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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Premier roman de Mattia Filice, « Mécano » nous plonge dans l'univers des cheminots à l'ère contemporaine de la technologie et de la vitesse insensée, où la pression de quelques phalanges sur quelques manettes suffit à faire serpenter au kilomètre-heure près des monstres métalliques de 460 tonnes lancés à toute berzingue sur les caténaires de l'électricité. Un univers du rail familier de nos paysages transfigurés, plus sûrement méconnu une fois à l'intérieur des cabines.
Il faut dire que cet espace de trois mètres carrés des vitesses folles est singulier, la vie professionnelle y bat d'un coeur déshumanisé, isolé des voyageurs et du reste du monde. Mais elle se réchauffe au dehors par la solidarité et l'amitié complice des chevaliers du rail, sur lesquels le roman s'appuiera pour construire en arrière-plan fragmenté les personnages et les intrigues, sur un mode aventureux.
C'est sur le tempo de lignes et d'une prose en vers libres que Mattia Filice a choisi d'enfiler ses réflexions – avant une prose classique de plus en plus présente sur le final, comme pour figurer une adaptation de son narrateur à cet univers du rail. On pense forcément au regretté Joseph Ponthus, bien qu'il se dégage de ces lignes une forme de poésie autant voire plus qu'une aliénation pour signifier la mécanique de l'esclavagisme moderne, dans un voyage des mots et des sigles. Mais il sera aussi question d'un monde du travail où la pénibilité des cheminots se convoque autant en termes physiques que sur le psychisme morcelé de vies expatriées du cocon familial, désorientés par ces lignes de rails interminables menant à grande vitesse vers le nulle part de gares indistinctes, quand ce n'est pas vers des drames.
Mattia Filice est lui-même conducteur de train, il élabore un premier roman à la saveur résolument moderne par la voix d'un narrateur débarqué dans « l'Entreprise » un peu par hasard, depuis sa formation en passant par sa professionnalisation et ses piquets de grève, en s'appuyant sur ses pensées, ses rêveries comme ses cauchemars, son aliénation et ses collègues. Un roman « à la ligne » qui peut faire dérailler le lecteur par ses références techniques mais qui file inlassablement un univers métallique et épique, avec en filigrane une forme surprenante de poésie du ballast.

« Projectionniste d'un cinéma sans spectateur
je suis un licencié en sursis
Sur un quai de correspondance
d'un train en total désheurement
je vais
en simple voyageur
questionner les contrôleurs
À cause des intempéries
le conducteur est sur un autre train en retard
une vague orageuse envahit alors le sud du pays
Puis l'un d'eux me demande
Tu veux conduire le train ?
Ce n'est qu'à cet instant que j'associe
ce serpent métallique à un humain
c'est le déclic fait de bric et de broc
du voyage sur la toile au travelling permanent »
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Et de trois! C'est le nombre de romans versifiés que j'ai désormais lus alors qu'on m'avait appris au lycée que rien ne s'opposait davantage que le roman et la poésie. Mais encore faut-il que la greffe se justifie. J'ai détesté la biographie de Charlotte Salomon (un retour à la ligne à la fin de chaque phrase parce que ça fait artiste et que ça tombe bien (?), Foenkinos raconte la vie d'une femme peintre) et beaucoup aimé « À la ligne » où Joseph Ponthus associe la métrique du vers à la cadence du travail à la chaîne. Décidément, la versification sied au monde professionnel puisque Filice utilise le même procédé pour nous raconter son métier de mécano (les béotiens seuls parlant de conducteur de train).
Le monde du travail ou l'ultime épopée ? Les ouvriers en sont la dernière aristocratie, ils ont pris la place des chevaliers du moyen âge et les patrons, leurs adversaires, sont aussi détestables que les Maures assassinant les compagnons de Roland à Roncevaux. Mais surtout l'horizontalité du vers a tout à voir avec celle du rail et les contraintes de la métrique ne se discutent pas davantage que celles du règlement ferroviaire.
Contrairement à Ponthus, Filice est fier d'un métier embrassé par hasard et conquis de haute lutte:
« ouvrier spécialisé
des connaissances techniques et un savoir particulier
un métier manuel diraient certains
belle perspective pour un type
dont plusieurs dans la famille
achètent un nouveau vélo
après une crevaison »
Mais à la joie de maîtriser des connaissances qui font de lui un homme utile succèdent les désillusions : peur, fatigue, solitude. Peur des chefs, des responsabilités, de la mort infligée à tous ceux qui choisissent de se jeter sous un train pour mieux en finir. Fatigue des horaires décalés et des nuits passées dans des dortoirs sans âme. Solitude du poste de pilotage et des décisions à prendre sans la possibilité d'une erreur.
Le livre devient alors le récit de la débrouille comme alternative à la transformation des roulants en robots. Filice célèbre chaque pas de côté comme cette voix qui déraille en prenant la parole au cours d'une grève. La clé oubliée bidouillée dans l'urgence sans que le service en pâtisse. La locomotive arrêtée quelques secondes dans une gare non desservie pour demander du feu à des voyageurs attardés. Un échange de trains improvisé pour que chaque mécano puisse dormir dans son lit plutôt qu'à l'autre bout de la France. Des travailleurs essoufflés transportés dans la cabine de pilotage, dont la porte est la seule qui puisse être ouverte par le mécano, et qui arriveront à l'heure à l'usine.
Alors que le respect absolu des consignes peut sembler une nécessité avec laquelle la sécurité impose de ne pas transiger, le livre montre que rien ne remplace l'initiative humaine, surtout si elle s'appuie sur la collégialité. La pédale de l'homme mort, ce dispositif consistant à vérifier que le mécano est lucide, ne remplace pas la présence d'un deuxième agent. La lourdeur du règlement devient un moyen de faire reposer le poids écrasant de la responsabilité sur un homme seul:
« La défaillance humaine existe
mais comment comprendre que des personnes consciencieuses
puissent commettre des erreurs
si l'on ne prend pas en compte
l'environnement dans lequel elles évoluent ? »
Le dernier chapitre commence en prose. C'est à peine si l'on s'en aperçoit. La langue n'en est pas moins précise, juste moins essoufflée de pouvoir se dérouler jusqu'au bord de la page. Il se termine avec le retour à la versification, rails parallèles, sans jamais renier les voies et chemins de traverse.
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Cette critique est susceptible d'être biaisée. Babelio ne garantit pas son authenticité

