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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Très beau roman noir, bien construit, sur un scénario probablement déjà vu en partie dans d'autres livres, mais que l'écriture de Peter Farris magnifie dans des dialogues réussis, porteurs aussi bien de joie et peine, violence et tendresse, humour et dérision.

Deux héros dominent cette histoire, l'un proche du terme d'une vie parsemée d'erreurs et de douleurs, le vieux Leonard, l'autre, une jeune fille, Maya, déjà abîmée par les hommes, mais possédant une volonté de survivre et de vivre, ouvrant peu à peu ses sentiments au vieil homme et partageant avec lui une amitié sincère dans une intimité pleine de dangers mortels.

La vie de Leonard a été complexe, il en est encore torturé à mesure qu'il avance vers sa fin, celle de Maya en a fait une victime, en sursis car elle sait trop de choses sur les puissants de la cité qui doivent la détruire à tout prix.

Le roman s'articule donc autour de ces deux destinées qui se sont rencontrées fortuitement, viennent s'insérer de nombreux intervenants, malfaisants, plus rarement aidants, avec un suspense allant crescendo vers un dénouement peut-être attendu mais qui colle bien avec les destins des deux principaux héros.

Leurs personnalités sont très attachantes, ils ont leurs souffrances, bien différentes, ils en partagent certains pans, juste ce qu'il faut pour mieux se comprendre, s'attacher l'un à l'autre, chacun donnant et recevant le merveilleux de toute amitié désintéressée.

La nature est bien sûr présente tout au long de l'histoire mais le climat est si dense et tendu que les rares descriptions peuvent à peine se laisser effleurer par les yeux en quête du développement des événements.

Qui est donc le diable en personne? Certainement pas celui qui est cité comme tel, plutôt ange gardien protecteur. Plutôt tous ceux qui méprisent la vie humaine, écrasant sous leurs puissance et l'assouvissement de leurs perversions les plus faibles.

Belle lecture pour tous les amateurs du genre.
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La petite pute et le vieux bootlegger ...ou comment trouver de la tendresse dans un monde de brutes.

Pas de doute, Peter Farris sait y faire pour planter le décor et il est désespérant, ce décor : un véritable diaporama de scènes de film noir.
Je suis toujours très sensible au contexte visuel dans un roman, me projetant aisément des images en Technicolor. Ici le ton, sec et brut, est très efficace pour imaginer des comtés de Géorgie (USA) entre campagnes isolées et quartiers citadins en faillite. Mais la plume sait aussi se faire lyrique pour décrire les forêts denses, les marais putrides et les grottes des territoires immenses de la région d'Atlanta.

Le pitch est assez prévisible mais, avec ses personnages attachants, cette histoire tient la route: La chasse à la fille peut commencer dans une atmosphère digne du film Délivrance*.

Des hommes de mains décervelés mais surarmés, des mafieux implacables, des édiles municipaux pourris et "accros" au sexe, drogues et pouvoir, des flics ripoux, des bouseux marginaux et excentriques, des petites prostituées consommables-jetables.
Tout un petit monde ne connaissant que sa propre loi.

Vous secouez le tout en ajoutant une dose de nature sauvage et souvent inhospitalière avec moustiques, mouches et alligators dans la chaleur d'étuve du Sud.

Je referme conquise ce thriller nerveux dans la ruralité américaine contemporaine. Encore une excellente production des éditions Gallmeister, spécialistes incontestées de la littérature des grands espaces naturels.

*John Boorman 1972

Sélection Policier du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2018
Rentrée Littéraire 2017
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C'est par le billet de @Wyoming que j'ai eu envie de lire ce livre. Indiqué sur la couverture comme un roman noir, on n'est pas déçu du voyage…

Maya, jeune prostituée, se retrouve dans un coffre bâillonnée et entravée par des liens. Sa fin semble évidente et pourtant, elle parvient à se libérer.

Au moment où l'un des tueurs tente d'abuser d'elle, une dernière fois avant de l'exécuter, celle-ci parvient à s'échapper. Dans sa course, elle arrive dans un terrain dont le propriétaire, Léonard Moye, un marginal excentrique, n'admet aucune intrusion. Celui-ci prend la défense de Maya et tue un des deux malfrats.

