graviers blancs.
Ici, les habitants trimballent leur passé et bricolent leur présent. Au numéro 7, Karine et son fils, Naël, essaient de repartir de zéro, ou plutôt de ne plus y rester.
Juste au-dessous, Kamel apprend à être seul avec ses filles, Syrine et Nour.
Au numéro 24, Julie, la maman parfaite et quadra bien sous tous rapports, se cherche dans cette maison trop grande, dans ce confort qui l'encombre.
Il y a la prison dorée et à quelques mètres le donjon insalubre.
Au milieu, au numéro 12 : l'école publique.

Nour disparait un jour. Qu'ils viennent du haut ou du bas de la rue, les voisins se mobilisent pour la retrouver.
Peut-être aussi pour se trouver.

L'histoire d'une rue, d'un quartier, d'une société fissurée que l'on peine à rafistoler.

Naël, du numéro 7, qui vit seul avec sa mère, est persuadé qu'il ne sera jamais heureux à l'école.
A 9 ans, il dit à ses copains qu'il vit seul, et ne cesse de jouer à la play.
Sa mère ne sait pas dans quelle classe l'inscrire lors de son arrivée.
Il y aussi la maman de Syrine et Nour, qui a été emmenée, que l'on ne voit plus.
Les filles partent et reviennent de l'école seule.
Julie du numéro 24, militante de l'école publique. Son mari n'est pas de cet avis alors pour les garçons, ce sera direction Saint-Joseph pour la rentrée prochaine.

Toutes ces familles différentes se retrouvent dans ce roman avec pour fond l'école.

« Dans la rue de l'école » démontre à quel point l'école est un véritable point de repère pour les enfants, quelque soit leur milieu social.
Comme pour Naël, qui tient son crayon comme il tiendrait une corde que quelqu'un lui aurait lancée en pleine mer.

« Merci à Julie, Karine, Kamel, Nour et tous les autres. A leurs voisins, à ceux de la rue d'à côté, du quartier de derrière ou de la ville d'en face. A ceux dont on ne parle pas non plus mais qui pourtant ont tellement de choses à dire. »


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