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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comment ne pas être touché par ce livre ?

L histoire de Manushe qui décide de faire le serment des vierges pour ne pas épouser un homme qu elle n aime pas. l'arrivée d Adrian dans le village, qui la touche et la perturbe, l intrigue et l attire. La force d être un homme dans un corps de femme, la dureté de la vie dans ce pays rude et violent. l'amour, malgré tout.

Une belle écriture, poétique et en même temps parfois très dure. On s attache instantanément à Manushe et Adrian. Rien à dire de plus : lisez le !
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Parler du genre et de ces conséquences sociales, en pleine polémiques Cantat et #balancetonporc est un peu particulier.
Le roman d'Emmanuelle Favier résonne étrangement au coeur de l'actualité.
Les deux héroïnes condamnées par la société à nier leur féminité sont, certes, touchantes mais je n'ai pas réussi à pénétrer leur univers effroyablement étouffant.
J'ai trouvé que leur relation était relativement survolée alors qu'elle semble être si vitale à l'une comme à l'autre.
L'écriture est belle et très travaillée, peut être trop, et m'a empêchée de ressentir les sentiments de ces deux femmes bousculées par la vie.
Une petite déception donc en ce qui me concerne.
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Manusche a fait le serment de rester vierge et au service de son village pour éviter un mariage forcé. Tout se passe bien jusqu'au jour où débarque Adrian qui provoque quelque chose de troublant en elle...