A partir de là, Léonard, d'abord sur la défensive, se laisse amadouer par Maya qui peu à peu lui raconte sa vie, son calvaire en tant que jouet d'un certain Mexico et du Maire de la ville.

Ceux-ci n'ont qu'un objectif : tuer Maya, témoin de trop gênant.

On est dans une histoire assez classique où la corruption, le prostitution, le trafic de drogues sont les thèmes principaux. C'est donc la définition propre du roman noir.

Tous les défauts de l'âme humaine sont mis en exergue :
- Léonard, taiseux, ancien trafiquant d'alcool, menteur et tueur sans remords ;
- le Maire et Mexico, rois de la magouille, proxénètes et pédophiles ;
- Les tueurs à gages qui, oserai-je le dire: tentaient de faire leur boulot ;

Quand à l'histoire en elle-même, elle s'apparenterait à un bon western spaghetti dans lequel je verrai bien :
- Clint Eastwood dans le rôle de Léonard Moye ;
- Lee van Cleef dans le rôle de Lambert ;
- Yul Brynner dans le rôle de Chalmers ;
- Éli Wallach dans le rôle de Mexico.

Livre plaisant à lire, que je vous encourage à découvrir
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Etat de Géorgie, comté de Trickum. le décor pourrait être celui d'un film d'horreur : une ferme isolée dans la cambrousse posée sur la rive d'un étang peuplé d'alligators. Face à la bâtisse, une douzaine d'épouvantails ont été crucifiés dans un pâturage. Derrière une fenêtre du rez-de-chaussée, un mannequin installé dans un fauteuil à bascule semble scruter l'horizon de ses yeux ternes. Cette ferme, c'est le domaine de Leonard Moye, qui y vit en ermite. Seuls les chats y sont les bienvenus ; personne ne se risque à lui rendre visite. Mais une nuit, une fugitive pourchassée par deux tueurs échoue sur ses terres. Maya a échappé à la surveillance des proxénètes qui devaient l'exécuter et a trouvé refuge chez Leonard. Tout oppose le vieil homme coriace et la prostituée ingénue. Ce rapprochement improbable va ouvrir la voie à une possible rédemption. Mais avant, il faut lutter pour survivre.
Peter Farris a assemblé tous les ingrédients connus d'un excellent roman noir : un bootlegger acariâtre, un comté rural et bondieusard, des «white trash» du Sud profond, des politiciens véreux et des policiers corrompus. Ajoutez à tout cela les épices de la violence et de la criminalité (drogue, blanchiment, prostitution).Et pour corser le tout, le roman est placé dans un cadre naturel hors-norme, que l'auteur compose à merveille : paysage, faune et flore de la Géorgie. Tout est parfaitement dosé et passe allègrement grâce à une écriture fluide et à un rythme endiablé. Un roman noir comme je les aime.
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Un très bon moment de lecture. Une belle découverte.
La rencontre improbable entre Maya, 18 ans, une prostituée menacée de mort, d'ailleurs le roman commence avec Maya en bien mauvaise posture, et Leonard un fermier qui vit seul reclus dans sa ferme, un peu excentrique.
L'auteur décrit avec beaucoup de sensibilité la rencontre de ces deux personnes maltraitées par la vie. Léonard décide de prendre sous son aile Maya et donc de la protéger.
La relation qui se crée entre eux apporte à l'autre un peu de réconfort dans ce monde de brute.
Un livre sans temps mort où l'action n'est pas laissée de côté. Léonard se révèle plein de surprises ainsi étonnantes qu'inattendues et Maya, si fragile reprend des forces auprès de Léonard. Car ceux qui en veulent à Maya ne comptent pas en rester là, ça tombe bien Léonard n'apprécie pas que l'on se promène sur ses terres sans y être invité.
J'ai aimé l'ambiance du roman qui se déroule dans un village où les ragots vont bon train et dans la ferme bien isolée de Léonard.
Un roman qui decrit une belle rencontre entre deux personnages très attachants.
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Un roman mené tambour battant sur un vieil homme solitaire et un peu fou qui décide de protéger Maya, qui est pourchassée et arrive par hasard sur ses terres ... Un héros à la Gemmell, une mission de protection qui semble servir de rédemption à Leonard. C'est intense, noir mais aussi touchant de voir l'amitié naissante entre la jeune Maya et Leonard. Celui-ci est un personnage gris, comme je les aime. Maya est plus difficile à cerner car elle a vécu l'imaginable et ne semble connaitre que la soumission et la violence. Pourtant elle a l'air équilibré ! Quelques petits secrets autour du passé de Léonard apporte une touche de curiosité supplémentaire : on tourne les pages sans pouvoir s'arrêter. Une petite pépite ce roman !
Challenge Totem 2023
Challenge Mauvais genres 2023
Challenge América
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Mais qui tiendrait le rôle du Diable, dans ce roman ? le vieux Leonard Moe ? Mexico le maquereau ? Monsieur le maire ? Les trois à la fois ?

