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sur 90 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Fang Fang, écrivaine chinoise éminente, figure du courant néo réaliste, a décidé de tenir son journal en ligne dès le début du confinement, en février 2020 . Enfermée dans son appartement à Wuhan, Fang Fang vit seule. Elle tient de courtes rubriques, tous les jours, qu 'elle poste sur son compte Weibo. Elle sera suivie par des millions de lecteurs qui attendent chaque soir son nouveau texte. Elle va écrire soixante textes jusqu' au 24 mars, jour où la quarantaine sera levée. À travers ces textes, on peut voir de quelle manière le gouvernement chinois réagit face à ce virus inconnu, les tâtonnements, les décisions qu'il prend . Au début, il est dit que le virus n'est pas transmissible à l 'homme, que ce n'est qu' une atteinte pulmonaire, que les malades qui sont traités guérissent tous, etc.... On voit avec horreur que des malades se traînent à pied d'hôpital en hôpital, , dans le froid pour être pris en charge et parfois sans succès. Puis, des hôpitaux de campagne sont installés, dans des temps records, pour palier à ces problèmes.
Les habitants se regroupent pour commander leurs courses alimentaires en ligne et se font livrer au pied des immeubles. En Chine, la pensée est collective et les actes aussi donc,rien d'individuel comme chez nous. Beaucoup de gens contaminés n'ont pas eu de place dans les hôpitaux, surchargés au début, et ont contaminé leurs proches à leur domicile , il a été difficile de comptabiliser ces décès et de les inclure dans les cas de covid, car ceux qui n'ont pas été testés positifs ne figurent pas dans les chiffres , ce qui a faussé les chiffres officiels. La ville étant hermétiquement close, beaucoup d'habitants de Wuhan se retrouvent bloqués à l'extérieur , certains n'ayant pas d'argent pour se payer un hôtel, dorment dans les gares et en sont réduits à faire les poubelles pour se nourrir.
Fin février, le confinement subit un nouveau tour de vis, les habitants n'ont plus le droit de descendre au pied des immeubles chercher leurs courses et doivent les hisser par la fenêtre dans un panier.
Fang Fang s'aperçoit que les policiers subissent beaucoup de perte dans leurs rangs, en effet ils sont en première ligne, eux aussi, ils acheminent les produits de première nécessité pour les habitants cloitrés et se chargent aussi de transporter des malades quand les hôpitaux sont débordés, en plus de leur travail.
Beaucoup de volontaires sont venus à Wuhan des autres provinces chinoises, prêter main forte.
La question qui revient sans cesse dans les billets de Fang Fang c 'est de savoir pourquoi les experts, diligentés pour apprécier la gravité de la situation au début de l' épidémie, ont menti et caché la réalité en la sous estimant. Fang Fang estime que si l 'épidémie a pris une telle ampleur et est devenue un véritable désastre, causant des milliers de victimes, c' est parce que les responsables n' ont pas réagi à temps pour la dénoncer, alors qu'ils étaient au courant. Elle voudrait que ces responsables se désignent et démissionnent. Mais beaucoup de ses posts sur ce sujet sont effacés par les modérateurs. Sur l'ordre de qui ?
Ces billets sont intéressants et nous informent sur le comportement des chinois, leur mentalité, leur soumission face aux ordres du gouvernement. Face à un confinement drastique, personne ne proteste, ce qui est très différent des comportements en Europe.
Je n'ai pas été très emballée par le style de Fang Fang., beaucoup de répétitions, mais ce n'est pas un roman. Je ne connais pas ses qualités de romancière.