Des images, de la musique et en fond sonore le train sur les rails. J'ai toujours aimé lire les romans qui se déroulaient dans les wagons. Mais ici, on pénètre dans la locomotive, dans la machine, aux commandes, dans une initiation à la vie, au monde imaginaire et concret à la fois du chemin de fer, aux luttes et aux solidarités, à la fatigue et à l'angoisse, le tout dans une écriture qui s'autorise toutes les libertés. Belle découverte où résident plusieurs entrées, plusieurs grilles de lecture. Un régal
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Cette critique est susceptible d'être biaisée. Babelio ne garantit pas son authenticité

Mécano épouse le rythme et le paysage ferroviaires, transmute l'univers industriel du train, des machines et des gares en prouesse romanesque, dans une écriture détournée, en prose ou en vers. C'est aussi un apprentissage social, la découverte du monde du travail, avec un humour décapant.
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Tchou Tchou…
La forme est originale et le lecteur embarque immédiatement et se laisse bercer par le rythme du train .
La poésie est là et donne la cadence d'une jeunesse en construction pour intégrer le monde adulte. D'ailleurs plus notre héros des temps modernes s'approche de la fin de sa formation plus la prose s'impose.
Mais c'est plus que cela, par ce biais, Mattia Filice fait une véritable radioscopie de notre monde contemporain.
« les barons du rail
disions-nous autrefois
le dernier maillon de la chaîne
nous a-t-on précisé dès notre première journée
On
On est un moule qui fabrique en série
Surtout dans les grandes entreprises
dont nous usons par souci de simplification
Tu es le dernier maillon de la chaîne
c'est répété en permanence pour que nous ne puissions l'oublier »
Un premier livre étonnant et prenant.
Apprentissage, échecs, victoires, les copains, jusqu'au Graal.
Le vocabulaire métier et les acronymes qui caractérisent une époque.
La forme épouse le fond en nous montrant un millefeuille, reflet de notre société, lieu de brassage humain.
C'est aussi montrer la violence de notre monde, violence d'un systèmes et la résistance induite, pot de terre contre pot de fer ?
Clopin-clopant comme ils peuvent.
Finalement c'est ce que nous montre cette épopée, l'envers d'un décor parsemé de choses vues drôles, dramatiques, ordinaires comme une vie qui passe.
La tendresse est là, une voix celle de la grand-mère italienne, l'ancêtre, la nonna, sa simplicité et son bon sens.
Ce livre n'est pas sans rappeler le magnifique À la ligne du regretté Joseph Ponthus, nous montrer de l'intérieur la vie de ceux qui oeuvrent dans l'ombre, invisibles, muets.
Merci à Françoise Fernandes de la Fondation Orange et aux éditions P.O.L pour ce privilège de lecture.
©Chantal Lafon


