Il est toujours ennuyeux de dire que l'on a pas aimé un livre reçu en partenariat, et pourtant, je me suis beaucoup ennuyée à sa lecture. Pour moi qui suis une grande dévoreuse de livres, je peinais à avancer, laissant le livre au bout d'une page, le reprenant, m'astreignant à avancer davantage dans ma lecture. Jusqu'à la moitié du livre, j'avais vraiment l'impression qu'il ne se passait pas grand chose, ou plutôt qu'ils se passaient tout de même des événements, mais que personne ne semblait véritablement géné par les morts qui, malgré tout, s'accumulaient.
Le premier souci reste pour moi le titre : les soeurs
Mitford n'enquêtent pas, c'est Louisa, leur ancienne bonne d'enfants devenue domestique au service exclusif de Diana, désormais mariée, qui enquête. Les soeurs
Mitford apparaissent d'ailleurs comme fort peu sympathique dans cet opus (je ne sais pas ce qu'il en est dans les deux précédents) mis à part Pamela, qui n'a pas le rôle principal : elles sont toutes entières tournées vers les mondanités. Diana en particulier pense plus particulièrement à la soirée à laquelle elle ira, craint particulièrement d'en manquer une, n'hésite pas à sortir sans son mari - tant qu'elle a un chaperon - va chez les couturiers, passe beaucoup de temps à choisir les accessoires indispensables pour sa robe (et la liste est longue). Elle va à Londres, puis dans sa maison de campagne, se rend à Venise. La préoccupation majeure de ses mondains de l'entre-deux-guerre est d'éviter, voire d'étouffer le scandale. Une servante meurt, en tombant du plafond ? C'est un accident, n'allons pas plus loin. Un mondain, après une soirée de beuverie, meurt ? Réaction allergique, voyons ! Pas d'autopsie, on pourrait découvrir qu'il se droguait - et qu'est-ce que cela changerait ? Une actrice prometteuse succombe à son tour ? Pas d'autopsie non plus, ménageons la famille - sauf que, à la moitié du roman, la famille réagit, elle, et demande une autopsie, c'est enfin le début de l'intrigue. Elle reste cependant assez lente à se développer, la vie privée des personnages, ce qu'ils cherchent à cacher, à eux-mêmes, aux autres, occupe plus d'importance que le récit policier lui-même. Et pourtant, Guy et Mary sont des policiers sympathiques, qui doivent faire avec les limites imposées par la place dans la société des personnes qu'ils doivent interroger, par les peurs de certains et par les réticences d'autres - comme si, finalement, le respect des apparences et des conventions, dans cette société qui veut pourtant évoluer, était plus important que tout.
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