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Une lecture intéressante mais qui est rendue ardue par les répétitions, les questionnements, les indignations.
Le confinement vécu de l'épicentre de l'épidémie dans une Chine toujours aussi autoritaire et bureaucratique. Cet éclairage sur le pays est très instructif.
Le récit bouillonne de colère, l'autrice veut comprendre. Nous aussi
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Fang Fang, Wuhan, ville close, journal, Stock.
- Quel crédit accorder à ce journal de l'épidémie, publié sur Weibo, où la liberté d'expression est étroitement contrôlée ? Ces petits passages nous en donnent les limites :
« 29 janvier 2020
j'en profite pour signaler qu'avant hier mon billet [sur Weibo, le facebook chinois] a été bloqué, mais il est resté resté en ligne plus longtemps que je ne l'aurais imaginé et a été republié de façon inattendue par un grand nombre de personnes [...] »
On comprendrait presque vu la situation de la Chine dans cette passe délicate ait tendance à censurer ce qui lui porte dommage :
« ces experts qui jouent les grands seigneurs ont fait preuve de négligence en assénant avec légèreté la conclusion que « le virus ne se transmet pas d'homme à homme, nous maîtrisons la situation ». Ils ont commis un crime monstrueux par leurs propos irresponsables.
Les responsables n'ont aucune excuse pour se dérober. »
- On remarquera une sorte de naïveté dans les appréciations spontanées du diariste, tout d'un coup bien indulgent.
« Maintenant nous espérons simplement qu'ils se ressaisissent et sortent les habitants du Hubei de ces jours sombres, avec un sentiment de repentance et la conscience de leur devoir. »
- Ces déclarations contrastent avec ce que l'auteur lui-même sait des habitudes locales
« 1er février 2020
Les Chinois ont toujours détesté reconnaître leurs erreurs, et manifestent rarement l eur repentir, encore moins leur culpabilité. Est-ce lié à notre culture et à nos coutumes ? »
- Il arrive à Fang Fang de féliciter l'action du pouvoir en place, mais en même temps la dernière phrase nous met la puce à l'oreille : ces satisfecit peuvent ils être considérés comme sincères avec la crainte de voir la censure couper des billets qui sont pourtant favorables aux acteurs locaux ?
« 8 février 2020
il est important de souligner que la situation s'est beaucoup améliorée depuis le début de l'épidémie ; A présent tout est minutieusement organisé, aussi bien dans les différents quartiers d e la ville qu'au sein des nombreux services de l'administration.[...]
Est ce que cet article va être effacé lui aussi ? »
- Une impression de malaise résulte de cette lecture : l'auteur a -t-il pu échapper aux « vérités » assenées par le Pouvoir ? Les experts internationaux envoyés sur place se sont vus fermer au nez des portes décisives, comme si la lumière ne devait surtout pas sortir d'un tunnel minutieusement balisé.
- Ces jours ci les services américains, frustrés dans leurs recherches, décident de faire d e nouvelles enquêtes ; le moins qu'on puisse dire est que les acteurs chinois ne voient pas cette initiative d'un bon oeil.
- Autrement dit, j'attends de plus amples informations, conscient que le bandeau du livre paru chez Stock « pour que nos descendants sachent ce qu'il s'est passé à Wuhan » est actuellement un programme trop ambitieux pour être cru !
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L'auteure livre au départ sur un réseau social local, "Weibo" ( limité à 2000 caractères, l'équivalent de chaque chapitre dans le roman) son ressenti sur le confinement qui coupa du monde Wuhan , ville de neuf millions d'habitants pendant 76 jours.
Elle fait des réflexions,  des constats, et nous en apprend sur la vie quotidienne d'un pays fort secret. La description des policiers transportant sur leurs dos les malades trop faibles jusqu'à un hôpital disponible m'a fortement interpellée par exemple.
Si il y a effectivement des répétitions, qui peuvent apporter des longueurs, c'est que nous en avons un recul de presque un an, tandis qu'elle nous livre un témoignage quotidien, livrant les incertitudes d'une population à laquelle on a menti au départ. Fang Fang se refuse à ne faire que louer le gouvernement,  même si on ressent sa loyauté aux dirigeants.
Elle doit aussi lutter contre les détracteurs de son journal,  qui lui reprochent de ne se faire l'écho que de ses amis, collègues, camarades d'université,  et de ne pas aller sur le terrain.
Mais comme elle s'en défend,  elle vit au coeur du problème, en ne livrant que des textes purement personnels, expliquant ses pensées du jour face aux informations qu'elle reçoit.
La manière dont elle se pose juge du gouvernement se dessine au fil de son confinement, ainsi que son dégoût vis à vis de la fameuse annonce officielle au début de l'épidémie: "Le virus n'est pas transmissible d'humain à  humain, nous maîtrisons la situation. "
La censure fait que ses écrits seront parfois effacés au jour le jour, relayés alors par le journal Caixin ou une autre auteure, Er Xiang, via son compte public..
La redondance a cependant fini par me faire peiner dans ma lecture, et j'ai trouvé que l'auteure faisait parfois preuve d'une fausse modestie un peu agaçante,  mais c'était un témoignage instructif.

Lien : https://instagram.com/danygi..
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Un livre qui raconte le premier confinement en Chine à Wuhan après la découverte du Covid-19. Une autrice confinée elle même, qui tient un journal de son quotidien et de ce qu'elle voit ou entend dans son appartement. Proche des médecins elle nous raconte ce qu'ils y vivent, chinoise elle nous raconte le comportement du gouvernement chinois et des dirigeants à chaque niveau de la société. Plutôt abject ! (Même si nous on a eu aussi nos perles dans la bêtise !)
A côté, cette envie d'explication sur les mensonges qui la démange. La censure qu'elle subit, ainsi que les insultes qu'elle subit. Suit encore la solidarité nationale, mais la bureaucratie chinoise fait naître également des situations dangereuses voire mortelles. Ubuesques et anormales. Mais pour le gouvernement chinois, le peuple ne compte pas...

Un livre à lire, même si on a quand même l'impression de tourner en rond dans les mots et les réflexions de Fang Fang.
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En janvier 2020 a eu lieu la première mise en quarantaine de la ville de Wuhan en Chine à cause de l'épidémie du coronavirus. L'écrivaine chinoise Fang Fang, figure emblématique du courant néo-réaliste, retrace dans son journal de bord en ligne sur Weibo ses ressentis, doutes, impressions, peurs.

