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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un premier roman qui raconte l'histoire d'une "vierge jurée", ces femmes albanaises qui pour diverses raisons décident d'abandonner définitivement leur féminité pour vivre comme des hommes. Un sujet étrange qui a poussé ma curiosité à vouloir lire ce roman avec un sujet plus profond qui est "l'identité".
J'ai aimé la recherche de documentation qu'à dû faire EMMANUELLE FAVIER pour façonner son roman.
Son titre m'a également interpellé, car il renvoie au sujet profond du livre, à cette quête et au courage qu'il faut parfois pour suivre son chemin.
L'histoire de ces femmes est passionnante. Adrian est un personnage attachant qui a provoqué chez moi une réelle empathie.
Je ne peux que vous conseiller ce premier roman avec une écriture forte et poétique qui vous emportera.
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Un beau roman qui parle d'un sujet que je ne connaissais pas : les vierges jurées, particularité des Balkans.
Une écriture poétique, sensible, délicate, qui questionne profondément sur les questions d'identités. La force et le courage des femmes aussi face à la brutalité de la société.
Une belle découverte pour moi.
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Rares sont les livres qui parviennent à m'envoûter à ce point en seulement quelques mots, quelques phrases. Dès les premières lignes du premier roman d'Emmanuelle Favier, j'ai été captivé par le mystère, l'atmosphère qui se dégage des paysages ouatés et brumeux, des personnages abimés et taiseux. Je ne connaissais absolument pas cette tradition des "vierges jurées", ces femmes qui renoncent à leur condition de femme par serment et s'habillent comme des hommes. L'écriture luxuriante, parfois un peu tortueuse, d'Emmanuelle Favier donne vie avec beaucoup de délicatesse à ces âmes en peine comme Manushe, qui va se voir chamboulée par l'arrivée dans son village d'un nouvel arrivant dans le village, Adrian, au passé compliqué. Ce livre m'a fait l'effet d'un parfum enivrant dont les flagrances restent très longtemps suspendues dans l'air. J'ai vraiment apprécié la narration du récit à la manière d'un conte, qui évolue de façon un peu irréelle et nous prend par la main de façon presque hypnotisante. Un véritable coup de coeur.
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Le roman d'Emmanuelle Favier est d'une force magnifique. J'étais un peu passée à côté de ce livre à sa sortie en 2017 et je suis ravie d'avoir comblé cette lacune grâce à l'édition de poche.

Pour échapper à un mariage arrangé qui la révolte, Manushe prend la décision de faire voeu de virginité. Dans sa communauté elle vit donc seule, avec les droits habituellement réservés aux hommes. Mais l'arrivée d'Adrian habité par un passé mystérieux va venir tout bouleverser.

Je ne peux pas en raconter trop sans dévoiler une bonne partie de ce qui fait le fond de l'intrigue.

Ce roman est une histoire d'amour, de place dans la société, de quête d'identité, de filiation, de transmission, du poids de la société et de ses règles, de transgression et de désir. C'est aussi l'histoire d'un besoin éperdu de tendresse et de liberté.

Quel incroyable premier roman. Emmanuelle Favier a su aussi bien respecter ses personnages et leurs personnalités que dresser une ambiance à la fois poétique, sombre et sensuelle.

Et ce n'était pas forcément gagné car plusieurs histoires se mêlent.
Cela tient à la fois du conte (pour ma part je n'avais jamais entendu parler des « vierges jurées » des Balkans) et du récit sociologique sur la place des femmes dans la société et le rapport aux hommes.

Un angle d'étude totalement original et qui met le doigt sur les contradictions humaines avec beaucoup de justesse.

