Soulignons particulièrement l'allocution de M. Hacene, délégué financier de Kabylie dont les termes furent empreints de cordialité et de gratitude dont voici quelques extraits: " La France, pays de liberté et de tolérance a porté dans toutes les colonies, la paix la sécurité, le bien-être, tout en respectant la religion et les traditions des habitants (...) La France, qui partout où flotte le drapeau tricolore manifeste ses sentiments de bonté et de générosité à l'égard de ses enfants d'adoption. (…) L'entente la plus complète règne entre les colons et nous. A leur contact, nous avons appris à aimer la terre. C'est la colonisation qui a fait la richesse du pays."
Chers confrères, nous voici au milieu des vestiges romains de Tipasa. Tipasa est le meilleur signe de notre légitime présence ici. Ce que vous voyez là est largement antérieur à l’Islam. Les romaines possédaient ce pays bien avant les arabes. Ils en ont fait le grenier à blé de Rome pendant des siècles. La conquête arabo-islamique n’a été qu’une parenthèse sur cette terre qui borde la partie sud du Mare Nostrum. C’est un juste retour des choses que nous soyons maintenant les maîtres.
"Le centenaire !... Ces fêtes sont une insulte aux indigènes !" (p. 56)
"Ce pays s’est construit comme s’il y avait eu une volonté secrète d’en exclure les propres habitants." (p. 56)
"Mais il faudra tout de même donner un jour des droits aux Arabes qui ont versé leur sang pendant la guerre et dont les spoliations vous ont enrichies."(p.29)
"Monsieur il ne faut pas m’appeler comme ça. J’ai fait la guerre et je pensais que ça me donnerait le droit au moins de plus être traité ainsi" (p.36)
Tu sais, entre Noémie, ce n’est plus comme avant. Elle croit que je l’ai épousée uniquement pour la ferme et que je lui ai fait un enfant rien que pour ça ! Tu te rends compte ? Pourtant à la ferme, je n’ai rien à moi, tout est à elle. Elle me le fait assez sentir. Je t’assure que c’est dur. Quand Octave, son frère, a disparu au front, son père a voulu qu’elle épouse quelqu’un capable de reprendre l’exploitation. On ne peut pas dire qu’il était ravi de m’avoir comme gendre le vieux. Il aurait préféré le fils d’une grande famille. Moi, tu comprends, fils de chef de gare, il aurait voulu au moins un ingénieur, ou mieux le directeur de la compagnie. Mais Noémie et moi, on était fiancés, on en pouvait plus attendre. Enfin… elle attendait le petit. Tiens, passe-moi une cigarette. Pourtant, pendant les permissions des filles, j’en ai niqué. Tu te souviens, le succès qu’on avait avec l’uniforme des zouaves. Heureusement que Noémie n’en a jamais rien su. Et puis, j’ai été blessé pour la deuxième fois. Pour moi, la guerre était finie. On s’est marié dès qu’ils m’ont envoyé en convalescence à Alger, un mariage à la va-vite. Elle avait déjà le ventre bien rond. Finalement, son père, la disparition d’Octave, ça l’avait déboussolé. Ça le rassurait que je sois démobilisé. Il m’a donné sa fille ! Octave, tu l’as jamais aimé, celui-là hein ? Et puis, c’est comme Noémie, j’ai toujours eu l’impression que la fuyais comme la peste.
"En 1871, après le soulèvement de la Kabylie. Je me suis rendu compte que nous étions en train de faire aux populations ce que les Prussiens nous avaient fait pendant la guerre de 1870." (p. 55)
"Ah ! Ah ! Les bicots, ils sont instituteurs maintenant ! C’est eux qui vont nous donner des leçons alors ?!..
Vous voulez pas en plus habiter nos maisons et niquer nos femmes, des fois ?!!" (p.46)