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Citations sur Zulu (97)

A l'instar de la violence, l'Afrique du Sud était ravagée par le VIH. Vingt pour cent de la population porteuse du virus, une femme sur trois dans les townships, et des perspectives effrayantes : deux millions d'enfants perdraient leur mère dans les années à venir et l’espérance de vie, qui avait déjà baissé de cinq ans, allait perdre quinze ans de plus, et tomber à quarante ans à l'horizon 2020. Quarante ans...
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Quarante-deux ans : elle passerait bientôt le cap de la fécondité. Encore quelques années, songeait-elle, et ce serait fini de la croupe éblouissante roulée dans l'hypnose, les promesses de lointains ailleurs, les baisers implacables à l'autel des blablas. (p 71).

François était parti en douce, rejoindre ses copains beatniks (comme son père les appelait), une bande de drogués au droit-de-l'hommisme et à la marijuana, qui avait fini de l'endoctriner avec leurs utopies égalitaires - égalitaires mon cul, fulminait le colonel : comme si les Noirs étaient capables d'égalité ! Il suffisait de voir l'Afrique, l'Afrique et ses yeux cernés de mouches :roitelets en képi s'appropriant les richesses du pays pour leur clan, empereurs en stuc, chefs de guerre cupides et sanguinaires, ministres laveurs de vitres, populations affamées et ignares qu'on déplaçait comme du bétail ! Les Noirs au pouvoir étaient immatures, violents, menteurs, incompétents, déculturés : ils n'avaient rien à apprendre aux Blancs, l'esprit de liberté et d'égalité moins que tout.
(p 159)
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— Tu as peur, petit homme ? … Dis : tu as peur ?
Ali ne répondait pas — trop de vipères dans la bouche
— Tu vois ce qui arrive, petit Zoulou ? Tu vois ?!
Non, il ne voyait rien. Ils l’avaient saisi par la racine des cheveux et tiré devant l’arbre du jardin pour le forcer à regarder.
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Après avoir expérimenté en Irak des drogues accentuant la vigilance des soldats, les militaires espéraient voir, dans un avenir proche, des troupes partir au combat chargées de médicaments accroissant l'agressivité, la résistance à la peur, la douleur et la fatigue, tout en agissant, via un effacement sélectif de la mémoire, sur la suppression des souvenirs traumatiques.
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Le Jardin Botanique était vide à cette heure, l'aube encore un souvenir. Neuman marcha sur la pelouse taillée à l'anglaise, ses chaussures à la main. L'herbe était tendre et fraîche sous ses pieds. Les feuillages des acacias frémissaient dans l'obscurité. Neuman rabattit les pans de sa veste et s'agenouilla près des fleurs.
"Wilde iris (Dictes grandiflora)", disait l'affichette. Il y avait encore les rubans de la police, qui battaient dans la brise...
On n'avait pas retrouvé le sac de Nicole sur les lieux du crime. Le tueur l'avait emporté. Pourquoi ? L'argent ? Qu'est-ce qu'une étudiante pouvait avoir dans son sac à main ? Il leva les yeux vers les nuages affolés qui filaient sous la lune. Le pressentiment était toujours là, omniprésent, qui lui comprimait la poitrine.
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Les contraintes éthiques et juridiques s'avérant trop rigoureuses dans les pays riches, les labos avaient délocalisé leurs essais cliniques dans les pays "à bas coup" - Inde, Brésil, Bulgarie, Zambie, Afrique du Sud - où les cobayes, pour la plupart pauvres et sans soins, pourraient bénéficier des meilleurs traitements et d'un matériel de pointe en échange de leur collaboration. Des milliers de patients devant être testés avant qu'un médicament ne soit validé, les labos avaient sous-traité les essais cliniques aux organismes de recherche sous contrat.
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Pas de terrain d'entente.
Aucun devenir ensemble.
Autant courir après le désert.
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Les exclus étaient repoussés vers les périphéries des mégapoles réservées aux gagnants d'un jeu anthropophage où télévision, sport et pipolisation du vide canalisaient les frustrations individuelles, à défaut de perspectives collectives.
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Ali ne dormirait pas. Ni ce soir ni demain. Les cachets étaient sans effet, sinon à traîner ce goût de pâte molle dans la bouche ; insomnies chroniques, désespoir, phénomènes compensatoires, désespoir, son cerveau tournait en boucle. [...] Il y avait ce monstre froid au fond de lui, cette bête impossible à recracher ; il pouvait lutter, nier, faire que chaque matin soit le premier plutôt que le dernier, il menait une guerre perdue d'avance.
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Le Président Mandela avait mis fin aux massacres mais le monde, au fond, n'avait fait que se déplacer : l'apartheid aujourd'hui n'était plus politique mais social.
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