En tout cas, le Diable n'est sans doute pas celui qu'on pense et Mexico le maquereau aidé du maire véreux ont tous deux de quoi faire de l'ombre au véritable Satan lui-même.

Que pourrait-il se passer lorsque Maya, jeune fille transformée en pute de luxe par ce mac vénal et sans pitié – qui veut qu'elles le nomment Daddy – s'enfui et rencontre Leonard, un vieux bootlegger un peu zinzin, qui vit avec ses chats et avec un mannequin à qui il parle ?

Un mélange détonnant, celui de deux opposés qui se rencontrent, un mélange improbable, comme quand on insère du beurre dans du chocolat fondu et que les deux corps gras se repoussent car pas destiné à se rencontrer.

Pourtant, au final, les deux corps hétérogènes se mélangent parfaitement avec un peu de patience et le résultat donne un récit bien noir, bien onctueux, que l'on peut consommer sans modération, si on aime le noir, bien entendu.

Peter Farris connait bien les codes du Roman Noir, il les a révisé, mis à sa sauce, n'usant de la violence que lorsqu'elle est nécessaire et saupoudrant sa préparation d'un peu de sucre pour l'adoucir, sans pour autant en faire un truc bourré de saccharose guimauve qui ferait grincer les dents et donnerait des maux de ventre.

Ce n'est pas du Disney ! Disney, lui, aurait titré le récit « La princesse péripatéticienne et le vieux bootlegger fou », nous transformant un roman noir démoniaque en truc sirupeux, style histoire d'amûr.

Peter Farris n'étant pas fou et étant un écrivain qui sait ce qu'il doit faire de son récit (et ce qu'il ne faut pas faire), il nous balance un petit roman noir condensé, sans en rajouter, sans trop d'emphase, et sans sentimentalité à deux balles. Ouste aux histoires d'amour, l'amitié, c'est déjà très bien.

C'est du brut, c'est du noir. On a affaire à des trafiquants de chaire humaine, de drogues, d'armes. Ici, c'est pas les Bisounours qui passeraient des livres de beurre en douce.

Peter Farris a pris soin aussi de brosser les portraits de ses personnages principaux et secondaires, nous offrant leurs failles, leurs secrets, leurs douleurs, leurs ambitions, rendant plus humain le vieux un peu taré et la jolie petite pute qui sait faire des tas de trucs avec son corps, mais ne donnant rien aux salopards pour les sauver.

C'est une partie de l'Amérique un peu trash qu'il nous offre, celle des bouseux, des gens qui vivent dans le trou du cul de la Géorgie du Sud, c'est-à-dire nulle part, dans un trou perdu.

Pourtant, on dirait que ce trou perdu au milieu de nulle part attire les types sans foi ni loi comme une merde fraiche attire les mouches, comme un cadavre attire les vautours. Mais là, j'insulte les animaux…

Un petit roman noir brut, condensé, du chocolat noir à plus de 80% (j'ai lu des bien pire), le tout saupoudré d'une petite bougie qui symbolise l'espoir, qui, même quand « Noir c'est noir » Il n'est jamais trop tard, Il me reste l'espoir…
Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Maya en sait trop, bien trop
Le Maire n'aurait jamais du lui en dire autant sur la corruption à grande échelle qu'il a mis en place, à elle la jeune prostituée tout juste majeure, dont la mémoire est extraordinaire
Alors Mexico un gangster qui règne sur la ville et qui est aussi le proxénète de Maya décide de la faire taire à tout jamais.
Comme toutes les victimes de Mexico, Maya va servir de repas à quelques alligators dans le sud de la Géorgie.
Mais Maya résiste à ses bourreaux et réussit à leur échapper.
Elle trouvera refuge chez Léonard, un vieil ermite qui ne connait qu'une seule loi.... la sienne
Leonard décidera de recueillir Maya et de la protéger coûte que coûte.

