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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le parcours d'une jeune femme vers la liberté et l'indépendance
*
Mais quelle lecture saisissante et émouvante que j'ai passé durant ces derniers jours. Je m'attendais certes à un témoignage fort au vu de mon visionnage de l'adaptation en série TV (il y a quelques mois, sur Netflix, du même titre).
Alors, je précise tout de suite que cette adaptation, certes très bien réalisée, n'est pas entièrement fidèle au récit qu'en a fait l'auteure Deborah Feldman.
Même si cette série a réussi à capter l'essence même de la condition de l'héroine : le courage énorme qu'il a fallu à Deborah pour sortir de la communauté ultra-orthodoxe des Hassidim de New-York, malgré tout le conditionnement qu'elle a dû subir.
*
Encore une fois, la condition féminine est au coeur du problème : les femmes mariées n'ayant aucune liberté -de penser ni d'agir. On leur coupe l'herbe sous les pieds dès la petite enfance.
*
Le récit se déroule de manière linéaire débutant par l'enfance, l'adolescence, le mariage, la maternité puis le divorce et la fuite vers le monde extérieur (le nôtre).
Plusieurs fois ce triste état de fait m'a bouleversé, m'a indigné, révolté.
*
Cette succession de restrictions et d'interdictions n'empêchera pas Deborah de se cultiver (lire en cachette des textes laïques), de se battre pour la garde de son fils, puis écrire cet ouvrage pour faire connaitre ces aberrations et peut-être donner l'exemple à d'autres jeunes opprimés sous le joug des rabbins hassidiques.
*
D'ailleurs, hier soir j'ai visionné le reportage-documentaire "One of us" sur Netflix qui suit trois jeunes s'émancipant de cette communauté. Poignant!
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C'est le livre qui a inspiré la minisérie "Unorthodox" qui connaît un grand succès actuellement sur Netflix.
Le roman (et la série) nous font découvrir une communauté fermée et peu connue, la communauté Satmar, communauté fondée par Rabbi Joël Teitelbaum, décédé en 1979. Il était rabbin de la ville de Satu Mare ("Sainte Marie" en hongrois) ce qui a donné le nom de Satmar.

L'héroïne du roman, Deborah, vit à Williamsburg (New York) dans cette communauté.
Déborah se sent vite à l'étroit. Elle reçoit une éducation très stricte chez ses grands-parents, et même si sa grand-mère Bubby l'entoure d'affection, Deborah regrette l'absence de ses parents, son père souffrant de maladie mentale et sa mère dont elle découvrira plus tard les causes de son éloignement.

Dans la vie de Deborah tout est contrôlé. Bien peu de liberté. Pas de fréquentations, quasiment pas de lectures autorisées.
La langue pratiquée dans cette communauté est le yiddish et Deborah devra plus tard s'investir beaucoup pour manier parfaitement la langue anglaise.

Très vite on la fiance et elle se marie à 19 ans, avec un mari qu'on a choisi pour elle et qu'elle n'aura quasiment pas vu avant le mariage.
Souffrant beaucoup de la pression sociale et familiale autour de son mariage, Deborah ne pourra avoir des relations intimes avec son mari qu'au bout de un an.

Très vite, une grande incompréhension règne entre eux. Deborah n'a qu'un désir, s'émanciper, et offrir à son fils une vie de liberté, loin de la communauté.

C'est un livre très dur, qui nous montre le "conditionnement" que peuvent subir les jeunes filles et jeunes hommes, à qui on donne peu de choix.
Plus tard Deborah se réjouira que son fils s'épanouisse dans la religion juive tout en ayant pu marquer ses distances avec la communauté satmar.