On en apprend sur le mode d'organisation des Wuhanais, sur les élans de solidarité entre voisins, mais aussi sur la colère des habitants envers les autorités quant à la gestion de l'épidémie.

J'ai lu ce journal en 2022, donc 2 ans après l'apparition du coronavirus. J'ai trouvé quelques similitudes avec les habitants français quand la France était en confinement comme les mouvements solidaires, la colère sur les réseaux sociaux, les activités en ligne, etc...
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Fang Fang est écrivaine reconnue en Chine, membre de l'Association des écrivains du Hubei. Romancière habituellement, elle tient ici, en 60 entrées, son journal du confinement de Wuhan, du 25 janvier au 24 mars 2020, de la déclaration reconnue par les autorités de l'épidémie après le déni, la censure idéologique, et de longues errances. Fang Fang enfermée chez elle, très connectée aux réseaux Weibo et WeChat, reçoit des informations manifestement tronquées de ses relations et collègues. On se doute que les chiffres qu'elle reçoit sont ridiculement inférieurs à la réalité, que le virus est un tueur et qu'il frappe de toute sa puissante jeunesse, sans que rien ne l'arrête dans une ville de 15 millions d'habitants dont 9 millions sont confinés, barricadés est plus juste, sur place, mais que 5 millions sont restés dehors sans pouvoir regagner leur domicile.
Presque tous les posts de Fang Fang sont effacés de Weibo dans les deux heures, quelques-uns sont remis, elle est la première étonnée quand un de ses billets reste sur le réseau. Elle n'emploie jamais le mot censure. Elle est harcelée par des "nationalistes", car elle ose critiquer les fonctionnaires incompétents et inhumains qui n'ont pas pris les bonnes mesures au bon moment ; effrayée et à bout de patience elle les menace de poursuites devant les tribunaux parce que -moment hautement comique pour un lecteur occidental- "la Chine est un état de droit" ! Au-delà de ses talents d'écrivaine adoubée par le régime, je n'ai lu aucun de ses romans traduits, cet ouvrage est documentaire et plutôt prêchi-prêcha.
Evidemment le bandeau de couverture "Pour que nos descendants sachent ce qu'il s'est passé à Wuhan" est trompeur : on ne saura pas avant longtemps ce qu'il s'est passé à Wuhan. le régime Chinois, contrairement aux démocraties, ne reconnaît pas aisément ses manquements en matière de gestion de crises. le banquet de 40 000 personnes, alors qu'un médecin Li Wenliang, alertait qu'une pneumonie à virus inconnu tuait dans son hôpital, banquet convoqué par les autorités pour montrer que tout était affabulation, a déclenché un massacre sans précédent à Wuhan, puis une pandémie mondiale.
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Wuhan, province de Hubei en Chine, ville universitaire et industrielle, métropole commerciale et scientifique, épicentre de la pandémie de Covid-19 en janvier 2020.

J'ai trouvé très intéressant de connaître le point de vue de cette auteure, « prisonnière » de sa ville, au coeur du noeud et du début de la pandémie, de lire le ressenti chinois de cette quarantaine soudaine et de grande envergure. Malgré quelques répétitions, le récit n'est pas lourd, un sentiment de calme se dégage de l'écriture. On sent quelque peu l'autocensure que s'inflige Fang Fang, se demandant sans cesse si son blog va être supprimé, si son journal va être amputé de quelques lignes voire quelques pages, elle subira d'ailleurs cyberattaques et moultes injures. Les critiques en rapport au gouvernement sont sur le fil et étonnamment contrebalancées d'éloges aux wuhanais. Pénuries de masques, fausses informations, déni de la gravité de la situation, condamnation des lanceurs d'alerte, les accusations fusent malgré tout.
Je ne peux m'empêcher d'admirer l'organisation carrée dont font preuve les habitants, les comités de quartier, les bénévoles pour que chacun ait de quoi se nourrir et de quoi vivre dignement cloîtré entre ses 4 murs, l'entraide au niveau chinois !
Opposé à cela l'évocation des scènes zombièsque de malades se traînant dans les rues à la recherche d'un endroit où se faire soigner et arrivant souvent trop tard dans les hôpitaux dépassés est terrifique.

Wuhan, ville close - journal de Fang Fang est un témoignage humble, instructif et nécessaire « Pour que nos descendants sachent ce qu'il s'est passé à Wuhan. »

« Il fait encore beau beau aujourd'hui.La vie des habitants de Wuhan est stable. On étouffe un peu d'être confiné, mais tant que l'on est en vie, tout le reste est supportable. »
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C'est un peu long et répétitif, mais c'est un journal au jour le jour d'une habitante confinée à la manière stricte de la Chine, et qui raconte la monotonie, des jours, la difficulté d'approvisionnement et la recherche de la vérité à travers la communication officielle et les fake news.
Malgré le caractère qui pour nous parait anodin des critiques de l'écrivaine, le fait que de nombreuses pages de son journal ait été censuré montre le contrôle sur la population et la peur de son peuple du régime.
Un témoignage qui montre que si la Chine s'est réveillée, ce n'est pas pour accorder plus de liberté.
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