Un bon polar même si j'ai trouvé la fin un peu rapide.



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Un homme d'un certain âge, vivant quasiment coupé du monde, voit débarquer chez lui, une victime et deux tueurs. Comme Léonard Moye est un homme que rien ne fait plier et qu'il décide seul sur ses terres, il élimine un des tueurs et amoche l'autre. Maya, la toute jeune femme qui était la proie, va trouver un havre de paix. Mais les tueurs ne lâchent pas l'affaire comme ça , Maya connait trop de secrets sur les liens mafia/politique . Mexico son souteneur, va mettre le paquet pour éliminer Maya.

Ce roman ça va vite, ça dépote, on ne s'ennuie pas, ça tire dans tous les coins et tous les coups sont permis.

Un livre qu'on ne lâche pas et qui en plus offre un brin d'espoir dans un monde de brutes !
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Sorti de manière un peu isolée quelques mois après les premiers romans de la collection NeoNoir, Dernier appel pour les vivants, le premier roman de Peter Farris, est passé assez injustement inaperçu. Ça ne devrait pas être le cas de Diable en personne, qui nous arrive pour la rentrée littéraire et qui, comme son prédécesseur, a de quoi séduire.
La situation de départ est relativement simple, pour ne pas dire archétypale. Deux hommes transportent dans le coffre de leur voiture une jeune prostituée, Maya. Celle-ci a entendu des choses qui doivent demeurer secrètes et est donc destinée à finir dans un marécage de Géorgie. Mais les deux gros bras chargés de se débarrasser de Maya ont eu le malheur de s'approcher de trop près de la propriété du vieux Leonard Moye, ancien bootlegger, misanthrope patenté, et qui vit avec un mannequin de couture et un sacré paquet de flingues. le vieil homme se prend d'affection pour la jeune fille et décide de la protéger coûte que coûte contre ceux qui ne vont pas tarder à débarquer pour finir le boulot bâclé la première fois.
Il y a certes derrière cela une vague histoire de corruption politique, de liens entre le maire de la Grande Ville (on aura tôt fait de reconnaître Atlanta) et des cartels mexicains en plein développement, mais tout cela n'est finalement qu'un vague décorum destiné à offrir un semblant de colonne vertébrale au récit et justifier la rencontre entre Maya et Leonard. Car, de fait, on a bien l'impression – et c'était déjà le cas avec le premier roman de Peter Farris – que l'auteur prend moins pour point de départ une intrigue qu'une situation ; ici, donc, un vieil homme qui choisit de protéger une jeune femme. À partir de là, il voit où tout cela peut mener et, d'une manière générale, ne s'interdit rien. Cela donne, comme dans Dernier appel pour les vivants, quelques incohérences ou situations tirées par les cheveux, mais surtout des scènes saisissantes qui alternent avec des moments plus intimes tour à tour émouvants ou insolites. le moment où Leonard Moye prend sa vieille voiture de bootlegger pour aller acheter des serviettes hygiéniques en ville avec son mannequin vaut à lui seul le détour.
Quitte à enfoncer des portes ouvertes et à énoncer des banalités, on dire que Peter Farris joue habilement avec les codes du noir – littéraire comme cinématographique. Les méchants sont particulièrement méchants, mais les gentils, pour aussi gentils qu'ils soient, peuvent se montrer encore plus méchants si on les cherche un peu trop, les scènes de traques ou de fusillades sont épiques, les dialogues sont efficaces, la relation entre Leonard et Maya a juste ce qu'il faut d'ambigüité et, d'une manière générale, tout fonctionne exactement comme l'on s'y attend. On ne dira donc pas que le diable en personne est un roman surprenant, mais il a pour lui d'être parfaitement mené par un auteur qui sait de toute évidence bien écrire et qui prend plaisir à raconter son histoire. Plaisir partagé par le lecteur.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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