J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman, après un début de l'intrigue rapide, celle-ci est ralentie par les entrées en scène successives de pas mal de personnages. J'avais l'impression que cela serait sans fin, en plus chacun d'eux connaissait les autres au moins par une relation en commun, ce qui est assez étonnant pour une vil
le de la tail
le de
Norilsk ! Les informations sur la ville, son passé, son histoire ont un petit côté un peu trop didactique (d'autant plus étonnant que Cyril
Férey a écrit juste avant
Norilsk, consacré à son voyage), mal imbriqué à mon goût dans la narration. On dirait presque de longues notes, et cela rend l'intrigue un peu poussive. Et puis il y a un moment, à peu près au tiers du récit, j'ai été accrochée, l'intrigue a pris, sinon de la vitesse, du moins de la complexité. Impossible aussi de ne pas finir par s'attacher à certains personnages. L'intrigue a beau ne pas être très complexe, la fin est plutôt inattendue pour pas mal de personnages. Je m'attendais à mieux côté immersion dans un milieu étranger de la part des critiques sur les romans de Cyril
Férey. de ce point de vue «
De bonnes raisons de mourir» de
Morgan Audic ou «
Enfant 44» de
Tom Rob Smith sont mieux réussis. Mais ils ne se passent pas à
Norilsk, presque plus dépaysante que Tchernobyl. Et puis c'est toujours à cause de la façon dont les infos sur
Norilsk et sur la transition Russie/URSS sont intégrées. Abstraction faite de cela, atmosphère et climat (à tous les sens du terme) sont bien rendus. C'est glauque, désespéré et désespérant à souhait (l'espoir relève des étincelles), plus gris que noir d'ailleurs, couleur neige sale, glacé et glaçant (
lëd veut dire glace en russe et se prononce liot). Bref, avec ce roman le lecteur comprend que la Russie de contemporaine n'est pas très différente de l'URSS de la période de stagnation, avenir radieux en moins ! Et au final un beau roman social contemporain qui fait la part belle à l'écologie (ceci dit la vil
le d'Oulan-Bator est encore plus polluée, parce que c'est une vil
le de yourtes chauffées au … charbon!)