Deux interprétations, en tout cas, se combattent en ce qui concerne le sens de la construction européenne : soit, elle est perçue négativement comme un accompagnement(i) adaptatif de la mondialisation ; soit, elle est investie positivement comme un rattrapage(i) politique de l'économie.
Le sentiment moyen est que l'on aurait plutôt perdu en démocratie, avec la construction européenne.
La mondialisation économique est un processus préparé d'assez loin, mais sa perception est un phénomène récent.
L'Europe historique, c'est une histoire ; l'Europe politique, c'est un projet.
Ceux qui défendent ainsi la spécificité d'une Europe chrétienne, d'une identité chrétienne de l'Europe, sont les vrais adversaires de l'idée européenne, car ils visent au fond à faire de l'Europe "une religion, presque une race, et dénaturent complètement le projet des Lumières européennes".
Ulrich Beck
Si nul ne peut se revendiquer comme étant naturellement européen, tout un chacun a contrario peut le devenir.
C'est par manque de réflexion que l'on voit dans l'attachement à la nation d'origine un ennemi de la cause européenne.
"Seul l'Etat non religieux rend possible la pratique de religions différentes ; de même, seul l'Etat cosmopolite sera à même de garantir la coexistence des identités nationales."
Ulrich Beck