J'ai eu de la peine à dire au revoir à Manusche et à Adrian tant je me suis attachée à eux.
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Manushe n'a pas consenti au mariage avec un vieux voisin grincheux pourtant accepté par ses parents en utilisant la seule issue de secours des Albanaises : jurer de rester chaste et devenir un garçon qui héritera la maison et le métier de son père.
A 45 ans, elle rencontre le mystérieux Adrian qui s'installe dans son village sans justifier aux yeux de personne son emménagement soudain : tout le monde aime Adrian, immédiatement, c'est une évidence. le chef du village, dépourvu de fils, ressent même des sentiments paternels pour lui.
Le lecteur apprend par bribes le passé d'Adrian et le destin de sa fille Dirina. La grande ville vue par les yeux d'Adrian puis de Dirina n‘est pas complètement la même, cela dépend de ce qu'on est venu y chercher. Vivre dans la nature et l'oppression d'un village, ou se débrouiller dans l'anonymat d'une ville, que vaut-il mieux ? de nombreux personnages ont un secret à cacher, « vierge jurée », homosexuel, comment savoir quand on rencontre un homme célibataire ? Parents biologiques, parents adoptifs ? Malédictions, rites de naissance ?
Le destin de Gisela, prostituée de luxe qui se croit libre d'arrêter, pourrait être semblable dans tous les pays. D'autres scènes ne peuvent se produire que dans quelques pays des Balkans ou d'Asie centrale.
La couleur orange (flammes, cheveux) est souvent liée au Diable, à la tentation, mais aussi parfois à la liberté du lynx.
Le style du roman est poétique, son vocabulaire particulièrement riche, érudit sans lourdeur. Les faits de société sont bien documentés, mais habilement instillés dans le récit. Les scènes intimes sont à la fois très précises physiologiquement et très tendres. C'est avant tout une histoire d'amour ,de fusion des âmes soeurs et de résilience.
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Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître ! Déjà dotée d'un très joli titre, d'une couverture qui attire l'oeil, Emmanuelle Favier, sacrée performance, se révèle aussi une vrai championne en cette rentrée littéraire, évitant tous les écueils du premier roman, à savoir le portrait de sa maman ou de son papa, les souvenirs d'une enfance malheureuse, hautement symbolique ou même banale, le cruel passage de l'adolescence entre scooter et Biactol ou l'amour de sa vie qui l'a quitté à 22 ans. Il est vrai que depuis quelques temps les éditeurs font gaffe et commencent à dédaigner ces récits par trop égocentrés, renvoyant pleurnicher dans leur studio les primos publiants manquant d'originalité.
Quand vous ouvrirez "Le courage qu'il faut aux rivières" , il vous faudra laisser dans son coin toute retenue, tout à priori et vous laissez porter. Vous atterrirez dans une contrée indéterminée, à une époque incertaine. L'écriture se charge avec grâce et finesse de planter le décor, en suivant Manushe, femme à qui on ne peut donner un âge. Vous comprendrez vite que dans le passé elle a fait voeu de chasteté et que cette décision radicale lui confère au sein de la société villageoise qui l'entoure, une certaine aura qui adoucit sans doute des moeurs locales aussi rudes que le climat. L'arrivée soudaine d'un certain Adrian va venir troubler l'ordre établi, surtout dans la vie de Manushe.
Je vous vois lever les yeux au ciel en disant qu'il n'y a rien d'original dans ce scénario, un inconnu qui surgit du fond la nuit et qui va venir troubler une femme, on a déjà lu cela cent fois. Je m'incline devant cette évidence, mais je me redresse aussi vite car rarement ce sujet bateau a été traité de cette façon et pris une telle direction. Laquelle ? Lisez le roman d'Emmanuelle Favier !
Ce que je peux dire par contre, c'est que vous découvrirez une écriture magnifique qui manie poésie, talent de conteuse et aussi un amour très fort du mot juste ( trois ou quatre fois... un froncement de sourcil... un arrêt pour se jeter sur un dictionnaire pour chercher des mots que pour ma part je n'avais jamais rencontré ... "insistance palilalique" par exemple... "ombre halitueuse"...) mais cela ne gêne en rien ce récit passionnant. Je rajouterai aussi que la rigueur du climat et la couche épaisse de vêtements portés par les héros n'empêchent nullement la sensualité de s'exprimer et que c'est même le point central de ce livre, qui, questionnera d'une belle façon la lectrice, le lecteur sur la passion, l'amour que l'on peut porter à une personne au-delà des genres...
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Qu'il est étrange ce pays sauvage, de lacs et de forêts, où la vie est rude, entre chasse et culture, où le sang et l'eau-de-vie coulent à flots, où la vie d'un homme vaut moins que l'honneur de sa famille, et celle d'une femme encore bien moins. On découvre un monde où les corps peuvent changer d'apparence quand ils se dénudent, où l'amour est absent, ou douleur.
