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Du charme ... des charmes et de la pertinence ...

« Les amants étrangers « est un texte réédité chez folio , mais je recommande de jeter un oeil aux couvertures racoleuses torrides , qui accompagnèrent les éditions successives de ce texte , car le fond du texte est incontestablement en rapport avec une certaine chaleur extraterrestre ...

Du point de vue de la langue le texte a un peu vieilli mais cela lui confère une patine qui n'est pas désagréable en fait , enfin c'est mon ressenti .
Sinon deux parties en gros :

1- La terre et le voyage vers le nouveau monde .
2- le nouveau monde .

La première partie de l'ouvrage plonge le lecteur dans l'intimité d'une société étouffante et théocratique aux allures dystopiques . le personnage principal est bien fonctionnel ainsi que crédible et touchant , et il anime véritablement le récit . Personnellement , j'aime cette partie du texte que j'intitulerais volontiers : « bréviaire du totalitarisme appliqué au quotidien « .
C'est bien proportionné en volume textuel et c'est assez percutant sans être un texte où la thèse prend le pas sur la fiction et sur les aspects romanesques .

La seconde partie nous embarques vers cette planète étrangère que je ne trouve pas très étrangère , pas plus que très torride , mais c'est un lieu où se déroulera une aventure sentimentale , toute à fait sympathique entre notre héros et une belle étrangère . L'idée est sympa , surtout pour l'époque , voilà , bon ! alors ?

Cette planète est étrangère bien que très analogue à la terre . L'auteur nous présente une nature dépaysante , mais assez ( trop ) , analogue à notre bonne vieille terre .
Mais le lecteur est incontestablement dépaysé .
Par contre les habitants de ce monde lointain , à l'autre bout de l'univers sont ? : sexy !!!! , si !! ....
Pas de doute , ils peuvent faire sans problème la couverture de n'importe quel magazine people où envisager le mannequinat ou encore , le métier d'hôtesse de l'air !

Lors de ma première lecture cet anthropomorphisme anthropocentrique ( hum ! ) et ce « terro-centrisme « m'avaient intégralement rebuté .
Mais c'est vrai que le message de ce texte est sympathique et qu'il pose sur le colonialisme et son cortège de préjugés un regard pertinent , juste , cinglant et accusateur .
Cette dynamique s'exprime d'ailleurs sans pathos excessif et avec un à-propos absolument pertinent ...
Le coté pseudo-torride n'a pas dû faire trop de mal non plus, à une époque où la ségrégation raciale , la censure , la guerre froide , les totalitarismes et un puritanisme pointilleux , faisaient des ravages , ravageurs , que l'on n'a pas fini de payer aujourd'hui ...

Le personnage principal est un agent du système . Il se distancie avec les objectifs de l'institution qui l'emploie , mais ce processus est soigné et cela confère des aspects très réalistes et vivants à ce roman touchant et assez sympathique finalement .

C'est une bonne distraction et une bonne lecture jeunesse .
Mais si vous avez cinq minutes essayez de visualiser les couvertures passées de ce roman parce que cela est très évocateur ( sourires ) .
Vous noterez le caractère « cubique « et surréaliste de l'édition actuelle qui n'est pas moins drôle , je trouve ...
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En 3050, le monde tel que nous le connaissons a subi d'importants changements : à la suite d'une guerre bactériologique, la population planétaire a été décimée : quelques îles ont survécu (Islande, Australie, … ) et repeuplent la Terre. Un nouveau prophète, Sigmen, a fait son apparition et a transformé l'Union, une des deux grandes puissances mondiales avec Israël, en une théocratie. Sa doctrine n'a pas grand chose de nouveau. Au menu, pudibonderie extrême : interdiction de se voir nu, la salle de bain est rebaptisée « innommable », on se voile la bouche pour manger ; la « réalité » est un impératif : pas de mensonge, pas de rêverie, et tout ce qui nous arrive (accidents y compris) est forcément souhaité.

Hal Yarrow a la vie dure dans cette société : outre la surveillance continue des élites, son agi (son ange gardien) l'a marié à une bigote persuadée que la meilleure manière de lui rendre service est de dénoncer le moindre de ses manquements aux règles aux autorités religieuses. Pour ne rien arranger, Hal n'a pas voulu se spécialiser dans un domaine et est devenu un « tchatout », un personnage qui favorise les échanges interdisciplinaires, métier nécessaire mais méprisé.

