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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans la rue de l'école, il y a…Une école, bien sûr, avec sa concierge un peu revêche qui monte la garde et ne serait pas contre l'idée de mordre les mollets des retardataires, sa directrice un peu trop enveloppée qui ne s'en laisse pas compter, ne perd jamais son calme mais ne serait pas contre l'idée de perdre un peu de ce poids qui l'entrave, ses travaux encombrants, bruyants, salissants, pas tout à fait suffisants pour remettre les lieux vraiment d'aplomb mais juste assez pénibles pour entraver le bon déroulement des jours de classe.
Dans la rue de l'école il y a…des maisons cossues et des immeubles vétustes, des façades bientôt rafraîchies et d'autres pour lesquelles ce sera toujours chaud de cacher la misère, des vies qui circulent et qui parfois s'embrouillent, des oreilles à l'affût et des yeux qui se ferment. Il y a ceux qui arrivent et ne feront que passer, ceux qui feraient mieux d'aller gêner ailleurs et celui qui ne partira plus, soudé aux murs de son épicerie sans âge où depuis toujours transitent tous les autres.
Dans la rue de l'école il y a… la vie qui passe et ne fait pas que des cadeaux, un papa qui fait ce qu'il peut, des gamines bien trop petites pour grandir sans maman, une maman bien trop paumée pour donner un cap, une autre bien trop dévouée pour oser s'avouer qu'elle en changerait bien.
Dans ce premier roman d'Anouk F. il y a un charme fou qui justifie pleinement sa présence dans la présélection du Prix Orange de cette curieuse année 2020. Forte de sa double expérience de journaliste et de professeur des écoles, elle met un style direct et précis, une langue nuancée mais sans affectation, au service d'une histoire humaine, pleine de sensibilité mais dénuée d'angélisme, peuplée de personnages attachants et crédibles. Peut-être l'épaisseur, la densité du propos font-elles encore un peu défaut ? Peut-être n'est-on pas bouleversé par l'originalité des thématiques, surfant sur une bonne part de celles qui font l'actualité du moment et exaspèrent les épidermes réactifs, ou de la forme faisant ricocher ce récit à plusieurs voix d'un numéro à l'autre d'une rue ayant le bon goût d'offrir en un même lieu un panel représentatif d'une société modèle ? Certes. On n'est pas là dans un roman qui coupe le souffle mais dans une histoire dont la respiration s'accorde volontiers à celle de celui qui la lit, accélérant, parfois, les battements de son coeur, ne le bouleversant pas, non, mais le touchant durablement.
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Bienvenue dans la rue de l'école, si particulière et pourtant si « normale ». Dans cette rue se mêlent les cris des enfants lorsqu'ils sont en récréation, le bruit des voitures qui passent et des coups de klaxon que l'on lance parce qu'on est déjà en retard.

Il y a les parents de « bonnes familles », qui amènent leurs enfants à l'école publique. Il y a les parents qui courent, incapables d'être à l'heure (spéciale dédicace à ma maman !), des enfants qui pleurent parce que leurs parents partent. D'autres qui pleurent parce que leurs parents ne sont pas là. Et puis, comme dans chaque rue de l'école, il y a les gamins dont on ne sait pas très bien où sont les parents. Jamais devant l'établissement, jamais aux réunions parents-prof, jamais aux fêtes de l'école...

Dans la rue de l'école, il y a des gens comme toi et moi. Véritable microcosme de notre société, la rue de l'école se fait - le temps d'un roman tout doux - le miroir de notre chère société, dont il faut prendre soin, pour l'aider à panser ses plaies. Les mots, ça fait toujours comme un pansement.

Vous rencontrerez Karine, femme et mère célibataire débordée, dépassée par les événements de la vie, dépassée par son fils, Naël, lui-même entrain de se noyer a force de vouloir nager à contre-courant. Il y a aussi Kamel, père célibataire depuis peu. Enfin, c'est un peu plus compliqué que ça. C'est la vie, quoi. Vous rencontrerez aussi Pitù, Françoise, Salima, Simon ou encore Julie.

Vous rencontrerez des gens comme vous et moi. Des personnes qui s'accrochent à la vie, qui essayent de lui donner un sens. Des personnes prêtes à remuer ciel et terre pour mettre une touche d'humanité dans leur quotidien.

Dans la rue de l'école, il y a la vie. Sans fard. La vraie vie. La rue de l'école, elle respire notre société actuelle. Pas forcément belle à voir, mais pleine de promesses sous la surface.
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