J'ai d'abord cru à des temps anciens, à un récit onirique, poétique, mais non, il y a des voitures et la ville, l'histoire est à la fois bien réelle et actuelle.
Adrian est le personnage central, celui par qui tout arrive. C‘est aussi la clé de cette histoire, le personnage qui porte l'espoir, qui apporte le changement. En subissant les coutumes archaïques, Adrian devrait renoncer au mariage, au sexe, à la maternité, au nom de la famille et pour la stabilité de sa communauté. Mais en plus de la force physique acquise dans sa vie d'homme, Adrian possède une détermination farouche.
C'est qu'il en faut du courage, aux rivières, pour descendre de leurs montagnes jusqu'à la mer, et aux femmes de là-bas pour gagner un peu de liberté et le droit d'exister en tant que femmes.
J'ai beaucoup aimé ce roman, qui à travers des histoires passionnantes de vie, de mort et d'amour, interroge sur le rôle que chaque société attribue aux hommes et aux femmes. Dans ce livre les statuts de chacun semblent caricaturaux, mais est-ce si différent chez nous ?
L'écriture est belle, poétique, et nous transporte des montagnes reculées d'Albanie à un port inhospitalier en bord de mer, tandis qu'Adrian passe du regard omniprésent et du poids de la microsociété villageoise à l'anonymat et la solitude de la grande ville.
Un livre original et fort, un coup de coeur pour moi.
NB : J'ai découvert sur le net de très belles photos et quelques explications au sujet des vierges sous serment d'Albanie.
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Du courage, il en faut aux rivières pour couler, avancer, coûte que coûte, dans des paysages parfois accidentés, sous des climats quelquefois rudes.
Du courage, il en faut à Adrian et Manushe pour exister, pour acquérir leur liberté de choisir leur vie. Il en faut à Dirina pour aller vers le mystère de ses origines.
Ce roman est raconté comme un conte un peu fantastique, alors qu'il repose sur des faits sociaux avérés : les vierges sous serment d'Albanie, la difficile place des femmes dans une société traditionnelle patriarcale.
Du conte, il en a les ellipses narratives. L'auteur fait avancer l'histoire par à-coups, en une suite d'instants de vie. Il en a aussi les images magnifiques, symboliques, poétiques.
Cependant le style qui n'est pas toujours fluide, le vocabulaire qui est parfois précieux à force de vouloir être précis nuisent à une empathie pour les personnages.
D'autre part, l'inégalité de traitement d ces personnages est frustrante. L'histoire commence avec le point de vue de Manushe, cette femme qui renonce à sa féminité pour acquérir les avantages liés à la masculinité. Elle intrigue, intéresse, provoque la sympathie et… disparaît presque pour laisser la place à Adrian qui deviendra à son tour le personnage principal. Et puis Dirina apparaît à peine esquissée, j'aurais aimé mieux la connaître.
Quant à l'intrigue, elle est bien menée, elle nous tient en haleine, et le livre refermé, cet univers reste en nous.
Ce roman est surtout un roman sur l'identité sexuelle, identité empêchée, renoncée, subie avant d'être enfin choisie et assumée. Ce sujet est probablement un des points forts du livre. le cheminement des personnages est décrit avec délicatesse et leurs doutes et certitudes avec précision.
Un premier roman lu dans le cadre des 68 premières fois qui m'a parfois envoûtée, dont les personnages m'ont séduite, même si j'aurais aimé m'y attacher davantage. Je le recommande pour son univers dépaysant, pour son intrigue prenante, pour ses personnages puissants.
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Ce livre parle d'une tradition que je ne connaissais pas : celle des vierges jurées. Il s'agit de femmes qui pour échapper à un mariage forcé ou arrangé décident de "devenir" des hommes, de renoncer à leur féminité. Cela se passe encore de nos jours aux Balkans la ou se déroule le récit. Manushe est une vierge jurée, parfaitement intégrée et respectée jusqu'au jour où un certain Adrian débarque dans le village... Son quotidien vacille et ses certitudes vont s'envoler.... Comment continuer avec ce serment alors que son désir et son coeur sont en train de s'éveiller ? Mais il n'y a pas que ça, c'est aussi le destin de trois femmes liés, + ou – liés. Une belle écriture où dès le tiers du livre une grosse révélation auquelle je ne m'attendais pas arrive ! Très belle surprise, vocabulaire riche, j'ai du couper ma lecture parfois pour aller chercher des définitions.
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un sujet surprenant. une intrigue percutante. un style digne de Christian , parfois la surprise est de taille mais pour ce premier roman, on ne peut qu'applaudir. si vous souhaitez partager un instant de littérature hors du commun, courrez nous procurer ce livre.
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