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Citations sur L'amie prodigieuse, tome 4 : L'enfant perdue (373)

- Il veut libérer les femmes des autres, mais pas la sienne.
- La libération, ça ne doit pas forcément passer par la perte de ma liberté!
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Les livres, on les écrit pour être entendu, pas pour se taire.
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On s'imagine que les liens familiaux, c'est un truc fort, mais c'est pas vrai.
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Ah, j'avais mes torts, mais j'étais certainement plus mère qu'elle !
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Il y a des moments où ce qui nous entoure et semble devoir servir de décor à notre vie pour l'éternité: un empire, un parti politique, une foi, un monument, mais aussi simplement des gens qui font partie de notre quotidien s'effondre, d'une façon tout à fait inattendue, alors même que mille autres soucis nous pressent. C'est ce qui se produisit. Jour après jour, mois après mois, un effort vint s'ajouter à un autre effort, une peur à une autre peur. Pendant une longue période, j'eus l'impression d'être un de ces personnages de roman ou de tableau qui se tiennent immobiles en haut d'une falaise ou à la proue d'un navire, face à une tempête qui non seulement ne peut les renverser mais ne les effleure même pas.
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Peut-être ces deux poupées qui avaient traversé plus d’un demi-siècle et étaient arrivées jusqu’à Turin signifiaient-elles simplement que Lila allait bien et m’aimait, qu’elle avait rompu les digues et avait enfin l’intention de parcourir le monde devenu, désormais, aussi petit que le sien, afin de vivre pendant sa vieillesse et selon une nouvelle vérité la vie qu’elle s’était interdite pendant sa jeunesse.
[p550].
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Evidemment, elle procédait selon son mode habituel, tout en improvisation, suivant des motifs de curiosité imprévus qui ensuite faiblissaient et s’évanouissaient. A un moment donné, pour autant que je le comprenne, elle s’intéressait à la manufacture de porcelaine près du Palazzo Reale. A un autre moment, elle accumulait des informations sur San Pietro a Majella. A un autre encore, elle recherchait des témoignages de voyageurs étrangers, dans lesquels elle avait l’impression de reconnaître un mélange d’enchantement et de répulsion. Elle expliquait : Tous, oui tous, siècle après siècle, ont chanté le port, la mer, les bateaux, les châteaux, le Vésuve haut et noir avec ses flammes dédaigneuses, la ville en amphithéâtre, les jardins, les vergers et les palais. Mais ensuite, siècle après siècle, ils se plaignaient aussi tous de l’inefficacité, de la corruption, de la misère physique et morale. Aucune institution, derrière sa façade, son nom pompeux et ses nombreux travailleurs, ne fonctionnait vraiment. Il n’y avait aucun ordre repérable, juste une foule chaotique et incontrôlable dans les rues débordant de vendeurs en tout genre, de gens qui parlaient très fort, de gamins, de mendiants. Ah, aucune ville n’est aussi bruyante que Naples !
[p516/517].
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Si, par le passé, les gens avaient reculé, horrifiés, devant ceux qui voulaient abattre l’Etat, à présent ils refusaient, dégoûtés, ceux qui l’avaient dévoré, comme autant de gros vers dans une pomme, sous prétexte de le servir à un titre ou à un autre. On aurait dit qu’une énorme vague noire avait déferlé : d’abord dissimulée sous les fastueux décors du pouvoir et sous une logorrhée aussi effrontée qu’arrogante, elle était devenue de plus en plus visible et s’était abattue sur tous les coins de l’Italie. Le quartier de mon enfance n’était donc pas le seul qu’aucune grâce n’avait jamais touché, et Naples n’était pas la seule ville que rien ne pouvait racheter.
[p501/502].
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Il y a des moments où ce qui nous entoure et semble devoir servir de décor à notre vie pour l’éternité - un empire, un parti politique, une foi, un monument, mais aussi simplement des gens qui font partie de notre quotidien - s’effondre d’une façon tout à fait inattendue, alors même que mille autres soucis nous pressent. C’est ce qui se produisit. Jour après jour, mois après mois, un effort vint s’ajouter à un autre effort, une peur à une autre peur. Pendant une longue période, j’eus l’impression d’être l’un de ces personnages de roman ou de tableau qui se tiennent immobiles en haut d’une falaise ou à la proue d’un navire, face à une tempête qui non seulement ne peut les renverser mais ne les effleure même pas. Mon téléphone n’arrêta pas de sonner. Le fait d’habiter dans le fief des Solara me conduisit à une série infinie de discours écrits et oraux. Après la mort de son mari, ma soeur Elisa se transforma en une gamine terrorisée et me voulut près d’elle jour et nuit, persuadée que les assassins allaient revenir pour les tuer aussi, son fils et elle. Et surtout, je dus m’occuper de Lila, qui ce même dimanche fut soudain arrachée au quartier, à son fils, à Enzo, à son travail, et finit entre les mains des médecins parce qu’elle était faible, parce qu’elle voyait des choses qui lui semblaient vraies mais ne l’étaient pas, et parce qu’elle perdait son sang.
[p431].
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J’ai définitivement quitté Naples en 1995, quand tout le monde disait que la ville était en pleine renaissance. Mais je croyais désormais peu à ses résurrections. Au fil des ans, j’avais vu arriver la nouvelle gare, le morne sommet du gratte-ciel de la Via Novara, les immeubles en forme de voiles de Scampia et les tours étincelantes qui proliféraient au-dessus des pierres grises de l’Arenaccia, de la Via Taddeo da Sessa ou de la Piazza Nazionale. Ces édifices, conçus en France ou au Japon et construits entre Ponticelli et Poggioreale toujours avec la même lenteur, avaient aussitôt perdu tout éclat et étaient devenus des tanières de déséspérés. Résurrection, quelle résurrection ? Ce n’était que maquillage, un peu de modernité prétencieuse plaquée ici et là, sur le visage corrompu de la ville.
C’était toujours la même chose. Cette histoire de renaissance suscitait des espoirs avant de les anéantir, et ceux-ci n’étaient bientôt plus qu’une croûte par-dessus d’autres vieilles croûtes. Voilà pourquoi, à l’époque où tout le monde se sentait obligé de rester en ville pour soutenir son renouvellement sous la conduite de l’ex-parti communiste, je décidai de partir à Turin, attirée par la possibilité d’y diriger une maison d’édition, alors pleine d’ambitions. Passé mes quarante ans, le temps s’était mis à filer à vive allure et je n’arrivais plus à suivre. Le calendrier réel avait été remplacé par les dates butoirs de mes contrats, les années étaient rythmées par mes publications, et donner une date aux événements qui me concernaient ou concernaient mes filles me coûtait un effort, je n’arrivais à les situer que par rapport à l’écriture, qui me prenait de plus en plus de temps.
[p385/386].
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