J'avais déjà croisé
Philip José Farmer à travers quelques nouvelles sans avoir eu pour autant d'affinité. Est-ce ainsi pourquoi je n'avais jamais osé me lancer dans un de ses écrits longs. C'est tout à fait par hasard que je suis tombé sur ce livre et l'idée du texte m'a intéressé.
Au Moyen Âge, l'on m'aurait traité de païen et j'aurais terminé écartelé. Je suis ce qu'on appelle agnostique. La religion est une chose personnelle. Je ne comprends pas les états qui imposent leur religion. Dans ce roman «
Les amants étrangers » (du titre original « The lovers »),
Philip José Farmer se calque sur la croyance Judaïque. Après un cataclysme apocalyptique, seules quelques communautés ont survécu. Ainsi, nous suivrons un Israélien linguiste.
Quelle vie triste que l'endoctrinement de la religion Judaïque (que je trouve très proche de l'islam). La femme doit se dévêtir dans le noir, le mari ne doit pas la voir toute nue. le mariage est arrangé. Ainsi naissent des tensions dans le couple. Aucun des deux n'est heureux. Les plus imminents religieux portent la barbe, signe de pureté selon eux, mais c'est davantage une marque de virilité.
Le personnage principal, Hal, est tiraillé entre son éducation religieuse. Son tuteur qui le suit depuis son enfance, est un véritable fardeau. J'ai bien aimé ces deux protagonistes.
L'excellence vient du monde créé par
Philip José Farmer. Il est parvenu à créer toute une planète, une faune exotique fascinante, des êtres intelligents remarquables, une langue recherchée. Tout est complet, l'auteur nous parle même avec brio de biologie. L'histoire est complexe entre les relations entre les terriens et les extraterrestres, avec une partie diplomatique et un poil politique. On y trouve même une petite touche d'horreur qui m'a bien plu.
Puisqu'elle est un maillon important de l'intrigue et qu'elle est même tapageuse sur l'ancienne couverture de ‘Jai lu' (on a l'habitude avec cette collection, dont les innombrables illustrations mettant en scène des femmes dénudées), pour une fois raccord avec l'histoire ; l'amante extraterrestre m'a bluffé.
J'avais eu des soupçons sur son identité lors du premier repas qu'ils ont pris ensemble. Je pensais qu'elle faisait partie de ces êtres dominants sur cette planète. Je ne pensais pas qu'il s'agissait d'une nymphe parasite d'humain, sorte de succube, nommée Lalitha, certainement en l'hommage à l'actrice indienne. J'ai adoré comment Philip José farmer a réussi à créer tout un mythe autour de ce personnage féminin. Une belle histoire d'amour s'est développée. Elle arrive petit à petit à remettre en question la doctrine religieuse. Hal va évoluer, se poser des questions et il se retrouve dans certaines situations cocasses.
C'est une excellente surprise. Ça faisait bien longtemps que je ne m'étais pas senti si bien dans un roman. Je tournais les pages pour connaître la suite, pour voyager dans ce monde magique lointain. L'auteur aborde des sujets sérieux telles que la religion, la colonisation, la suprématie d'une espèce, le tout sans partie pris. Il a réussi à modifier la géographie terrienne pour la rendre crédible. Ce roman est d'actualité, tant il démontre les États totalitaires religieux et leur asservissement.