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sur 434 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les saisons rythment la vie à la ferme, la famille y demeure, de génération en génération, la mémé guette sur cette famille silencieuse. Les mots existent pour dire le nécessaire, les mots du coeur sont mis sous couvercle. La gamine, elle a envie de parler pourtant, elle se sent sensible, elle se sent bouillonner, surtout à l'adolescence quand les garçons la croise.

Le silence s'impose pour éviter que les failles ne s'ouvrent, pas de temps à perdre quand les bêtes induisent un réveil aux aurores, à veiller sur elles nuit et jour, à les nourrir, à les aider à mettre bas.

Marion Fayolle sonde la ruralité et son âpreté avec une poésie toute douce. Elle questionne le temps qui passe, ce qui en subsiste. Elle valorise la vieillesse, cet âge qui défile impossible à rattraper mais qui insuffle de la bienveillance, la mémé en est la personnification même.

Marion Fayolle dresse le portrait d'une famille, chaque membre de cette famille a le droit à son chapitre. Elle n'oublie pas la génération qui aspire à d'autres choses, celle qui peut affaiblir la tradition mais ouvrir de nouveaux horizons.

Du même bois, livre de la transmission, de la filiation et des racines profondes.
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Marion Fayolle s'est fait connaître depuis quelques années déjà pour son travail graphique aux éditions Magnani (notamment « Les amours suspendues », prix spécial du jury au festival d'Angoulême 2018).

Mais pour ce premier roman à dimension autobiographique, où l'on ressent son attachement profond à la campagne (comme paysage, lieu de vie, au contact des animaux), le dessin lui semblait « trop propre », il lui fallait davantage de place pour les mots. Elle recherchait également une autre forme d'écriture que la bande dessinée, pour sa famille (notamment sa grand-mère), à qui le livre est dédié.

C'est l'histoire d'une ferme familiale en Ardèche, une vie à l'ancienne, où les générations vivent ensemble (le pépé, la mémé, le beau-frère un peu fou, la gamine…), dans une proximité avec les vaches qu'ils élèvent.

Marion Fayolle raconte d'une plume douce et sensible le quotidien du travail à la ferme, l'enfance aux côtés des bêtes, les odeurs d'étable, les meuglements, le corps qui change, la transmission entre les générations et la place que chacun doit trouver.
« Les enfants, les bébés, ils les appellent les petitous. Et c'est vrai qu'ils sont des petits tout. Qu'ils sont un peu de leur mère, un peu de leur père, un peu des grands-parents, un peu de ceux qui sont morts, il y a si longtemps. Tout ce qu'ils leur ont transmis, caché, inventé. Tout. C'est pas toujours facile d'être un petit tout, d'avoir en soi autant d'histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi. »

Pas de noms pour les personnages, ce qui inscrit le récit dans une forme d'intemporalité, la campagne étant un personnage à part entière. Des chapitres courts, comme des instantanés (des images) avant qu'ils ne disparaissent. La nostalgie d'un monde qui s'efface, un regard sensible et poétique sur la ruralité.
Je remercie Babelio et les éditions Gallimard de m'avoir fait découvrir ce très beau roman dans le cadre de l'opération Masse Critique - Littérature.
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Voici un petit livre empli de choses simples : c'est une vie à la ferme, au fil des générations, entre les vieux qui ont toujours vécu là, et les jeunes qui quelquefois rêvent d'en partir, entre le travail de la terre et le soin apportés aux bêtes. Marion Fayolle raconte l'histoire d'une vie, de vies dévouées à la terre, d'une langue simple elle aussi mais délicate et d'une grande tendresse. L'émotion vous surprendra au détour d'une phrase car ce récit touche à l'universel finalement : celui des souvenirs, de la famille et de ce qui n'est plus.

Un livre que j'ai beaucoup aimé donc et qui résonne avec l'actualité, je vous le conseille !

« Quelque chose s'est perdu. Un problème de langue. Des langues qui ne savent plus prononcer certains sons, qui ne fonctionnent plus pareil. Les langues des vieux ne parlent que le patois et n'ont embrassé qu'une seule bouche.
Ils ont tous fêté leurs noces d'or, cinquante années de mariage, la grande messe, les discours, le repas avec la famille et les jeunes qui ne comprennent pas comment c'est possible parce que leur langue à eux, celle qui ne sait plus le patois, lèche de nouvelles lèvres chaque samedi soir, a envie d'explorer le monde. Ils ont à peine l'âge de conduire une mobylette mais ils savent déjà très bien s'y prendre avec leur langue, ils ont connu plusieurs fois l'amour, ça leur a même fait du chagrin. Des histoires de quelques jours, de quelques semaines. Alors toute une vie, ils n'imaginent pas bien. »
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Un premier roman très réussi, écrit avec délicatesse et poésie pour décrire la rudesse de cette vie rurale qui se duplique de génération en génération dans la ferme familiale où les bêtes occupent une place centrale.
le quotidien des membres de la famille est dur, les journées sont remplies de tâches répétitives épuisantes, vivre sous le même toit permet de veiller sur les ancêtres mais ne laisse guère liberté. L'avenir semble tout tracé pour les jeunes.

