Citations sur Mapuche (218)
Un poème. Le premier. Pour elle... Jana tint le trésor de papier entre ses doigts tremblants : non, Daniel Calderon n'était plus seul, son fils aussi avait le duende. Ruben, démonté mille fois, remonté par miracle, Ruben, un spectre amoureux qu'elle aimait à balles réelles.
" En croyant remplir les temps morts, on créait des espaces vides. "
... fille d’un peuple sur lequel on avait tiré à vue dans la pampa… les chrétiens n’avaient pas fait de quartier… huit cent mille morts.
Un paternalisme phallocratique qui puisait son idéologie dans le catholicisme, étendu à toute la société : trois cent quarante camps de concentration et d'extermination opérationnels répartis sur onze des vingt trois provinces du pays, pour une efficacité maximum - quatre-vingt-dix pour cent de la population incarcérée n'avait jamais revu le jour...
…..c'est avec sa sale gueule qu'Anita se réveillait tous les matins. "Rendez-vous à O.K Corral", comme elle disait. Ce nez aquilin qu'elle voyait tordu, ses yeux trop petits, sa peau trop blanche, ses lèvres en papier à cigarettes, Anita avait du mal à supporter cette figure neutre, statique, voire dissymétrique, qui n'obéirait aux canons d'aucune époque,. Anita fuyait les miroirs sous son masque à sourire , le reflet des vitrines, comme si sa "sale gueule " prenait toute la place. Les garçons d'ailleurs ne s'y trompaient pas: s'ils la suivaient dans la rue et la sifflaient parfois, aucun ne se retournait sur son passage.
Anita vivait de dos.
Côté pile.
Elle avait perdu la face.
— O.K. ! rugit-il à l’intention du pilote.
L’homme dressa le pouce en guise d’assentiment.
Le vent fouettait son visage ; Parise saisit le corps endormi par les aisselles et ne put s’empêcher de sourire.
— Allez, va jouer dehors, mon petit…
Il allait basculer le paquet sur la zone de largage quand une lueur jaillit des yeux ouverts — une lueur de vie, terrifiée.
Le colosse tangua dans la tourmente, pris de stupeur et d’effroi : shooté au Penthotal, le paquet n’était pas censé se réveiller, encore moins ouvrir les paupières ! Était-ce la Mort qui le narguait, un jeu de reflets nocturnes, une pure hallucination ? ! Parise empoigna le corps avec des frissons de lépreux, et le précipita dans le vide.
Ecrasés militairement lors de la Grande Battue à travers la pampa, tirés comme des lapins à coups de Remington, livrés aux écoles religieuses ou comme esclaves aux estancieros qui s'étaient partagés leurs terres, parqués, acculturés appauvris, réduits au silence, mentant sur leur origine lors des rares recensements, oubliant leur culture, les Mapuche avaient traversé le siècle comme des ombres.
Des fantômes; En rayant vingt-cinq ans de traités signés avec l' Espagne, la Constitution de 1810 avait purement et simplement nié les Mapuche, les "gens de la terre" qui vivaient en nomades ici depuis deux mille ans.
L'icône nationale, Juan Peron, avait reçu une somme considérable en vendant huit mille passeports aux agents de l'Axe alors en fuite.
De nombreux officiers nazis avaient ainsi formé les militaires et les policiers argentins, des brochures circulaient dans les casernes.
Outre des instructeurs, les plus grands criminels de guerre avaient transité par le pays Mengele, Boorman, qu'on disait propriétaire du trésor nazi, Eichmann, dont la maison donnait sur un cimetière juif.
Leurs ennemis les appelaient les Araucan, ceux qui ont la rage.
Quel livre ! C'est plus qu'un polar, car il décrit les problèmes vécus par l'Argentine, les enlèvements, les massacres durant la dictature des généraux. j'attends d'avoir fini mais au bout de 300 pages je crois être capable de dire que c' est un très bon livre