Un livre dur car il montre le cheminement d'une jeune femme à la conquête de sa liberté et qui doit lutter contre des interdits sociaux et religieux.
L'auteure, à la sortie de ce livre, a reçu beaucoup de lettres d'injures, étant parfois même comparée à Goebbels!
Ce roman représente aussi un travail de reconstruction.
On s'attache à ces personnages de la communauté qui mènent une vie toute tracée mais très dure car tout est codifié, même les moindres détails de la vie privée.
La grand-mère de Déborah représente une femme forte, qui a connu les horreurs de la guerre et des camps, et qui a une autre manière de vivre cette vie de communauté.
Un très beau livre, en complément de la remarquable série.
Le livre est disponible en anglais et ne sera disponible qu'en juillet dans sa traduction en français.
Néanmoins cela se lit très bien en anglais....
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Qui mieux qu'une ancienne Hassidique peut conter ses racines, sa vies, ses espoirs , sa consternation et sa détresse.
elle est différentes et donc va choisir sa voie plutôt que de se laisser imposer sa vie.
fort, puissant, historique
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Ce livre est un récit très touchant et captivant qui montre la force de caractère impressionnante de l'autrice. Elle a un style direct et sans fard pour parler de la communauté religieuse où elle a grandi mais, malgré tout ce qu'elle a vécu, on ne sent pas de rancoeur ou d'amertume contre sa famille et ce milieu. Je n'aime pas juger les croyances religieuses mais, dans ce cas, j'ai trouvé que la communauté Hassidique Orthodoxe est un milieu particulièrement malsain et glaçant, où l'autrice s'est sentie enfermée et réprimée, malgré quelques bons moments.
Le récit s'attarde aussi sur l'histoire de cette communauté et, moins en profondeur, les différents courants du Judaïsme et j'ai trouvé ces passages plus historiques particulièrement intéressants, notamment les mécanismes de reconstruction de l'identité d'un peuple après la Shoah.
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Comme beaucoup, c'est la série Netflix du même nom qui m'a fait découvrir le livre. Cependant, les deux se différencient par les événements qu'ils relatent. En effet, le livre suit le parcours de Deborah Feldman de son enfance à l'écriture de ce livre, tandis que la série se focalise plus sur son passage à l'âge adulte.

« Pourquoi me suis-je décidée à prendre la parole ? Il fallait que quelqu'un le fasse, et il s'est trouvé que ç'a été moi ».

Deborah Feldman est née aux Etats-Unis, dans une communauté hassidique. C'est au sein de cette communauté qu'elle évolue, mais en grandissant des doutes naissent dans son esprit, peut-être étaient-ils là depuis toujours, puisque l'autrice et narratrice du roman a un certain esprit critique et a beaucoup de recul par rapport à son histoire, et ce même en relatant son enfance. le mariage arrangé de Deborah va accentuer ses doutes et sera l'un des déclencheurs de sa fuite vers une nouvelle vie, celle qu'elle a décidé de vivre et qu'elle s'est crée pour elle-même.

« Si on vous demande un jour d'être quelque chose que vous n'êtes pas, j'espère que vous trouverez le courage d'élever la voix pour protester ».

Unorthodox offre un témoignage bouleversant et permet au lecteur de découvrir une communauté très secrète. J'ai frissonné à de nombreux moments et j'ai été très touchée par le courage de l'autrice/narratrice, elle possède un style d'écriture qui lui est propre, accentuant ainsi l'authenticité du roman. Il s'agit d'une autobiographique percutante autant par sa justesse que par la violence des événements relatés. J'espère que Deborah Feldman vit désormais la vie dont elle rêvait et dont on a essayé de la priver.
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C'est l'histoire autobiographique de Deborah Feldman dans sa communauté hassidique et son parcours vers la liberté en rejetant ses origines. Un roman que je tenais absolument à lire avant de regarder la mini-série sur Netflix qui s'en inspire. Unorthodox a été une lecture vraiment intéressante et inspirante qui m'a beaucoup appris.

