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Citations sur La seule exactitude (83)

Dès 1948, Claudel écrivait : "Maintenant, une vache est un laboratoire vivant, qu'on nourrit par un bout et qu'on trait, à l'électricité, par l'autre […]. Sont-ce encore des animaux, des créatures de Dieu, des frères et sœurs de l'homme, des significations de la Sagesse divine que l’on doit traiter avec respect ? Qu’a-t-on fait de ces pauvres serviteurs ? L’Homme les a cruellement licenciés. Il n’y a plus de lien entre eux et nous. Et ceux qu’il a gardés, il leur a enlevé l’âme. Ce sont des machines, il a abaissé la brute au-dessous d’elle-même. Et voilà la Cinquième Plaie : tous les animaux sont morts, il n’y en a plus avec l’Homme. »
(p.175)
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N'est-ce pas précisément cela, l'infantilisme du XXIe siècle ? On est à la fois con et snob, binaire et goguenard. On régresse avec un sourire en coin. On simplifie tout, en clignant de l’œil pour bien montrer qu'on n'est pas dupe. Et au bout du compte, rien ne subsiste, ni du passé ne du présent. Ne reste, en guise de réalité, qu'une dévastation narquoise.
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La morale, ce n'est pas le souci de la morale, c'est le souci d'Autrui.
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Retour sur la renonciation de Benoît XVI:

(...) ce qui frappe dans la décision pontificale, ce n'est pas sa modernité, c'est majesté. S'exprimant en latin, cette langue transmise à nous par de très vieux morts et que presque plus personne n'apprend, le pape a dit:" Je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l'avancement de mon âge, ne me permettent plus d'exercer adéquatement le ministère pétrinien. Cependant, dans le monde d'aujourd'hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque la barque de saint Pierre et annoncer l’Évangile, la vigueur de l'esprit et du corps est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s'est amoindrie en moi d'une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m'a été confié."Ces paroles admirables ne sont pas celle d'un cadre dirigeant ou d'un haut fonctionnaire atteint par la limite d'âge. Elles évoquent plutôt le discours qu'a tenu l'empereur Charles Quint le 25 octobre 1555 dans son palais à Bruxelles:"Je me sens maintenant si fatigué que je ne saurais vous être d'aucun secours, comme vous le voyez de vous même. Épuisé et brisé comme je le suis, j'aurais des comptes à rendre à Dieu et aux hommes si je renonçais à gouverner."
Benoît XVI n'était pas un monarque temporel, mais nulle contrainte institutionnelle ne pesait sur lui. Seule la mort, selon la coutume, pouvait interrompre son règne. En se retirant dans un monastère, à la surprise générale, il a renoué avec ce pouvoir souverain: le pouvoir d'abdiquer.p.29/30
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"Rien n'arrête le menteur qui se ment à lui-même".
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Etre autonome, ce n'est pas faire ce qui vous plait, c'est répondre de ce qu'on fait
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Ancrés dans la certitude que le mal procède, en dernier ressort, de l'inégalité, ces gouvernements s'obstinent à ne pas voir que l'islamisme radical est une réaction non à ce que l'Occident a d'oppressif, mais à ce qu'il a d'émancipateur. La mixité, par exemple, qualifiée alternativement de "liberté bestiale" et de "marché d'esclaves" par Sayyid Qutb, le grand idéologue des Frères Musulmans.

p. 245
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(p. 37, sur "Indignez-vous de S. Hessel)**Et si notre époque le porte aux nues, c'est qu'elle reconnaît en lui le choix qu'elle a fait de l'intensité contre l'intelligence. Telle est, en effet, la signification métaphysique du culte contemporain de la jeunesse : extinction de la lumière et adoration du feu.
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Et il y a pire encore : l'analogie entre les années trente et notre époque, tout entière dressée pour ne pas voir le choc culturel dont l'Europe est aujourd'hui le théâtre, occulte sans vergogne le travail critique que mènent, avec un courage et une ténacité admirables, certains intellectuels musulmans. (...) Abdennour Bidar : "On dit du fanatisme de quelques-uns que c'est l'arbre qui cache la forêt de l'islam pacifique. Mais quel est l'état réel de la forêt en laquelle un tel arbre peut prendre racine ?"
(Page 188)
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Je n'ai pas lu tous les livres d'Alain Finkielkraut mais je l'ai souvent écouté, entendu, je crois, et je l'ai observé.
Avez-vous vu sa souffrance lorsqu'on le traite de réactionnaire ou que le ruban d'une autre "étiquette" vient le bâillonner ?...
Lorsqu'on le chasse d'un siège d'une émission télévisée seulement parce qu'il s'interroge ? Et qu'une chape d'injustice est jetée sur lui comme un manteau de pudeur devant cacher sa nudité dangereuse ?
Que cette interrogation paraisse dérangeante n'est pas le problème. Elle a le droit de s'exprimer. Et l'est-elle inconvenante, au fait ? Quand tant de vulgarités nous sont déversées face aux plus indécentes passivités !
...
Il me faut généralement sentir du Souffle dans un livre, pour tolérer sa présence longtemps à mes côtés, ou de la poésie, de la philosophie, de la spiritualité pour vraiment m'y intéresser. De la science et de l'histoire pour m'y atteler.
Il n'y a pas de Poésie apparente chez Alain Finkielkraut. Mais peut-être est-ce par pudeur ? car on sent qu'elle n'est pas absente. Elle se laisse deviner ailleurs.
De même que son humanité, sa sensibilité, son amour pour les animaux semble avoir échappé à ses détracteurs ( qui l'écharpent). Or un accent à la "Francois d'Assise" sourdant d'une fleur-de-peau vivement exhalée peut se faire clairement sentir.
Et je ne parle pas des versets écoulés d'un cœur intelligent, si ce n'est secrètement psalmiste, qu'on traite d'irrationnellement "pessimiste".

Dans le résumé de son livre, il écrit ( un peu à la manière d'un Nietzsche d' avent-ravissement) :
"Si, comme l'écrit François Mauriac, l'épreuve ne tourne jamais vers nous le visage que nous attendions" ... Il nous incombe d'être à l'heure au rendez-vous et de regarder le visage que nous n'attendions pas".
Dans une époque qui tend à se prendre pour une autre, l'exactitude devient la tâche prioritaire de la pensée.

Certes, les mauvais retours menaçants des "gueules cachées" du passé donnent les preuves de leur avancée quand on constate par ailleurs, sur d'autres plans (écologiques par exemple) que " c'était mieux avant"
...
Mais si le pessimisme reproché à Alain Finkielkraut n'était ( c'est déjà immense) que l'observation rigoureuse et inquiète d'un Elan jugé optimiste qu'on voit s'avancer vers la Terre dans une sorte d'enjambée stellaire empressée ?
Si c'était la plus grande espérance craignant d'être déçue à cause d'un rendez-vous "manqué" par nos retards inconscients, nos paresses préméditées, ou pire, à cause du piège malignement posé au lieu du point de rencontre ?!
Peut-être faut-il s'inquiéter avec raison pour cet élan qu'il voit brisé ou imagine détourné de la ligne d'arrivée ?... Sachons donc nous déterminer, courageusement, préventivement, face au heurt comme au possible bonheur, face au visage, à l'élan, et même à une Aile incendiaire capable de déjouer toutes nos prédictions et enjamber le gouffre qui nous sépare d'elle.
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