Montparnasse est un des endroits du monde où il est plus facile de vivre sans rien faire, et parfois même de gagner de l'argent.
L'art et la politique s'y donnent la main, l'arriviste et l'arrivé s'y coudoient, le maître et le disciple s'y livrent à des assauts de politesse pour savoir qui payera.
Sorte de mer intérieure où se jettent tous les ruisseaux, tous les fleuves politiques de ce singulier XX° siècle.
(propos sur la brasserie Lipp)
Asile de la révolution artistique, Montparnasse devint le refuge de la révolution sociale.
Les Saint Chouette et les trucmuche du Machin sont gens vivants et dépensant, mais ils sont d'un Paris aussi factice que les images cinématographiques.
Ce sont des fantômes.
J'ai vu autant de "sensations" dans certains beuglants qu'à l'Opéra.
Un détail de toilette, un accent, une vibration, un rien dans l'à propos poussaient inévitablement ces traiteurs et ces fonctionnaires à s'écrier : Parbleu, c'est une Parisienne !
En un mot comme en mille, les parisiennes étaient des Pythies.
Ainsi l'atmosphère elle même est elle hostile à une renaissance des belles nuits de Paris et aux exquises tyrannies féminines.
Le développement de l'égalité sexuelle par les vagues de sport, la mise à nu des femmes dans les music halls, la vulgarisation de la poudre de riz, des massages et du bas de soie on tué le mystère indispensable à la primauté féminine et à l'éclat du parisianisme.