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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est l'histoire de trois amis d'enfance. Medhi, Thomas et Louise qui sont frères et soeurs. Medhi travail a l'usine depuis 7 ans l'été de nuit. Il travaille à la frontière suisse. Il est rejoint par Thomas qui a échoué à ses examens à la fac. Ensemble, ils vont travailler la nuit à l'usine. Medhi dans la journée, aide son père au marché. Thomas ne fait rien de ses journées. Louise fait des études de sociologie. Elle fait une thèse sur l'usine et plus particulièrement les ouvriers frontaliers. Une nuit, le chef dit à ses ouvriers que l'usine va fermer. Vont-ils se relever ?
J'ai aimé le livre. L'auteur a une écriture fluide. le livre se passe dans le monde ouvrier de l'usine. On voit comment ça se passe. La frontière qui est juste à côté qu'ils traversent régulièrement. La décolonisation d'usine ce que ça engendre. le livre parle d'amitié, de travail, d'amour, de chômage et quête d'identité. Je trouve la fin du livre triste.
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Thomas et Louise sont frère et soeur. Ils ont passé leur enfance dans un quartier populaire d'une ville du Doubs. Leur père est ouvrier/frontalier dans une usine suisse. Il a tout fait pour que ses enfants « creusent leur trou », qu'ils fassent mieux que lui, raison pour laquelle il les a poussés à faire des études.
Mehdi, leur ami de toujours, de son côté, a suivi les traces de son père et a été embauché dans cette usine suisse.
Thomas a échoué dans ses études d'histoire mais n'ose pas l'avouer à son père ; il va rejoindre Mehdi comme intérimaire pour l'été et va découvrir l'enfer de ces nuits passées à faire tourner ces machines exigeantes pour satisfaire les cadences.
Louise, étudiante en sociologie, va revenir à la maison pour rédiger sa thèse sur ces ouvriers qui traversent la frontière toutes les nuits pour aller travailler.
Mais l'usine doit fermer et leur univers va s'écrouler…

« C'est ainsi que l'usine s'apprend, comme une langue étrangère ».

« le daron retrouve son silence chéri dont Thomas craint soudain d'avoir hérité. Peut-être même est-il contagieux. C'est la maladie de l'usine. »

« (…) un monde qui a aboli le soleil par le sommeil. Un monde où n'existe que la succession infinie des nuits d'été ».

« (…) mais il (Mehdi) associe le dévissage de ces machines au désossage de sa propre famille. Ce sont ces machines qui ont bousillé son père, entraîné par effet domino le départ de sa mère avant de le lâcher là, lui, le fils, le produit de ces démolitions successives, sans possibilité immédiate de gagner de quoi vivre, avec pour seul horizon la fuite ».

« Il (Mehdi) ressent le vide. Les gens comme moi ne sont là que pour remplir brièvement des espaces vides, pense-t-il. C'est à ça que nous servons. Nous sommes des mottes de terre que l'on déplace dans des trous. Ces trous, nous sommes encore les seuls à pouvoir les remplir. Plus pour longtemps dit-on. Les trous, deviennent rares, se rétrécissent. le père disait, trouve autre chose que l'usine. le père disait, trouve quelques chose à faire, fais-toi ton trou. Tant qu'il y a des trous, il y aura des hommes pour s'y épuiser. Mais le creuser, son propre trou, c'est autres chose. »

C'est un très bon roman où l'auteur nous décrit avec justesse et sans concession cette vie de labeur, ces ouvriers qui « laissent leur santé » à l'usine dans ces industries pourtant vouées à disparaitre. Il nous embarque dans la vie de ces jeunes adultes sur qui pèse le poids de l'héritage lié à la situation sociale et qui rencontrent tant de difficultés pour s'en libérer.
Une fresque sociale du 21ème siècle qui m'a fait penser parfois à certains volumes des Rougon-Macquart…