Je ne sais pas encore si il restera gravé dans ma mémoire ou non mais l'écriture était magnifique ! Je ne m'attendais pas du tout à cette tournure là, j'ai même dû relire pour bien comprendre. Mais oui, je n'ai pas vu la fin arriver
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En refermant le livre, j'ai pensé à cette sculpture représentant la confluence d'un fleuve et d'une rivière sous la forme de deux corps musculeux, masculin pour le fleuve, féminin pour la rivière, et songé que, oui, il faut du courage pour suivre son cours, le lit tracé depuis des siècles, et y accomplir son destin.
Plus d'un destin de femme se joue dans ce roman, tous écrasés par l'autorité et la violence paternelle, familiale, sociale. Rien n'y est pathétique pourtant. L'auteure explique dans une brève postface que fascinée par les « vierges jurées » d'Albanie, ces femmes qui deviennent homme pour échapper au mariage forcé, elle n'a pourtant pas voulu en faire un roman ethnographique.
Manushe a refusé l'époux, brulé son trousseau, bandé ses seins, mais elle apprécie la dureté de ses muscles développée par des tâches physiques, elle va librement dans sa camionnette et son avis est respecté au conseil du village. Qu'y a-t-elle perdu ?
Il faut qu'un étranger survienne dans ce village de montagne pour que l'équilibre en soit bouleversé. L'auteure, comme les rivières du roman, creuse son sillon, poursuit son propos en évitant les écueils attendus du serment rompu, de l'amant secret, de la punition publique.
Le style est simple, introspectif, et file quelques longues métaphores, entre sang et lait. Les sensations, les ressentis du corps, dans la nature notamment, y sont importantes. Qu'il s'agisse des montagnes et lacs autour des personnages sédentaires et du village immobile, ou de la forêt, de la mer, des rues de la capitale, autour des personnages en fuite, ou encore de la rivière où presque tout s'achève, tout concoure à nous immerger pour accompagner les personnages jusqu'au bout.
C'est un roman prenant.
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On ne parle que rarement des conditions dans lesquelles on lit un livre, et surtout de l'impact que ces conditions peuvent avoir sur la qualité de notre lecture… J'ai emprunté ce roman en bibliothèque dans une version pour malvoyants (corps 20). C'est un peu gros, même pour moi. Mais voilà qui explique sans doute pourquoi je suis passée à côté de l'émotion contenue dans cette histoire, très étonnante et particulière. Il aurait peut-être fallu une écriture plus resserrée, me lover avec les personnages entre les pages de mon livre. Je ne sais pas. Dans les premières lignes, nous rencontrons tout d'abord Manushe, une « vierge jurée » qui a renoncé à sa condition de femme, très jeune, pour échapper à un mariage avec le vieux Panush. Manushe vit et s'habille comme un homme et est pour cela respectée dans ce village des Balkans où elle réside de manière paisible et routinière. Un visiteur met pourtant ce jour là le village en effervescence. Adrian est un homme à la fois attirant et mystérieux. Chaque famille a le souhait de l'accueillir chez elle. Manushe et lui passent du temps ensemble, jusqu'à ce que les secrets de chacun soient dévoilés. le désir vient s'en mêler, ainsi que l'imprudence. le lecteur découvre alors qui est réellement Adrian, et son histoire pleine de rebondissements et de dangers. Même si je suis restée un peu en retrait de l'émotion contenue dans ce roman, je reconnais son aspect envoûtant, par moments très poétique, voire lyrique et mystérieux. On pourrait croire même avoir affaire à un conte tant les repères sont à la fois flous et universels dans ce récit qui contient de belles images et beaucoup de violence, à l'image de notre monde actuel. Les questionnements que soulèvent les difficultés rencontrées par les femmes dans ce roman sont très modernes et je dirais qu'il met en lumière… le courage qu'il faut parfois aux femmes pour être des hommes comme les autres.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Un roman étrange comme on n'a pas souvent l'occasion d'en lire. J'ai beaucoup aimé connaitre l'histoire, complément inédite pour moi, de ces « vierges jurées » des Balkans. Manusche est devenue un homme par choix, Adrian par contrainte. le roman illustre les différentes raisons pour lesquelles ces femmes deviennent des hommes : assumer un rang social subi, ne pas vouloir se marier, vouloir vivre libre. Choisies ou imposées, leurs vies étaient différentes selon la raison de la conversion.
L'histoire est très émouvante. C'est une écriture magnifique toute en retenue et en poésie. le texte est admirablement travaillé et l'on sent la précision exacte du mot. La nature y est très présente. L'auteur développe beaucoup l'histoire d'Adrian mais j'aurais aimé connaitre mieux celle de Manusche. Je trouve que le personnage de Dirina n'est pas nécessaire au roman. Femmes martyres, martyrisées par la loi de l'homme, devenues hommes pour pouvoir être libres. J'aime ces romans qui révèlent des faits insoupçonnés. Même si l'histoire est toute différente, l'atmosphère de ce livre me fait penser à « Chien du heaume » de Justine Niogret par la dureté d'une vie de femme et la présence de la nature.
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Elles ont prêté serment. Elles sont les vierges jurées. Quel est ce phénomène qui, au coeur des Balkans, est à l'origine de ce roman ?
Emmanuelle Favier nous embarque au nord de l'Albanie, dans ce premier roman époustouflant " le courage qu'il faut aux rivières " paru en 2017 aux Editions Albin Michel.
Manushe, âgée de 45 ans, vit dans un village dont les traditions franchement archaïques, ont fait d'elle une vierge jurée.
p. 17 : " La communauté restait figée dans sa composition et sa structure depuis plusieurs siècles, les fils remplaçant les pères, les filles les mères, en un éternel recommencement de visages et de fonctions. Même les anomalies comme celle que Manushe pouvait représenter étaient coulées dans le moule de la normalité généalogique et de la perpétuation d'un ordre. "
En ayant renoncé au mariage, elle a renoncé à sa condition de femme.
p. 23 : " Plus tard, lorsque sa mère lui expliqua que la promise obéissait au code, que c'était comme un jeu, qu'elle faisait semblant de ne pas vouloir quitter sa famille et de résister à ceux qui l'emmenaient vers son futur mari mais qu'elle n'était pas réellement malheureuse, Manushe ne voulut pas y croire. La détresse de la future épouse l'avait tant ébranlée qu'elle n'en dormit pas de la nuit. "
Elle a donc prêté serment de virginité au sein de la communauté. Habillée comme un homme, elle prétend donc aux mêmes droits qu'eux ainsi qu'aux mêmes responsabilités.
L'arrivée d'Adrian dans le village va bousculer ces lourdes traditions. Soudain mal à l'aise sous ce costume d'homme, Manushe va remettre en question son statut, incapable de travestir plus longtemps sa féminité, face à l'étranger qui la déstabilise tant.
p. 33 : " Remontant jusqu'à son visage, elle sentit s'annihiler tous ses efforts d'abstraction, prise au piège de son être social, miroir de sa relation à autrui qui ne pouvait exister en soi. "
Ne pouvant résister à cette attirance envers Adrian, elle va donc trahir son serment en succombant, incapable d'y émettre la moindre résistance.
p. 41 : " Une inquiétude agitait Manushe derrière l'exaltation où la mettait cette nouvelle vie. Pour la première fois, elle avait quelque chose à perdre. "
Mais Adrian cache un passé douloureux... Cette relation cachée sera-t-elle viable dans un village dont les traditions balayent toute notion de liberté et d'émancipation ?
p. 50 : " Homme ou femme, elle avait besoin de cet être qui avait fait basculer sa vie de manière irrévocable et qui la tenait en son pouvoir, absolument. "
Peu connu du grand public, ce phénomène des "vierges jurées" en Albanie a attisé ma curiosité tout au long du roman, m'entraînant sur les traces de ces femmes, victimes de traditions patriarcales abominables. Si elles sont respectées par leur statut, elles n'en restent pas moins des êtres humains, et par conséquent des êtres tributaires d'émotions et de sentiments.
Une histoire d'amour bouleversante, qui tranche littéralement avec l'implacabilité de leurs conditions. Un combat de femmes....pour exister.
L'utilisation de la métaphore entre l'image de la rivière et la condition de la femme, contribue à une sorte d'intemporalité et d'universalité, fil conducteur de ce roman.
L'écriture est très sensible, à la fois lyrique et puissante. Maîtrisée, elle alterne entre conte et réalité, dans un souci constant de maintenir une tension qui fait toute la réussite de ce livre.
Ce premier roman d'Emmanuelle est une très belle surprise, tant par la forme que par le fond. Une auteur prometteuse à suivre...
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Un récit sur une catégorie de femmes dont je n'avais jamais entendu parler, les "vierges jurées" que l'on trouve principalement en Albanie. Des femmes font le serment de rester vierges et d'apparaître en tant qu'hommes en faisant disparaître tout signe de féminité extérieure en échange d'un pouvoir au sein de leur communauté.

