Caramba, encore une lecture foirée ! Une fois de plus, je suis passée royalement à côté d'un roman, alors qu'il était conseillé par plusieurs blogueurs de ma connaissance.
Sur Babelio, la majorité des critiques sont positives, même…
Oui, mais voilà, je suis restée dubitative devant un tel récit, me paumant régulièrement, me demandant où j'avais mis les pieds.
Si mon précédent pavé (W3 – le mal par le mal) avait été lu facilement, dans celui-ci, je me suis embourbée assez vite, avant de m'extraire de l'ornière et puis d'y replonger ensuite.
L'écriture de
Jérémy Fel est facile à lire, le problème n'est pas venu de là, mais de son roman, mélange audacieux de roman policier, de roman noir, gothique, le tout assaisonné d'une sacrée dose de fantastique puisque l'assassin spécial du chapitre deux, jamais
Agatha Christie n'aurait osé le faire.
Ce roman est divisé en dix chapitres, chacun semblant indépendant des autres et donnant l'impression que l'on se trouve dans un recueil de longues nouvelles, chacune n'ayant aucun rapport avec la précédents. Oui, mais non, c'est plus complexe qu'un mélange de la réalité et de la fiction.
Il y a bien un fil rouge, ténu, qui relie le tout ensemble, la narration sautant dans le temps, avec les personnages, passant des ponts, mélangeant le tout, comme si l'auteur avait voulu me rendre soule avec son récit (ou que je lâche prise, ce que j'ai failli faire 36 fois) qui saute les époques et les lieux.
Les histoires s'entremêlent, les époques se chevauchent, les gens se croisent, le tout dans une atmosphère angoissante, puisque nous sommes avec le Mal sous toutes ses formes.
On pourrait dire qu'il s'agit d'une cartographie du Mal et que je n'avais pas le plan, ni de GPS, ni de petits cailloux blancs puisque j'ai loupé une partie des fils rouges, ce qui fait que je me suis perdue, que je me suis ennuyée, passant par des chapitres qui m'ont plu alors que d'autres m'ont laissées dans une torpeur littéraire qui a failli avoir raison de mon acharnement.
Le récit est assez violent, on a droit à tout : inceste, pédophilie, meurtres, cruauté, de barbarie nazie, de manipulations mentales, de tueur en série, de mère mettant leur enfant dans un four, de cannibalisme, de personnes se suicidant tous ensembles…
Un roman audacieux, je le conviens, mais qui ne me convenait pas du tout. Je conseillerai d'ailleurs aux futurs lecteurs et lectrices de l'aborder lentement, sans se presser, car si vous voulez le dévorer, il vous résistera et comme moi, vous passerez loin de lui…
J'avais l'esprit trop cartésien, sans doute, au moment où j'ai ouvert le livre. Ou alors, j'aurais dû regarder de plus près où je mettais les pieds, afin de ne pas me faire surprendre par un spectre, qui n'était pas celui de Scrooge.
C'est sombre, c'est tortueux, l'auteur ne se refuse rien, mélange les genres littéraires, nous faisant voir les racines du Mal, et moi, je suis resté en gare, laissant le train partir sans moi… Dommage, parce qu'il avait tout pour me plaire, ce roman mettant en scène divers prédateurs.
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