Aussi, quand on le nomme pour quitter la Terre et aller analyser la lointaine planète Ozagen, Hal saute sur l'occasion. le but de la mission est de préparer une spécialité terrienne : étudier rapidement la culture des extra-terrestres, avant de préparer des épidémies qui décimeront les habitants, rendant ainsi la planète plus facile à coloniser. Mais sur Ozagen, Hal rencontre une humanoïde, dont il tombe amoureux, et qui ignore tous les tabous qui constituent son éducation.

La première partie sur la dictature religieuse est assez classique et n'apporte pas grand chose au genre (même si les discussions sur les actes réels, irréels, pseudo-réels, subréels sont plutôt amusantes). L'intérêt du roman se trouve dans la liaison entre Hal et l'extra-terrestre qu'il rencontre. Ce roman est l'un des premiers à aborder les relations sexuelles entre races différentes, et la révélation finale ne manquera pas de vous interpeller.
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Un bon roman dystopique où en 3050 l'humanité est dominée par un système puritain, liberticide et hégémonique. Et pourtant un homme sur une planète lointaine connaîtra l'amour et s'affranchira des règles dogmatiques reçues tout au long de sa vie.
L'écriture est beaucoup moins suggestive que ne veut la couverture de l'édition J'AI LU de 1968, le titre lui même est plus évocateur dans la version originale THE LOVERS.
Nous sommes bien ici dans de la SF de qualité où l'imaginaire de l'auteur nous porte de pages en pages.
Un livre à conseiller et un auteur dont j'aimerai lire les autres oeuvres.
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Comme tout usager de babélio qui se respecte, j'ai décidé de déposer ma petite critique des amants étrangers que j'ai relu pour l'occasion. … Une fois de plus chez Farmer religion et sexualité s'opposent, (comme dans « la nuit de la lumière » ou dans le sulfureux « exorcisme rituel »). le héros est une fois de plus un paumé qui tente d'échapper à un quotidien qui l'oppresse (et avec en prime des problèmes de nénettes. Je me dois ainsi de commencer par évoquer la question de la féminité chez Farmer

Vous l'aurez compris, dans ce livre la figure maternelle à quelque chose de fatal pour la féminité (Jeannette mourra d'être enceinte, Mary se transforme en harpie à vouloir le devenir). Chez Farmer cette évocation de la maternité dangereuse est un thème que nous retrouvons dans « la nuit de la lumière » et que je ne m'explique pas encore très bien. Je pense que c'est par féminisme. Je m'explique : Contrairement à la plupart des auteurs de son époque, (notamment Edmond Hamilton), Farmer (comme Williamson) ne prend pas les femmes pour des êtres futiles et naïfs. Ainsi il ne cantonne pas ses personnages féminins dans des rôles de « reproductrices en puissance ». Dans le fond qu'est qu'une princesse si ce n'est une greluche qui attend de se marier et d'avoir beaucoup d'enfants avec un nigaud de prince charmant. Et c'est à mon avis tout ce dont ne veux pas Farmer, il aime trop les femmes et le sexe pour cela.

Farmer oppose les tabous religieux à la liberté de l'homme et plus fondamentalement à ce qu'il est : une bête. « L'homme est mi-ange mi-bête, et qui veut faire l'ange, bien souvent fait la bête » cette maxime de Pascal s'applique particulièrement à ce livre. Il n'y a qu'à considérer les êtres répugnants que son les « Agis » et autres moralisateurs inhibés dans ce livre. L'histoire d'amour interdite d'Hal Yarrow va l'aider à se révéler. C'est souvent dans l'amoralité et le plaisir (sexuel/animal) que le héro Farmerien se découvre (cela est flagrant dans l'exorcisme rituel). En Psychanalyse, les insectes peuvent être le symbole des gestes inconscients et reflexes de notre corps qui nous mettent mal à l'aise car nous ne pouvons pas les contrôler. (Vous remarquerez dans votre entourage que ce sont le plus souvent les personnes les plus inhibées qui ont le plus peur des insectes). Les amants étrangers c'est l'histoire d'un homme qui va se révéler (il doit faire l'amour lumière allumée). Au fur et à mesure il va apprendre à se libérer par amour des carcans sociaux qui entravaient son corps et sa personnalité. Et c'est un peu ce que nous enseigne (d'un point de vie psychanalytique) l'image des insectes.

