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Citations sur Seul dans Berlin (248)

Frau Rosenthal, dit doucement Fromm le sanguinaire, vous êtes mon invitée - tant que vous respecterez les lois de l'hospitalité dont je vais tout de suite vous dire quelques mots. Ceci est la première des règles de l'hospitalité : dès l'instant où vous agirez de votre propre initiative, dès l'instant où la porte de ce logement se sera, une fois, une seule fois, refermée derrière vous, elle ne se rouvrira plus jamais, et votre nom aussi bien que celui de votre mari seront effacés derrière ce front. Vous m'avez bien compris ?
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Elle secoue la tête d'un air buté. Je n'aurai pas d'enfants tant que je ne suis pas certaine qu'on ne me les tuera pas. Tant que n'importe quel général pourra dire : marche et crève!
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J'ai été en danger ma vie durant, depuis que j'ai embrassé mon état. J'ai une maîtresse à laquelle je dois obéir: elle me gouverne, elle vous gouverne, elle gouverne le monde, même le monde actuel à deux pas de nous, et cette maîtresse est la justice. C'est en elle que j'ai toujours cru, que je crois aujourd'hui encore. De la justice, j'ai fait le seul guide de mes actes
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Dans une petite ville, on ne pouvait jamais se fondre dans la masse, tout le monde était visible et à découvert, les situations personnelles étaient rapidement connues de tous, on pouvait difficilement éviter de parler avec les voisins, et ils avaient déjà dû faire l'amère expérience de la déformation de leurs propos.
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Est-ce que vous aimez vraiment mieux vivre pour une cause injuste que mourir pour une cause juste ?
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Il découvrait qu'Anna aussi avait été une enfant : une enfant exubérante, indocile, capable de jouer des mauvais tours, il avait connu sa femme alors que sa dure et triste condition de servante lui avait enlevé beaucoup de force et d'illusions.
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Il avait peut-être raison : que ce fut peu ou beaucoup, personne ne pouvait faire plus que risquer sa vie. Chacun selon ses forces et ses aptitudes : le principal était de résister.
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Et que voulait-il faire ? Autant dire rien !... Quelque chose de dérisoire, d'insignifiant, tout à fait dans sa ligne ; quelque chose de calme, qui ne pourrait en rien troubler sa tranquilité. Il voulait écrire des cartes ! Des cartes postales, avec des appels contre le Führer et le Parti, contre la guerre, pour éclairer ses semblables. C'est tout... Et ces cartes, il ne comptait nullement les envoyer à des gens bien déterminés, ni les coller sur les murs comme des affiches. Non, il voulait simplement les déposer dans les escaliers des immeubles où il y avait beaucoup d'allées et venues, les abandonner là, sans savoir aucunement qui les ramasserait, ni si elles ne seraient pas aussitôt foulées aux pieds ou déchirées.
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Elle est donc là, elle tricote. Elle tricote ses rêves, des espoirs qui ne se réaliseront jamais, elle tricote des souhaits qu'elle n'a jamais eus auparavant, avec le fil de ses chaussettes.
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Dès demain, elle essaiera de savoir comment on peut faire pour quitter le parti sans qu’ils la fichent en camp de concentration. Ça ne va pas être facile, mais peut-être qu’elle va réussir.
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