Deborah Feldman est née dans une famille juive hassidique ultra-orthodoxe. Elle explique l'origine de cette communauté appelé Satmar, qui vu le jour après l'holocauste des nazis en Europe. Les survivants se sont installés à Brooklyn et vivent dans un monde à huit-clos avec leurs propres dogmes très stricts. Ils ont leur propre langue le Yiddish, des règles culinaires et vestimentaires, ainsi que de nombreuses traditions et normes morales à suivre. C'est dans ce quotidien, que grandit Devoireh confrontée à la défaillance de son père et au départ de sa mère. Elle est élevée par ses grands-parents paternels Zeidy et Buddy ainsi que sa tante Chaya. Ainsi, on va suivre tout le parcours de la jeune femme depuis son enfance, où déjà on sent son désir d'échapper à tout ce qui constitue sa communauté.

Elle nous décrit les éléments marquants de son existence, ainsi que les temps forts de sa vie dans cette communauté ultra religieuse. Elle fait prendre conscience au lecteur de la sensation de manque d'air qu'elle a souvent pu ressentir en grandissant. La jeune Devoireh a toujours eu une soif d'apprendre, curieuse de tout, toujours en questionnement sur la vie, le monde autour d'elle mais surtout sur le monde à l'extérieur de la communauté. Elle ne s'est jamais complètement sentie à sa place dans son univers, c'est le vilain petit canard de la famille. En grandissant, à travers les épreuves qu'elle va vivre, qui lui sera imposé, avec la solitude et le rejet, un gouffre de plus en plus large s'insinuera entre sa famille, sa communité et elle. Jusqu'à prendre la décision de partir !

Au fil de ma lecture, j'ai appris à connaitre la jeune femme et à la comprendre tout au long de son évolution. Je dois dire qu'au début j'ai eu du mal à m'attacher à elle par rapport au récit de son enfance. de plus, elle s'attardait beaucoup sur les traditions et rites religieuses du quotidien, avec beaucoup de détails à mon goût. Mais j'ai fini par m'y habituer, par comprendre la démarche de l'autrice, en nous racontant tout depuis son enfance. Cela permet au lecteur d'apprécier tout son cheminement personnel, de son jeune âge, à devenir mère, jusqu'à la rupture. Tout d'abord, à travers l'intimité familiale hassidique, en essayant d'être une bonne fille et se conformer aux règles pour faire plaisir à ses grands-parents, et sa tante. Mais également à travers son émancipation clandestine pour se cultiver, se rend compte avec courage qu'elle n'est pas faite pour ce milieu et se questionner sur son avenir, tout en essayant de trouver sa place et son identité propre pour s'épanouir.

Un témoignage dur, bouleversant et révoltant, mais nécessaire afin de briser le silence et de lever le voile sur cette communauté juive hassidique très sectaire, qui règle les moindres détails de la vie ces membres de manière très intrusive. Certaines pratiques m'ont mise mal à l'aise, indignée par leur origine et leur justification. J'ai particulièrement été touchée par cette jeune femme, qui m'a impressionnée par sa force et son courage. Il faut une grande force morale pour briser les chaines qui lient à une telle communauté. Je me suis sentie très proche d'elle à certains moments de son parcours, comme lors de son impuissance face à ses angoisses et ses crises d'anxiétés. Ses mots ont fortement résonné en moi !

