Le cabaret appartient au peuple ; tout bonnement parce qu'il est le prolongement du boulevard, l'aboutis normal d'une vie menée dehors par toute une population où l'intime n'a pas de place reconnue. Des cabarets et des taverne, on en compte à peu près 2 000 à Paris. On y passe, on s'y arrête, on y revient, on y a même ses habitudes.
Au XVIIIe siècle, dans la rue, les carrefours, les marchés, les tavernes, sur les bords de Seine et près des ports, parler et se parler est une nécessité matérielle et économique pour ceux qui ne savent pas écrire, un échange permanent, mais aussi une forme de plaisir continu et bavard, même si les bouches, en ces temps, s'ouvrent bien souvent pour des cris, disputes et injures, attisés par l'ivresse.