Après ce blabla assez complexe, je conclurais en rappelant qu'il y a comme toujours chez Farmer pas mal d'humour et de déconnette dans ce livre. J'y ai même trouvé ma vocation : « empathiste » comme Fobo, je voudrais me saouler pour communier avec mes patients car « le plus merveilleux des amours, / L'Amour de tous les amours, / Plus grand encore que l'amour pour la Mère, / C'est l'amour infini, tendre et passionné, /D'un ivrogne pour un autre. » John Dryden 1640-1700.
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J'avais déjà croisé Philip José Farmer à travers quelques nouvelles sans avoir eu pour autant d'affinité. Est-ce ainsi pourquoi je n'avais jamais osé me lancer dans un de ses écrits longs. C'est tout à fait par hasard que je suis tombé sur ce livre et l'idée du texte m'a intéressé.

Au Moyen Âge, l'on m'aurait traité de païen et j'aurais terminé écartelé. Je suis ce qu'on appelle agnostique. La religion est une chose personnelle. Je ne comprends pas les états qui imposent leur religion. Dans ce roman « Les amants étrangers » (du titre original « The lovers »), Philip José Farmer se calque sur la croyance Judaïque. Après un cataclysme apocalyptique, seules quelques communautés ont survécu. Ainsi, nous suivrons un Israélien linguiste.

Quelle vie triste que l'endoctrinement de la religion Judaïque (que je trouve très proche de l'islam). La femme doit se dévêtir dans le noir, le mari ne doit pas la voir toute nue. le mariage est arrangé. Ainsi naissent des tensions dans le couple. Aucun des deux n'est heureux. Les plus imminents religieux portent la barbe, signe de pureté selon eux, mais c'est davantage une marque de virilité.
Le personnage principal, Hal, est tiraillé entre son éducation religieuse. Son tuteur qui le suit depuis son enfance, est un véritable fardeau. J'ai bien aimé ces deux protagonistes.

L'excellence vient du monde créé par Philip José Farmer. Il est parvenu à créer toute une planète, une faune exotique fascinante, des êtres intelligents remarquables, une langue recherchée. Tout est complet, l'auteur nous parle même avec brio de biologie. L'histoire est complexe entre les relations entre les terriens et les extraterrestres, avec une partie diplomatique et un poil politique. On y trouve même une petite touche d'horreur qui m'a bien plu.

Puisqu'elle est un maillon important de l'intrigue et qu'elle est même tapageuse sur l'ancienne couverture de ‘Jai lu' (on a l'habitude avec cette collection, dont les innombrables illustrations mettant en scène des femmes dénudées), pour une fois raccord avec l'histoire ; l'amante extraterrestre m'a bluffé. Une belle histoire d'amour s'est développée. Elle arrive petit à petit à remettre en question la doctrine religieuse. Hal va évoluer, se poser des questions et il se retrouve dans certaines situations cocasses.