''La bâtisse est tout en longueur, une habitation d'un côté, une de l'autre, et au milieu une étable. le côté gauche pour les jeunes, ceux qui reprennent la ferme, le droit pour les vieux. On travaille, on s'épuise, et un jour, on glisse vers l'autre bout.''

J'ai adoré vivre près des vaches, les entendre meugler, sentir l'odeur du foin, découvrir le paysage autour de la ferme où les vaches vont pâturer.
Pour moi, cette lecture a été un grand bol d'air frais, le souvenir lointain de vacances d'été passées à la campagne dans une ferme isolée où plusieurs générations vivaient sous le même toit.
Je serai au rendez-vous pour le prochain roman de cette autrice que j'ai bien l'intention de suivre.
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Une famille peuplée de bêtes, dans les murs de la ferme comme dans les têtes. Rythmée par des gestes et des traditions paysannes transmises de génération en génération, on nait ici et on meurt ici. Un peu taiseux, les personnages sont comme le roman, ils disent peu mais révèlent beaucoup.

On appréhende cette famille comme on parcourt de la main une planche de bois travaillée par le temps. On y devine le temps passé et les souvenirs imprimés dans les veines, les accrocs, les failles aussi. Que ce que l'on voit actuellement est la somme de toutes ces époques vécues.

Du même bois, un si beau titre pour décrire aussi la notion de l'héritage, la parentalité, la transmission. Les femmes qui finissent par ressembler à leur mère, les "tares" familiales qu'on guette chez les enfants qui grandissent ou qu'on voit en soi même.

J'aurai tant aimé que le livre continue, approfondisse encore ces thèmes, les vies des personnages. Mais c'est aussi ça un bon livre, quand ça a un goût de trop peu, que c'est si bien écrit et prenant qu'on en redemande.
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Plongée dans une ferme ardéchoise où les souvenirs affleurent au fil des pages. Pépé et mémé, les bêtes, la nature, les petittou …
Récit tout en poésie, réflexion sur les racinesqui font de nous ce que nous sommes.
Ce livre est une berceuse, tendre et musical.
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Marion Fayolle écrit son premier roman sur le monde agricole avec beaucoup de beauté et de sensibilité.
Pas de prénom dans la narration, cela crée un lien dans cette famille trans générationnelle d'agriculteurs.
« C'est pas toujours facile d'être un petit tour, d'avoir en soi autant d'histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi »

Ce qui compte et ce qu'on lit c'est la pudeur de taiseux, le temps qui passe, la solitude, la dureté du travail contraignant, la transmission.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Le temps a été agréable à la lecture des mots de Marion Fayolle. Nous suivons la vie à la ferme à travers le prisme de la Gamine. Roman très contemplatif aussi bien des murs, des paysages que des habitants de cette ferme. Elle nous transmet avec délicatesse la rudesse de la vie à la ferme. Cette ferme unique mais qui parlera à tous. Ici, les générations vivent ensemble, se côtoient les Petitous et les vieillards, la transmission est importante, même avec le gamin qui n'est pas de la famille. Jusqu'au changement, l'abandon de cette vie de dur labeur. Les anciens peuvent-ils leurs en vouloir ? Eux, qui n'ont connu que ça.
Certains passages vous montent la larme à l'oeil
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Je découvre cette autrice avec ce premier roman. Les deux petites illustrations par semées dans le livre me donnent envie d'en connaître plus...
L'histoire de cette famille se construit par petites touches délicates et tendres qui racontent la vie pas toujours facile dans une ferme. On aurait envie de continuer l'aventure avec elle
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Un témoignage sur la vie de trois générations dans une ferme en France. Nous faisons connaissance de ces personnes qui vivent durement en contact permanent avec leurs bêtes, isolées en pleine campagne. Elles ne prennent pas de vacances, ne voyagent pas, prennent soin de leurs bêtes 7 jours sur 7.
A la fois un roman émouvant, un documentaire, un hommage aux fermiers d'antan.
L'auteur met aussi en avant des valeurs fondamentales comme l'accueil de l'autre avec ses fêlures, le sens de la famille, le vivre ensemble intergénérationnel, le respect, le bon voisinage, l'amour des bêtes.
Un petit bijou
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