Ce serment Manusche l'a fait après le refus d'épouser l'homme qu'on lui destinait. Elle serait un homme, vivrait comme un homme, ressemblerait à un homme et en contrepartie elle possède un pouvoir comme un homme : siège au sein de la communauté, près du chef, participe aux prises de décisions etc...

Jusqu'à ce jour sa condition elle l'acceptait et d'ailleurs elle ne se posait pas de questions : elle vivait et travaillait comme un homme même si parfois lorsqu'elle se retrouve seule des gestes ou souvenirs restent féminins.

Mais un jour arrive au village Adrian et cette présence va bouleverser Manusche mais aussi tout le village. Les apparences sont trompeuses, les certitudes s'ébranlent.

Lecture étrange : captivante et déroutante. Captivante par les personnage et leurs passés, leurs présents et leurs devenir. Captivante car une fois commencé je ne l'ai pas lâché et voulait connaître et comprendre cette communauté : leur fonctionnement, leur ressenti. Etre homme en tant que femme : obtenir leur statut mais comprendre que les sentiments vont bien au-delà d'un statut.

Déroutante car l'écriture est riche de détails, de vocabulaire et il faut avoir un dictionnaire à portée de mains car certains termes m'étaient totalement inconnus. La présence de la nature, des signes, des apparitions et prémonitions sont également des éléments qui contribuent au climat du récit. Mêlant force et délicatesse, comme les personnages, Emmanuelle Favier distille au compte goutte tout au long du récit les élements qui nous permettent de mieux cerner ces femmes.

Dans la première partie on découvre la vie de Manusche et sa rencontre avec Adrian. Puis Adrian se raconte, lui aussi a beaucoup à dire et sa vie a été un long chemin de quête identitaire. Un troisième personnage intervient Dirima dont je ne vous dirais rien.....

Je ne peux et ne veux rien révéler de cette histoire et vous laisser le plaisir, comme je l'ai eu de suivre de destin de ces femmes/hommes, leurs sentiments au plus intime d'elles, leur choix de vie et parfois peut-être leurs regrets. On ne peut rester insensible, et je ne le suis pas restée, à cette condition choisie volontairement ou comme un pire aller de ces femmes devenues des hommes.

Un premier roman original par son style, son sujet et j'attends un prochain roman pour mieux connaître cette auteure et son univers mais cela promet.....
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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en Albanie, quand un garçon manque dans une famille, une femme peut prendre une identité d'homme en jurant de rester vierge. Pour toute la communauté, elle prend alors le pouvoir d'un homme mais toute la communauté la surveille... belle histoire d'amour entre deux parias, Manushe et Adrian
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Inspirée d'une tradition existant dans le nord des Balkan, l'auteur nous emmène au travers de la vie de deux femmes, qui sont deux hommes aux yeux de la communauté, sur les chemins de l'identité, dans une nature sauvage, sombre à la fois et poétique. Un thème passionnant, une réflexion d'ordre anthropologique, posant la question de comment l'être humain se réalise , se construit à partir de son lieu de naissance, sa culture ..
Lien : http://universelicec.com/
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