C'est une excellente surprise. Ça faisait bien longtemps que je ne m'étais pas senti si bien dans un roman. Je tournais les pages pour connaître la suite, pour voyager dans ce monde magique lointain. L'auteur aborde des sujets sérieux telles que la religion, la colonisation, la suprématie d'une espèce, le tout sans partie pris. Il a réussi à modifier la géographie terrienne pour la rendre crédible. Ce roman est d'actualité, tant il démontre les États totalitaires religieux et leur asservissement.
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Vous n'allez peut etre pas me croire, mais la parution de ce livre aux Etats Unis fit scandale. Pour la premiere fois, Farmer décrivait des relation sexuelles entre Terriens et E.T. Déja qu'a l'epoque, on avait déja du mal a envisager des relations multiraciale, alors vous pensez, avec ces....bref. En tout cas, un excellent bouquin.
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En 3050 la société des Hommes est dirigée par le Clergétat qui veille à ce que son ordre religieux, basé sur le puritanisme le plus extrémiste, soit respecté par tous en toutes circonstances. Hal Yarrow est un de ces Hommes mais il a bien du mal à l'accepter. Alors lorsqu'on lui propose de partir en exploration sur une planète lointaine, c'est une bouffée d'oxygène qui s'offre à lui.
Cela lui permet bien sûr de quitter une femme bigote que le Clergétat lui a imposé. Cela lui permet aussi d'abandonner son petit appartement qu'il est contraint de partager avec un autre couple. Mais cela lui permet surtout de découvrir une autre culture dont les convenances sont à l'opposé de celles qu'il a toujours été obligé de respecter.
Ainsi les ozagiens ne connaissent-ils pas ces petits interdits auxquels la volonté d'Hal Yarrow est sans cesse confrontée. C'est, par exemples, se couvrir la bouche pour manger, ne pas être dénudé en public, ni même devant sa femme, porter la barbe uniquement lorsque l'on a atteint un certain statut social. Au contraire, sur Ozagen, fumer autant qu'on le souhaite n'est pas répréhensible, boire de l'alcool n'est pas une pratique qui condamne à l'Enfer, faire la fête dans les bars est une pratique courante.
La conversion n'est pas pour autant simple. En effet, on ne renie pas 30 ans d'éducation stricte, surtout quand on est surveillé par ses congénères dans tous les actes de la vie quotidienne. Mais les véritables difficultés commencent lorsque Hal Yarrow rencontre une femme extraterrestre dont il tombe amoureux (sans trop savoir de quoi il retourne d'ailleurs) et qui lui fait découvrir les plaisirs de la chair.
On touche là à ce qui fait la réputation des Amants étrangers depuis sa publication, à savoir q'il s'agissait alors de la première oeuvre de science fiction abordant de front le thème de la sexualité. Il est toutefois de bon ton aujourd'hui de ne pas s'appesantir sur ce point tant l'évolution des moeurs a atténué le côté sulfureux de ce roman.
Il reste cependant les autres aspects de l'oeuvre, dont on parle moins, mais qui sont au moins aussi intéressants que le premier. Les amants étrangers est en effet un plaidoyer contre l'extrémisme politico-religieux et l'une de ses conséquences : le racisme. A l'opposé il milite pour les bienfaits de la différence et du métissage. Ces thèmes intemporels sont en outre mis en valeur par une intrigue parfaitement construite et un final aussi inattendu qu'original.
Bien sûr les lecteurs les plus jeunes argueront que le texte est daté et que l'on n'écrit plus de la science fiction de cette façon-là aujourd'hui. Il n'en demeure pas moins que Philip José FARMER avait déjà toutes les qualités pour devenir un grand romancier et que ce texte précis a valeur de témoignage historique pour tout amateur de science fiction.
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Est-ce un roman de science-fiction ou une manière détournée de faire passer un message politique lourd?
Si c'est la deuxième option, alors l'ouvrage de Farmer est digne d'intérêt; sa manière d'aborder la question de l'attirance et de la relation (dans sa composante sexuelle) avec une autre espèce est très pertinente et on est assez déboussolé de la manière qu'il a de décrire un monde extraterrestre peuplé de jolis extraterrestre. La 2e partie du roman est à cet égard vraiment très intéressante.
Mais si ce roman se veut un roman de science fiction supposé nous embarqué dans un autre monde, dans un autre possible, sans nous prendre pour des lecteurs consommateurs, alors c'est raté car ce n'est pas le meilleur ouvrage de science fiction, loin s'en faut.
Question de point de vue.
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Un régime façon « servante écarlate », l'hypocrisie d'une société conduite par la religion, conditionnement dès le plus jeune âge, manipulation des masses… le tout à la sauce SF post-apocalyptique.
Pas juste après l'apocalypse mais quelques siècles plus tard, avec une reconfiguration des puissances mondiales.
Et comme ils disent dans la chanson : « Toi et moi, dans tout ça … »

Le texte est fluide, ça se lit très vite ! J'ai passé un très bon moment avec ce roman, lu en 3 jours ! J'ai bien aimé les références à la linguistique, science qui m'est totalement inconnue.


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Un grand classique de la SF et un livre qui ,en son temps fit montre d'une audace certaine. L'un des aspects est la dystopie qui décrit une Terre dominée par une théocratie ultra pudibonde (la menace existe encore) ,l'autre la liaison charnelle entre un humain et une extra-terrestre (insectoïde mais d'apparence humaine car il ne faut pas pousser,hein) .L'intrigue est bien menée , cohérente ,le propos pacifiste,humaniste et ouvert à la différence,donc courageux .
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