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Citations sur Mapuche (218)

L'élastique de la cagoule me compressait le crâne, me sciait à petit feu, une douleur lancinante, insupportable ; des larmes coulaient toutes seules la nuit, ou le jour, je ne savais plus, le temps s'était dissous, pendu, une vie morte – la folie qui bientôt ne rôde plus mais rampe, guette, à l'affût de la moindre défaillance, pour m'emporter comme un mouton dans ses serres. Je sentais la présence des autres détenus à travers les murs, comme moi dépossédés de leur nom, de leurs droits, devenus de simples matricules qu'on tourmentait à volonté, l'univers abstrait des questions où la soumission valait la survie, le ragoût immonde qu'on nous servait, les terreurs nocturnes quand on nous réveillait à l'improviste pour nous battre, cravache, bâtons, fouet, prises de karaté, la technique du sous- marin, pendus par les pieds avec un linge sur le visage et précipités dans une baignoire remplie d'eau glacée : le choc, l'asphyxie, la douleur de l'eau dans les poumons, une mort par étouffement. Des médecins étaient chargés de ramener le noyé à la vie, pour mieux recommencer, une fois, dix fois, des morts à répétition, et puis les chiens d'attaque dressés pour tuer qu'on lâchait sur de pauvres bougres à qui ne restaient que les os, mes voisins que je découvrais quand on nous sortait des cellules pour les tabassages collectifs, les brûlures de cigarette, l'eau bouillante, le fer rouge, on coupait, balafrait, tailladait, écorchait vif, les nouvelles arrivantes à qui on donnait le choix entre la gégène ou le viol collectif, les vexations sadiques, systématiques, assis par terre sans avoir le droit de s'adosser au mur de la cellule, du lever six heures au coucher vingt heures, quatorze heures à tenir dans cette position, ceux qui tombaient étaient battus, ceux qui parlaient étaient battus, ceux qui tournaient la tête étaient battus, et puis les détenus qu'on obligeait à se bagarrer sans retirer leur cagoule, cet ouvrier, matricule 412, qu'on avait littéralement oublié dans sa cellule, victime d'un problème administratif, et qui était mort de soif et d'épuisement, les humiliations raffinées, les coups encore, gratuits, la même routine qu'on infligeait pour nous punir d'être nés les cheveux longs, de porter des lunettes, de sortir en boîte de nuit...
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Un slogan était affiché au-dessus d'une lame vintage : ''Ne pas créer des modèles de vie, mais des vues modèles''.
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💫 Jana étudiante aux beaux-arts de Buenos Aires laisse ses émotions s'exprimer dans ses sculptures d'acier .Sans ressources elle se prostitue et rencontre Paula un jeune travesti.
La police retrouve un corps émasculé il s'agit de Luz un ami de Paula, l'enquête n'intéresse personne et les deux amis contactent un détective privé.
Rùben Calderon qui a perdu son père et sa sœur dans de tristes circonstances enquête sur la disparition de la fille d'un riche entrepreneur.
Son enquête sur les Abuelas et l'enquête menée en parallèle va révéler des similitudes.
💫 J'ai découvert la triste histoire de ce pays l'Argentine un pays traumatisé par la dictature et la crise financière du début des années deux mille qui l'amène à la banqueroute.
La population n'en sera que plus affectée, appauvrie règne la dictature suivie d'enlèvement d'assassinat et de barbarie humaine.
Je découvre aussi ce peuple Mapuche qui vit aux confins du Chili et de l'Argentine.Un peuple torturé massacré décimé par les colons blancs.
Même si certaines scènes sont vraiment déchirantes l'enquête est passionnante.
C'est un roman noir au thème politique et social très marqué,des peuples écorchés.
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Il n'y a pas de prison chez les Mapuche, que des réparations.
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La Mapuche ne réagit pas, bras croisés, ses grands yeux noirs en chute libre.
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Jana ne savait plus quoi penser. Le monde avait changé d'axe, de couleur - gris anthracite, poudré de myosotis.
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... tandis que Daniel nouerait des liens avec les comités de résistance à la dictature,réfugiés politiques pour la plupart, qui tentaient d'alerter les défenseurs des Droits de l'Homme sur la réalité du pays à l'approche du Mundial. France, terre d'accueil pour les exilés argentins ; Daniel avait convaincu l'actrice Simone Signoret de devenir le porte-parole de leur combat auprès des médias -...-et Danielle Mitterand d'user de son influence dans les sphères politiques, dont l'ancienne résistante connaissait les arcanes.
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Parmi les cinq cente bébés volés durant la dictature, beaucoup n'étaient pas répertoriés à la BNDG, la banque génétique. La plupart de leurs parents n'avaient jamais réapparu, pulvérisés à la dynamite, brûlés dans des centres clandestins, incinérés dans les cimetières, coulés dans le béton, jetés des avions : sans corps exhumés ni recherchés par les familles, ces enfants resteraient à jamais des fantômes.
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Des heures que Jana se morfondait dans sa tour d’ivoire, à ressasser les mêmes angoisses. Elle avait surfé sur Internet mais la presse ne parlait pas des cadavres, de l’enlèvement de Miguel, du meurtre de la blanchisseuse. Trop tôt ? La Mapuche tournait comme un fauve en cage. Impossible de lire, de trouver une télévision, de se concentrer sur quoi que ce soit. Elle avait écouté de la musique, croyant se calmer : Godspeed You, Barn Owl, The Morn’Omina, Lusmord, Glass, Marc Sens, la discothèque de Ruben était pleine de musiques sans texte, allant du tragique au sinistre en passant par l’aérien et le déstructuré électronique. Le reflet de son âme ? Elle s’était réveillée au moment où il partait, n’ayant visiblement pas dormi de la nuit, la priant de rester là, enfermée à double tour, jusqu’à son retour… Le soleil déclinait sur les toits de la rue Peru quand Jana entendit le cliquetis des clés dans la serrure.
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Il dévisagea son ami journaliste.
- Argent, politique, pouvoir : tu me demandes de mettre les mains dans la merde, résuma-t-il.
- Tu es le seul qu’elle n’éclabousse pas.
Ruben secoua la tête – tu parles.
- Maria Campallo ne donne plus signe de vie, insista Carlos, la voix plus grave. Peut-être qu’elle se cache, qu’on lui a dit de se taire, de changer d’air, je ne sais pas. Aide-moi à la retrouver.
Le sexagénaire écrasa son cigarillo dans le cendrier de marbre. Leurs verres étaient vides sur le bois patiné.
- Il me faudrait des renseignements sur Campallo, soupira Ruben, sa fille… je n’ai rien.
Carlos tira une enveloppe kraft de son veston.
- Tout est là, dit-il.
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