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3.31/5 (sur 190 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Montbéliard , 1991
Biographie :

Thomas Flahaut est un auteur français.

Après des études de théâtre à Strasbourg, il suit un cursus en écriture littéraire à la Haute École des arts de Berne. Il vit, étudie et travaille à Lausanne, où il a cofondé le collectif littéraire franco-suisse Hétérotrophes.

En parallèle, il publie dans des revues romandes des textes courts s’intéressant notamment au rapport de sa génération au travail ou à l’univers de l’usine.

Après "Ostwald" (2017), il publie, en 2020, son deuxième roman, "Les nuits d'été".

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Thomas Flahaut vous présente son ouvrage "Camille s'en va" aux éditions de l'Olivier. Rentrée littéraire janvier 2024. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2986968/thomas-flahaut-camille-s-en-va Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
C’est vrai qu’il est chiant à toujours répéter que ce qu’on a, on ne le doit pas à la chance, mais à notre mérite, à notre travail. Il aurait aimé avoir cette chance-là. Mais réussir, c’est rien d’autre que la conséquence d’avoir tout fait comme on nous a dit de faire. C’est du dressage. On t’a dressé pour que tu puisses pas envisager la vie autrement qu’en étant diplômé. On t’a programmé le cerveau pour que tu angoisses à l’idée de pas l’être.
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Son père avait assimilé cet univers de gestes et de bruits qu’est l’usine. Un univers aride où la douleur est repoussée sans cesse au bout de l’opération, au bout de la nuit, au bout de la semaine, au bout de la saison, jusqu’au congé annuel, jusqu’à la retraite, jusqu’à l’accident. Pour dire Lacombe, il disait “nous”.
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Louise se dit qu'il faut écouter les chansons que tout le monde écoute parce qu'elles disent l'état présent du langage, elles disent les mots vrais. On ne dit plus je t'aime dans les chansons parce qu'on n'est plus en 1980. On ne dit plus je t'aime parce qu'on l'a trop entendu à la télé, dans les chansons, dans les séries. Parce qu'on a vu des partouzes sur Internet avant d'avoir embrassé pour de vrai, d'avoir eu l'impression de tomber dans le vide au premier contact d'une autre langue sur la sienne. On nous a tellement dit qu'on parlait mal, qu'on écrivait mal, qu'on ne savait pas, qu'alors on ne dit plus les mots vides comme ça. Les chansons disent les mots vrais : la peur, la mélancolie, l'argent, la baise. C'est le nouveau siècle, il est bien entamé. Et l'amour du nouveau siècle, c'est des gestes, pas des mots. L'amour, on n'en parle pas. On le fait et c'est déjà bien.
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Mais Mehdi n'a pas le temps de s'étonner qu'ils soient si peu nombreux dans le grand atelier, pas le temps d'en demander la raison à Romulad.la Miranda qu'il sait être la sienne pour l'avoir soignée durant tant d'étés gueule déjà. Son ventre est vide. Son alarme stridente, m^me après un automne , un hiver et un printemps loin d'elle, il ne peut pas l'oublier. Le rythme de l'usine le hameconne. Ainsi commence l'été. Mehdi se frotte les mains. Allez."
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Cette année, l'été n'arrive pas, comme chaque année, en se levant lentement sur les ruines de l'hiver. Il hésite. Se recouche en averses. Se relève en asséchant tout le pays, le laissant assommé par le marteau du soleil. Il semble à Thomas que toute sa vie hésite comme l'été, un été qui est pour lui pareil à une promesse ; des jours où ne rien faire sera permis, où vivre la nuit ce sera jouir du temps et non le perdre.
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Ceux qui se disent ouvriers, c'est ceux qui sont fixes, qui peuvent se payer une maison à la frontière s'ils arrivent à travailler assez longtemps sans se casser le dos, se faire licencier ou se tuer sur la route. Moi, mon père, il était ouvrier. Quand t'es intérimaire, t'as beau faire le travail d'un ouvrier, t'es pas un ouvrier. C'est un vieux mot de toute façon. Il est presque plus utilisé. Ton frère, il l'utilise. Parce qu'il doit rêver du communisme ou un truc comme ça. Mais je suis sûr que maintenant qu'il a été opérateur, il l'utilise plus. C'est un mot que les gens qui n'ont jamais mis les pieds dans l'usine utilisent pour rêver. D'ailleurs, une fois, j'ai pensé à ce que ça pouvait signifier, ce mot, opérateur. Un ouvrier, ça fait une œuvre. Ça sait ce que ça fait, même si son boulot est chiant, que c'est que des petits gestes paramétrés à l'avance. Et puis, ça signifiait autre chose encore, à une autre époque. Ça signifiait un monde et une fierté. Quand t'es opérateur, tu fais des opérations. C'est tout. Tu vaux moins que la machine, t'es pas fier. Ya pas de monde non plus. Tu te fais pas d'amis parmi les collègues intérimaires parce que tout le monde change tout le temps de boîte. Et les fixes, ils te regardent de haut. Tout ce qui fait tenir, quand tu bosses en Suisse, c'est l'argent. Les ouvriers ont de la loyauté envers leur usine. Moi, je suis opérateur intérimaire et je suis loyal envers l'argent.
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Le silence n'est rompu que par quelques cris d'oiseaux, mais je ne parviens pas à me convaincre qu'ici, il n'y a personne, que tout le monde est parti, que ce camp n'est peuplé que de spectres.
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UN jour Alsthom est devenu Alstom. Beaucoup y ont vu un mauvais présage. On disait qu'en enlevant le h de Alsthom, c'était le h de humains qu'ils avaient effacé.
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Les gens comme moi ne sont là que pour remplir brièvement des espaces vides, pense-t-il. C'est à ça que nous servons. Nous sommes des mottes de terre que l'on déplace dans des trous. Ces trous, nous sommes encore les seuls à pouvoir les remplir. Plus pour longtemps, dit-on. Les trous deviennent rares, se rétrécissent. Le père disait, Trouve autre chose que l'usine. Le père disait, Trouve quelque chose à faire, fais-toi ton trou. Tant qu'il y a des trous, il y aura des hommes pour s'y épuiser. Mais le creuser, son propre trou, c'est autre chose.
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C'est comme si j'avais dû vivre la nuit toute ma vie. C'est ça, la vraie malédiction. Je voulais que mon fils puisse profiter du jour. Ma nuit était dure et froide. C'était une nuit de travail. Ou des nuits avec la boule au ventre parce que j'en avais pas du travail. La nuit aussi parce qu'on était invisibles, qu'on valait moins qu'une machine et qu'on te virait sans raison. C'était partout et tout le temps la nuit. Mais je pense que la nuit tu ne l'as pas connue et que tu ne la connaîtras pas. C'est bien et je suis heureux pour toi.
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