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En tant que arrière- petite fille, petite fille et fille de cheminot, quand j'ai entendu cet auteur a la radio, je me suis dit qu'il fallait que je lise ce texte. Et quelle belle découverte !
Ce texte, en vers libres, décrit très bien le monde du travail des mecanos de la grande Entreprise. le narrateur nous entraîne avec lui dans les locos, sur les rails, dans les relations avec les collègues, avec la hiérarchie, avec les passagers. Et il décrit très bien aussi ses sentiments, ressentis personnels face à ce monde qu'l découvre. Il parle très bien aussi du jargon de la vie du rail, les différents termes utilisés pour les machines, pour les feuilles de routes. Il y a de très beaux portraits de collègues.
Un texte qui parle très bien de ce monde, d'ouvriers du rail; d'invisibles (car qui pense sincèrement au pilote de la loco quand ils montent dans un train). le narrateur fait les lignes autour de Paris et décrit très bien ces zones périphériques à la Grande Ville (une belle page quand il fait sa première entrée en gare de Saint Laz). Il décrit aussi de belles scènes de complicité, de camaraderie entre collègues (des échanges de feuilles de routes, des courses pour arriver le premier en gare, des moments difficiles mais solidaires pendant des grèves), de l'humour qui peuvent ponctuer le quotidien du travail ( les annonces très drôles de certains collègues, des enfants qui vont monter dans la cabine pendant quelques stations, des ouvriers africains qui vont monter in extremis dans sa cabine) ou des moments plus tragiques (de la solitude, des accidents incidents lors de certains voyages).
L'auteur a associé avec beaucoup de poésie, de subtilité, d'humour le langage si particulier des machines, du mémento en cas de panne mais aussi des moments de poésie pure, quand il décrit les voyage en tête de loco ou les rêves et cauchemars qui le hantent après le travail.
Un texte qui rend hommage aux mecanos, roulants, à ceux qui font fonctionner la grande Entreprise tous les jours. Des portraits restent en mémoire et des scènes aussi.
Un très réussi premier roman-récit dont je vous conseille la lecture et vous ferez sûrement plus attention au mécano en tête de loco lors de votre prochain voyage en train.
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Mécano est le premier roman pas tout à fait roman de Mattia Filice. Roman pas tout à fait roman parce que Mattia Filice parle de son métier et de lui dans son livre. Enfin bon, je ne vais pas chercher à jouer avec les mots, d'autant que Mattia Filice fait ça avec nettement plus de talent que moi.
Mécano a été récompensé par le prix Valéry Larbaud 2023 et comparé au superbe A la ligne de Joseph Ponthus. Mattia Filice a choisi lui aussi d'écrire sur son métier en utilisant la poésie. Et c'est chouette comme idée, ça change un peu (après, honnêtement, il est probable que je finirai par me lasser au bout d'un moment si tout le monde décide d'écrire sur son boulot de cette manière).
Mattia Filice est conducteur de train. Il n'est pas fils et petit-fils de cheminot, il ne rêvait pas depuis tout petit de conduire une locomotive à vapeur, non il est devenu mécano après un licenciement, au hasard d'une reconversion, comme Joseph Ponthus. le premier parlait de son quotidien à l'usine, Mattia Filice nous embarque à bord de ses trains. L'auteur a le talent de donner à ses voyages des airs d'épopées dont il serait « le chevalier sans armure ni épée ni cheval ».
Oui, on peut comparer Ponthus et Filice pour le style, pour le propos, pour cette nécessité de coucher sur le papier, de déposer pour extérioriser, prendre de la distance et raconter. Et alors ? Ben c'est chouette.
Mattia Filice raconte la formation, les amitiés, les courses de train, les accidents, les plannings, ses collègues, les chefs. On sent que ce métier du hasard est devenu un métier de passion. Et Mécano est aussi truffé d'humour et d'érudition. Et de références cinématographiques – Mattia Filice a été projectionniste avant d'être mécano.
Ne connaissant pas vraiment le monde du train, je suis parfois restée sur le quai. Filice n'a pas toujours réussi à me faire monter à bord de son histoire. Mais c'est bien quand même. C'est bien parce qu'il y a de l'humain et de l'émotion et c'est souvent ce que je viens chercher dans la littérature. Et puis, c'est original et c'est drôlement bien écrit.
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
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Peu habituée au vers libres, j'ai d'abord eu du mal à trouver le rythme. Mais j'ai insisté et j'y ai non seulement découvert une musicalité, mais de plus un récit où nous découvrons d'abord l'apprentissage du monde de l'entreprise, ce monde qui est si peu décrit dans la "littérature", puis une aventure tel un roman choral où l'usure est progressive mais aussi entrecoupée de moments grisants. J'ai pensé à deux grandes oeuvres issues du travail, l'Établi et À la ligne. Mais l'une comme l'autre furent des expériences brèves où les camarades du travail sont presque dans l'ombre, croisés au loin. Ici, il s'agit d'une expérience collective où je me suis attachée à chaque personnage, dont les aventures résonnent d'autant plus en cette période.
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Un premier roman très réussi et fascinant. L'auteur réussit à casser les clichés en racontant le quotidien, l'usure des corps, les horaires décalés. La responsabilité, la peur de l'accident voyageur, les défaillances matérielles, les dépôts et les dortoirs sans âme sont aussi décrits à la fois de manière réaliste et très littéraire.
Il injecte des métaphores pour décrire ce corps qui est l' entreprise,sa hiérarchie, sa camaraderie, les ferrovipathes. Il associe l'italien, des références chevaleresques, les bruits. Il fait comprendre la novlangue, les codes, les gestes du mécano, les procédures, le mémento. Il redonne de l humanité à l'entreprise en l'incarnant par ses camarades de promotion de la formation aux rails, il en fait des personnages , des héros du quotidien . Gaël et ses annonces bien à lui, Hadama, Geoffroy le chat noir, Hidaya, Nadir, Kamal, les chefs de bord Miss Ink et mister Gorgo. Les chefs et formateurs garants de la bonne marche, le directeur personnage mythique qui change, mais pressurise toujours plus. Sorte de monstre protéiforme avec sa fausse compassion pour la mort ou la santé du personnel, sur les injonctions à faire toujours plus. Gérard ou les anciens mécanos qui transmettent leur savoir-faire, l' histoire de l'entreprise.
La suite sur le blog en lien.