Lu dans le cadre des 68 premières fois
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Le titre du roman fait penser à l'insouciance, au farniente, à la fête. Il n'en ait rien, on suit le quotidien de trois amis d'enfance : Thomas et Louise jumeaux et Mehdi.
Trois jeunes qui malgré leurs rêves et espoirs d'une vie meilleure que celle de leurs parents se voient revenir au quartier pour « trimer » à l'usine.
Il y a Thomas qui a raté la fac et qui rentre honteux pour se consacrer au travail à l'usine, comme son père avant lui. Un père qui se sera tué à la tâche pour offrir un « avenir » à ses enfants.
Mehdi qui vit au grès des jobs saisonniers, habitué à sa situation qui va pourtant voir un autre avenir s'éclairer devant lui.
Et Louise qui étudie à l'université et qui va elle aussi se lier à cette usine pour en raconter ses travailleurs, ses frontaliers qui se tuent à la tâche pour fabriquer des bouts de stators dont ils ne connaissent même pas l'utilité.
Cette usine est à elle seule un personnage, toujours présente, latente. L'action s'y passe et elle va venir bouleverser ces trois jeunes qui se cherchent.
Ce roman est avant tout l'histoire d'une classe sociale qui essaye de se dépasser et sortir de sa condition. Thomas Flahaut raconte tout cela d'une façon juste, sensible et émotion.
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" Pour les darons, grandir, ça a été apprendre à rester à sa place. Pour Thomas et Louise, grandir, ça a été apprendre à fuir."

Nous sommes dans une région industrielle de l'Est de la France à la frontière franco-suisse. le temps d'un été, Thomas travaille pour la première fois comme intérimaire de nuit chez Lacombe, l'usine où son père a trimé toute sa vie. Il n'a pas encore annoncé à ses parents qu'il a raté ses examens universitaires détruisant leur espoir de le voir s'élever dans l'échelle sociale. Il retrouve son ami d'enfance Mehdi qui travaille tous les étés chez Lacombe après des emplois de saisonnier l'hiver dans des stations de ski.

Avec ce travail de nuit Thomas découvre le corps à corps avec les machines que chacun surnomme Miranda dans le bruit de l'atelier qui le poursuit dans son sommeil. Son emploi est dénommé "opérateur de production" et non "ouvrier" comme à l'époque de son père. " Un ouvrier, ça fait une oeuvre. Ça sait ce que ça fait. Ça signifiait un monde et une fierté. Quant t'es opérateur, tu fais des opérations. C'est tout. Tu vaux moins que la machine, t'es pas fier." Ce travail n'a aucun sens pour Thomas et ses compagnons qui ne savent même pas à quoi vont servir les pièces qu'ils fabriquent. Épuisé par son travail de nuit, Thomas passe ses journées à dormir. " Un univers aride où la douleur est repoussée sans cesse au bout de l'opération, au bout de la nuit, au bout de la semaine, au bout de la saison, jusqu'au congé annuel, jusqu'à la retraite, jusqu'à l'accident."

Louise, la soeur jumelle de Thomas, est aussi revenue sur les lieux de leur enfance car elle prépare une thèse de doctorat sur les ouvriers frontaliers du Doubs. La crainte de se mettre à sa thèse et le besoin de ressentir la satisfaction de voir les résultats de son travail la pousse à s'engager dans la cueillette des plants de tabac.

L'auteur originaire de Montbéliard a puisé dans son vécu pour nous immerger dans le milieu ouvrier de sa région d'origine nous offrant un roman proche de l'univers de Nicolas Mathieu dans "Leurs enfants après eux". A travers le parcours de ces trois jeunes, l'auteur raconte la jeunesse des classes populaires, leurs rêves, leurs espoirs mais aussi leurs désillusions. Il parle de l'ordinaire du quotidien, de l'absence d'horizon, de l'évolution du travail en usine, de l'aliénation au travail, de la précarité des intérimaires, de la dureté du travail de nuit mais aussi des difficultés de communication entre enfants et parents, entre frère et soeur. le premier roman de Thomas Flahaut, Ostwald, ne m'avait pas plu à cause d'une ambiance sombre et pesante couplée à une narration décousue. J'ai préféré ce deuxième roman qui ne renvoie pas la même désespérance et nous permet de côtoyer des personnages avec lesquels j'ai vite ressenti une certaine proximité. Il n'y a pas de désespoir dans ce nouveau roman mais une ambiance très mélancolique.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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C'est l'été , mais sans les réjouissances.
Mehdi reprend comme chaque année son travail d'intérimaire à l'usine, cette fois Thomas, qui a abandonné ses études, s'y colle aussi.
C'est un travail de nuit , fatigant, qui attend ces jeunes frontaliers.
Leurs pères étaient déjà ouvriers dans cette Suisse qui n'a que ça à leur offrir.
La descendance subit le même sort, mais que quelques mois par an, et encore moins quand l'usine est décentralisée.
On peut tenir un peu, si l'amour sonne à sa porte et au prix de compensations alcoolisées et dangereuses.
Ce roman nous invite à lire une fresque sociale sombre, dans cette vallée du Doubs pauvre, belle, escarpée mais tristement mortelle.
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