C'est le livre qui a inspiré la minisérie "
Unorthodox" qui connaît un grand succès actuellement sur Netflix.
Le roman (et la série) nous font découvrir une communauté fermée et peu connue, la communauté Satmar, communauté fondée par Rabbi Joël Teitelbaum, décédé en 1979. Il était rabbin de la ville de Satu Mare ("Sainte Marie" en hongrois) ce qui a donné le nom de Satmar.
L'héroïne du roman, Deborah, vit à Williamsburg (New York) dans cette communauté.
Déborah se sent vite à l'étroit. Elle reçoit une éducation très stricte chez ses grands-parents, et même si sa grand-mère Bubby l'entoure d'affection, Deborah regrette l'absence de ses parents, son père souffrant de maladie mentale et sa mère dont elle découvrira plus tard les causes de son éloignement.
Dans la vie de Deborah tout est contrôlé. Bien peu de liberté. Pas de fréquentations, quasiment pas de lectures autorisées.
La langue pratiquée dans cette communauté est le yiddish et Deborah devra plus tard s'investir beaucoup pour manier parfaitement la langue anglaise.
Très vite on la fiance et elle se marie à 19 ans, avec un mari qu'on a choisi pour elle et qu'elle n'aura quasiment pas vu avant le mariage.
Souffrant beaucoup de la pression sociale et familiale autour de son mariage, Deborah ne pourra avoir des relations intimes avec son mari qu'au bout de un an.
Très vite, une grande incompréhension règne entre eux. Deborah n'a qu'un désir, s'émanciper, et offrir à son fils une vie de liberté, loin de la communauté.
C'est un livre très dur, qui nous montre le "conditionnement" que peuvent subir les jeunes filles et jeunes hommes, à qui on donne peu de choix.
Plus tard Deborah se réjouira que son fils s'épanouisse dans la religion juive tout en ayant pu marquer ses distances avec la communauté satmar.
Un livre dur car il montre le cheminement d'une jeune femme à la conquête de sa liberté et qui doit lutter contre des interdits sociaux et religieux.
L'auteure, à la sortie de ce livre, a reçu beaucoup de lettres d'injures, étant parfois même comparée à Goebbels!
Ce roman représente aussi un travail de reconstruction.
On s'attache à ces personnages de la communauté qui mènent une vie toute tracée mais très dure car tout est codifié, même les moindres détails de la vie privée.
La grand-mère de Déborah représente une femme forte, qui a connu les horreurs de la guerre et des camps, et qui a une autre manière de vivre cette vie de communauté.
Un très beau livre, en complément de la remarquable série.
Le livre est disponible en anglais et ne sera disponible qu'en juillet dans sa traduction en français.
Néanmoins cela se lit très bien en anglais....