Lien : http://eirenamg.canalblog.co..
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Mattia Filice raconte à partir de son expérience l'histoire d'un homme qui contre toute attente va devenir mécano, autrement dit conducteur de train. Un métier que tout le monde à en tête mais en réalité assez méconnu. L'auteur dans une prose libre aux images précises aborde la vie de son narrateur qui se familiarise avec le métier, se confronte au rythme singulier des mécanos, les mouvements de grève et toute la poésie qui se dégage derrière les trajets et la routine de ce métier. On réalise que les gares de triage ne sont pas toutes les mêmes et que certaines sont considérées comme l'enfer, on découvre comment les suicides sont vécus par les mécanos, on découvre aussi des hommes et des femmes qui travaillent dur pour ce métier pas comme les autres, qui demande un long apprentissage et une attention toute particulière au détail. Évidemment on pense à "A la ligne" de Joseph Ponthus, autre bouquin qui aborde avec beaucoup de justesse la condition ouvrière, avec cette façon de restituer l'expérience d'un métier au plus près de ce qu'elle est. le livre de Ponthus est un livre qui m'a marqué comme rarement alors forcément en retrouvant un peu cette approche, cette façon d'écrire, j'ai beaucoup aimé "Mécano" de Mattia Filice. Il ne faut pas hésiter à découvrir ce genre de livre pour se rendre compte de la portée des mots, de ce qui se cache derrière. Il est aussi question de la SNCF dans ce roman même si l'entreprise n'est jamais nommée. Une entreprise qui légitime tout un système qui broie et qui pressurise les mécanos, dans les horaires, dans les conditions de travail, les tâches se multiplient dans la même journée. Mattia Filice restitue tout cela et laisse à penser au lecteur, et on le remercie d'avoir finalement choisit son métier comme thème de son premier roman après mûre réflexion. Une grande tranche de vie, celle d'un cheminot qui écrit.

extrait : "Il suffit d'un appel pour que des embryons de comités de grève se forment, pour que de simples travailleurs, sans autre mission que d'exécuter, se mettent à réfléchir ensemble, questionnent le monde tel qu'il devrait être.

L'Entreprise est un échantillon de ce qui nous construit tous, des rapports qui n'ont rien de naturel, que nous subissons en tant qu'individus, mais que nous pourrions tout aussi bien renverser collectivement, faire dérailler ou prendre une autre aiguille, comme la première fois où j'ai fait monter la Mamma en cabine."
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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