Elle soupire. Ils étaient des âmes sœurs, pris entre le devoir et la liberté. Malgré tout, une petite voix lui murmurait souvent qu’il n’était pas fait pour elle, qu’il était hors de sa portée.
Elle ne serait plus une victime.Elle ne laisserait plus l'aristocratie lui faire des cadeaux pour les lui retirer.
A la maison ,Ma ne cessait de lui répéter quelle chance c'était de recevoir la même éducation qu'une aristocrate.
Nous ne sommes plus des enfants et nous devons accepter nos vies telles qu’elles sont. Oui, tu as souffert, mais moi aussi, d’une manière que tu ne pourras jamais comprendre. Nous avons toutes les deux été prisonnières de notre classe sociale. Mais à quoi sert de ressasser le passé ? Nous avons le pouvoir de changer notre avenir. Si tu passes ton temps à ressasser ce qu’on t’a fait, tu ne réussiras qu’à détruire toute possibilité pour notre amitié de survivre.
La tendresse qu’elle avait portée en son cœur, nourrie de son amour pour Valentin, s’était transformée en quelque chose de dur, teinté de déception. L’amour avait tout simplement disparu, laissant derrière lui la ferme détermination d’accepter ce que le destin lui réservait. Elle n’avait plus qu’à espérer que la saison serait un succès et qu’elle y nouerait une alliance convenable avec un riche prétendant. Jeune ou vieux, ordinaire ou beau, cela lui était égal, tant qu’il lui offrait la sécurité. Une petite voix au fond d’elle lui dit qu’elle méritait mieux.
De toute façon, elle se sentait mal partout, même dans ses vêtements, comme s’ils étaient faits pour quelqu’un d’autre.
Je n’ai peut-être aucune sympathie pour la noblesse, mais j’ai de la compassion pour ces pauvres âmes de Lahardane qui n’ont jamais fait de mal à personne.
Apparemment, il y a tout un mouvement dans la mode féminine qu’on appelle la « tenue rationnelle », poursuivit Victoria. L’objectif est de libérer les femmes emprisonnées dans des sous-vêtements trop serrés et leur permettre une vraie liberté de mouvement.
Nous venons de deux mondes différents et nous ne pouvons rien faire pour changer cela.
Elle admirait sa loyauté, il aurait risqué sa vie pour chacun des membres de sa famille. Sous son apparence polie, elle soupçonnait l’existence d’un rebelle, tout comme elle. Elle soupira. Ils étaient des âmes sœurs, pris entre le devoir et la liberté. Malgré tout, une petite voix lui murmurait souvent qu’il n’était pas fait pour elle, qu’il était hors de sa portée. Mais elle la faisait taire immédiatement, quitte à se boucher les oreilles. Sinon, ses rêves ne se réaliseraient jamais.