Ce livre autobiographie est aussi un récit initiatique, une quête de soi vers la liberté, une ode à l'authenticité et à la résilience. Une lecture vraiment intéressante, qui fait réfléchir, marque les esprits et m'a beaucoup appris. La mini-série sur Netflix, aussi remarquable que le livre, diffère sur certains points par rapport au livre, mais s'en inspire tout de même grandement. Elle démarre au moment de la fuite d'Esther (oui ils ont changé les noms), contrairement au livre qui finit à peu près à ce moment-là. J'ai d'autant apprécié le livre qui m'a permis d'avoir une vue d'ensemble et plus complète de la vie de Deborah Feldman. Je vous le recommande chaudement !
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Il faut du courage pour s'éloigner des siens, il faut une force morale hors du commun pour briser les carcans d'une communauté centrée sur elle-même et qui règle les moindres détails de notre vie, il faut de l'intelligence pour s'imaginer qu'il existe autre chose, et s'ouvrir aux "étrangers"... C'est toute l'histoire de Deborah Feldman, née dans la communauté juive hassidique de Satmar à New York, élevée par ses grands-parents paternels, suite au divorce de ses parents, confrontée à la défaillance de son père et au départ de sa mère... C'est magistral, pas forcément par le style (mais on sait que l'auteur a pour langue maternelle le yiddish, et qu'elle écrit malgré tout en anglais), mais par le contenu : la découverte de ces hassidiques, marqués par la Shoah d'une manière que l'on aurait du mal à concevoir ; cette enfant qui a soif d'apprendre, qui a conscience de ce qui est juste et de ce qui ne l'est pas, ce désir de révolte chevillé au corps, contre ces règles qui nous paraissent hors du temps, son cheminement vers la rupture pour offrir une autre vie à son fils... En plus d'être une autobiographie,ce livre est un récit initiatique, une quête vers un autre monde, un autre soi... #netgalleyfrance #unorthodox
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J'ai découvert Unorthodox grâce à la série Netflix et j'ignorais alors que l'histoire était inspirée d'un livre. Lorsque j'ai découvert cette autobiographie, je n'ai pas hésité à vouloir la lire.
Je me suis aperçue rapidement qu'il y avait des différences entre le livre et la série. Néanmoins, la série a su restée fidèle au plus gros de l'histoire.
Unorthodox aborde la vie au sein de la communauté juive hassidique de Satmar. Mon ressenti est que c'est une communauté assez fermée qui perpetue inlassablement les mêmes traditions où la femme n'est pas l'égale de l'homme. Elle est sensée offrir à son mari une descendance nombreuse et s'occupper du foyer (peu d'entre elles travaillent). C'est au sein de cette secte qu'évolue Deborah. Très jeune, elle est éprise de liberté et c'est ainsi qu'elle "sort du rang" en lisant en secret des livres anglophone interdits par sa communauté.
Contrairement à la série, le livre aborde davantage la vie de Deborah avant qu'elle ne quitte la communauté hassidique. Bien que cela m'est rendue perplexe au début, j'ai trouvé cela fort intéressant. Cela permet de connaître davantage cette communauté et le parcours de Deborah.
J'ai été touché par cette jeune femme qui m'a impressionné par sa force et son courage. Sa vie est loin d'avoir été un long fleuve tranquille. Bien qu'elle ait reçu des insultes lors de la parution de son livre, je trouve nécessaire qu'elle le publie. Cela permet d'ouvrir les yeux sur cette communauté et peut-être aider d'autres jeunes femmes à s'émanciper si elles le désirent.
Je pense qu'Unorthodox mérite d'être lu par le plus grand nombre.
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Lecture assez boulversante... Deborah Feldman y décrit sa quête de liberté, d'indépendance et d'authenticité. Malgré quelques passages un peu longs du fait d'une narration très "chronologique", j'ai été passionnée par ce témoignage.
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Alors , je me suis lancé dans ce roman car j'ai découvert au départ la série, comme beaucoup je pense :)

Autant vous dire que j'ai eu du mal avec la série, car elle m'a énormément touchée. Et bien ,pour le roman, c'est pareil , surtout quand on sait que c'est autobiographique !J'avais encore plus l'impression d'être immergée dans cette communauté où la foi est vraiment la seule chose qui importe , elle passe avant la condition humaine ! Ils sont une communauté unie, avec leur propre langue, leurs propre règles, ils ne font pas parti du commun des mortels ...

N'ayant aucune conviction religieuse , je fais ce que je veux, je ne m'imice pas dans la vie des autres , et je suis solitaire ,ce fut vraiment une douleur de lire ce roman . J'y ai ressenti énormément de souffranceet de désarroi..

J'ai vraiment apprécié la "petite Deborah " qui n'est autre que l'auteure elle même. Elle se sent différente, elle est différente, forte et tient tête à sa communauté.

Bref, un roman dur et beau à la fois .
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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