Fortuit ou pas
Un style peu commun, un lexique à large spectre, la juste dose d’ironie et une stratégie de narration essentiellement à la première personne pour emmêler les fils du lecteur de ce qui n’est assurément pas un roman stricto sensu mais plutôt une savante construction entre un rapport confidentiel des pratiques délictueuses et criminelles perpétrées au sein de l’appareil d’état sous couvert de missions diplomatiques ; des informations parfaitement documentées sur les us, coutumes et autres portraits affligeants de nos dirigeants mêlés de quelques éléments de la biographie du clerc chargé de sa rédaction ; une pagination qui évoque un codage ; le tout truffé de scènes dignes d’un roman d’espionnage dont on ne saurait dire s’il s’y trouve la moindre part de fiction ; avec en prime une petite perle littéraire qui n’eût pas déplu à Rostand !
Un texte roboratif qui vous laissera des questions en suspens pour longtemps ...
Sheyby Wilder 25 septembre 2015
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De la voyoucratie institutionnalisée ...*Extraits - p.247-251
Nul n'ignore, que les plus grands pilleurs des trésors angkoriens furent des aventuriers, écrivains poètes, des bateleurs du monde en quelque sorte, qui peut-être eurent la légitimité des découvreurs, cette race pour qui l'argent n'était qu'un accessoire de vie, aussi dérisoire qu'un éventail. Ceux-là firent sinon recette au moins des émules... C'est ainsi que des diplomates, après les accords de Paris, en 1991, qui rétablissaient des relations de coopération entre le Cambodge et le reste du monde prirent le relais, encore que la chose se taise. Plus "professionnels" que leurs prédécesseurs, ils tissèrent des réseaux.*
Un ouvrage remarquable qui de l'essai âpre aux entrelacs romancés savamment disséminés pour faire "passer la pilule" nous emmène sur les traces des aventuriers de la République. Où l'on apprend de quelle organisation bien structurée et au dessus des soupçons bénéficient ceux de nos diplomates qui perçoivent un traitement confortable à la charge du contribuable pour se livrer sans vergogne au pillage systématique ici du patrimoine culturel, ailleurs de ressources variées (...), qui n'a d'autre protocole que l'abus, d'autre méthode que la goinfrerie, d'autre but que l'enrichissement personnel. Sheyby Wilder 29 octobre 2015
C'est ainsi que le trafic d'antiquités, plus propre que celui de la drogue, des pierres ou des filles, a pu trouver ses lettres de noblesse.*
Enfin, parodiant Sarkozy en un sanglot :
Le voilà donc ce vandale qui injurie les maîtres,
Et ruine les réputations. Maudit reître !
Page 371, en conclusion de :
La tirade du Quai (en manière de réponse anticipée à ceux de nos diplomates, politiques et autres paltoquets qui eussent pu pester contre ce livre)
Constatant sans équivoque que le sieur Sarkozy a beaucoup moins de lettres et d'esprit qu'il en fut mis dans ce décapant autant que subtil pamphlet, tout juste serait-il capable de réitérer un "pauv' con" pour tout argument ... à moins qu'il n'eût quelque boulette méconnue pour venir salir cette remarquable prose comme ces vers dont il n'est pas certain qu'il saisisse toute la profondeur du verbe !
Son habileté est néanmoins telle qu'il se charge seul de ruiner sa réputation, en eût-il jamais eu une avantageuse; et malgré cela il parvient encore à convaincre des olibrius de son espèce qu'il pourrait reprendre les rênes de l’État pour rejouer son western !...
On ne peut qu'inviter le spectateur à changer de programme pour ne pas se faire resservir cette pantalonnade, et, comme l'auteur, convoquer Onfray, pour devenir co-acteur de son destin s'il veut cesser de se laisser tondre...
Sheyby Wilder 19 octobre 2015
Cette posture encourage le népotisme, les faveurs, la préférence, mais en rien le mérite, le sens du service public, voire le dévouement. page 323